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  • "Le coeur de Lucinda se mit à battre plus fort. Etait-ce possible ? "

    Voilà, maintenant, je peux l'affirmer, j'ai lu un vrai roman Harlequin. Une authentique histoire d'amour qui fait la fierté de la collection sentimentale. Au slogan évocateur puisqu'il fait partie des Historiques : " le tourbillon de l'Histoire, le souffle de la passion". Tout un programme ! Je sentais déjà le vent dans mes cheveux et j'attendais le bellâtre, en souriant ...

    Il faut dire que je suis restée en terrain plus ou moins connu, en choisissant l'époque victorienne. Et vous pouvez me féliciter parce que j'ai pris mon courage à deux mains et suis allée l'acheter en magasin, dans mon supermarché. Si j'ai ressenti un léger rougissement, je me suis vite reprise, ce n'est tout de même pas une honte d'aimer les histoires d'amour ! All we need is love !

    Bon, je l'ai quand même caché au fond du panier, sous mes magazines ...

    Mais revenons à la couverture...

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    Qui m'a fait penser à ...

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    Yep. On ne se refait pas.

    Jane Austen dans un roman Harlequin ? Du moins, au début. Nous sommes en Angleterre en 1844. La comtesse de Luffemham et sa fille reviennent de Londres où Lucinda vient de faire son entrée dans le monde. Elle a souvent dansé avec le comte Edward Gorridge (ne pas penser à Edward Cullen, ne surtout pas penser à Edward Cullen ...) qu'elle compare à un "poisson froid", c'est vous dire tout l'effet que ce garçon lui fait. La comtesse et son époux souhaite pourtant que leur fille se marie avec l'héritier de la famille voisine, ce qui réunirait les propriétés et fortunes... La comtesse n'est peut-être pas aussi déterminée que Mrs Bennet mais déclare clairement qu'il faut faire un bon mariage et que l'amour n'est pas forcément nécessaire, une forme de tendresse vient avec le temps ... Tout un programme, je vous le dis ! Qu'il ne faisait pas bon être une fille à cette époque !

    De retour à la campagne, notre héroine décide de sceller sa jument, Midge (ce n'est pas le prénom de l'amie brune de Barbie ? A moins que ce soit la rousse. Ma mémoire n'est plus ce qu'elle était)  et de galoper jusqu'aux limites des terres de son père où elle fait une rencontre étonnante. Trois hommes dont le plus jeune, Myles qui est, je cite " impressionnant par la taille et la carrure. Sous sa redingote de tweed, lucinda devinait une puissante musculature, et sous le tissu brun de son pantalon, de longues jambes et des hanches étroites."Soit. Ajoutez lui des cheveux chatains et bouclés qui reposent sur son col et des yeux couleur "ambre". L'échange est un peu vif puisque nos personnages s'opposent à propos du tracé de la future ligne de chemin de fer (problème récurrent qui reviendra tout au long du roman) : en bref, il la pense enfant gâtée alors qu'elle a du mal à ne pas le trouver orgueilleux et hautain. Comme Mr Darcy et Elizabeth !

    Enfin, il ne faut pas oublier le détail qui reviendra toutes les 3 phrases pendant une bonne partie du roman (oui parce que tu es dans un roman Harlequin et qu'il y a forcément des répétitions), Lucinda croit que notre cher ami Myles est un terrassier ! Oh my god ! Il tiendrait donc ses muscles du maniement régulier de la pelle mais n'aurait reçu aucune éduction et vivrait comme un mal-propre, menant une vie de débauche. Rien de moins. Ce que Lucinda ignore, c'est que Myles est en fait le fils de Lord Moorcroft, lui-même issu d'un monde ouvrier qui a gagné sa fortune à force de travail et qui a transmis à son fils, le sens du devoir. Puisque Lord Moorcroft gère la société des chemins de fer, son fils doit apprendre à travailler comme les terrassiers pour mieux les aider et être le médiateur entre ces derniers et les propriétaires des terres. Il a donc tout du prince charmant moderne !

    Evidemment, le comte de Luffenham serait opposé à une telle union entre sa fille et ce Myles mais le problème ne se pose pas encore . Quoique ...

    Edward, le poisson froid est de retour sur le devant de la scène et Lucinda ne sait ce qu'elle doit penser des espoirs de ces parents. Doit-elle épouser cet homme ou attendre de rencontrer celui fera battre son coeur ? Au fil des jours passés dans la propriété des Gorridge, elle remarque cependant une certaine distance entre Edward et elle. Leur mariage lui semble évident, pourquoi s'encombrer de sentiments et de déclarations ?  Lors d'un bal donné près du lac, Lucinda s'échappe et découvre le beau Myles sur une barque. Celui-ci lui propose une ballade romantique qu'elle accepte. Un flôt d'émotions et quelques baisers plus tard, Lucinda sait qu'elle est amoureuse de Myles !

    Je passe sur différents rebondissements (quand l'ironie de Jane manque, il faut bien combler) qui rendent très vite cet Edward insupportable. Le comte ayant accepté de voir le chemin de fer passé sur ses terres, l'équipe de terrassiers se met à l'oeuvre, malgré la mauvaise réputation qui la précède. Le village a peur pour les femmes et les poules ( si ce n'est pas délicieux ...). Myles va heureusement améliorer l'image de ses hommes en leur proposant de se rendre à l'église. Lors de sa rencontre avec le Pasteur, le jeune homme a l'occasion de revoir Lucinda et lui déclare son amour. Gniiii ! Nos deux amoureux ne peuvent afficher leur passion au grand jour et doivent , tout d'abord, essayer de changer l'opinion du comte sur Myles.

    Et c'est là que le vilain pas beau Edward commet non pas une faute mais deux ! En voulant voler la vertu de l'innocente Lucinda puis en tentant de tuer, John, son jeune frère pour rendre le mariage inévitable. Le chevalier aux yeux d'ambre veille heureusement sur sa belle et le fils Gorridge sera envoyé hors du pays. Le comte de Luffenham reconnaît ses erreurs de jugements et ouvre sa maison à Myles avant de lui donner la main la main de Lucinda !

    Voilà un texte distillé à l'eau de rose et mon coeur de midinette est obigé de craquer. Le style n'est pas mauvais si on excepte les nombreuses répétitions. Le contexte historique semble respecté, de nombreuses descriptions des robes des personnages féminins ajoutent au charme de l'époque.

    Il y a tout de même ce passage, qui exprime toute la quintescence d'un roman du genre :

    "Elle le revoyait, levant les yeux vers elle, un sourire vaguement ironique aux lèvres alos qu'il tenait dans sa main, une poignée de terre. Elle aurait dû avoir de l'aversion pour lui , mais, au contraire, s'était sentie spontanément attirée pa sa personne. <etait-ce la tournure de sa personne ? Elle s'était surprise en s'endormant, la veille à imaginer ce que serait d'avoir ses grands bras autour d'elle et de sentir ses lèvres sur les siennes".

    Si j'ai passé un moment de lecture agréable, je regrette cependant la quasi-absence d'autres citations du même aquabit.

    "Un scandale éclatant" de Mary Nichols. Les historiques, éditions Harlequin.

    Et je peux d'ores et déjà vous annoncer que les Harlequinades continuent puisque je suis en train de lire un titre de la collection "Blanche" (passions et ambitions dans le milieu médical). Pour le moment, je l'avoue, c'est plat de chez plat mais je veux croire à un sursaut de l'auteur.

    Et pour retrouver l'ensemble des participants, c'est par ici . Suivez le lapin blanc ...