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  • Mrs McGinty est morte - Agatha Christie

    Quand tu ne sais pas quoi lire, choisis une enquête d’Agatha Christie …

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    Hercule Poirot est à la retraite et pourtant, on vient de loin le consulter pour résoudre une affaire criminelle … Ici, c’est le super intendant Spence qui doute de la culpabilité de James Bentley, un pauvre bougre condamné à la peine capitale pour le meurtre de Mrs McGinty. La vielle dame a été tuée chez elle et on a volé ses maigres économies cachées sous le parquet.

    Poirot ne saurait laisser planer le doute, il croit son ami lorsque celui-ci lui confie son impuissance face au fait que tout accuse un homme quNil pense innocent. 

     Broadhinny est un petit village paisible, la victime était une femme tranquille, qui n’a jamais fait parler d’elle mais  qui était peut-être un peu trop portée sur les commérages. Ce qui est étrange, c’est que la veille de sa mort, elle soit sortie acheter un flacon d’encre pour écrire une lettre, elle n’avait guère que sa nièce à qui s’adresser et cette dernière a assuré que ce n’est pas dans ses habitudes d’échanger du courrier. A qui était destinée cette lettre ? Et quel en était le contenu ?

    A moins que le mobile du crime ne se cache dans ce journal froissé qui a servi à emballer les dernières affaires de la défunte …

    De construction classique, l’enquête remonte les évènements les uns après les autres, la personnalité de Mrs McGinty est étudiée à la loupe et les habitants des environs deviennent des suspects potentiels.

    agatha christie

    Ce qui fait le charme de cette enquête, c'est de retrouver le personnage, haut en couleurs, d’Ariadne Oliver, véritable double de papier de Dame Agatha. En effet, Ariadne est l’auteur de romans policiers à succès, mettant en scène un personnage récurrent le détective finlandais Sven Hjerson qui lui tape considérablement sur le système. On sent bien que ce sont les paroles de l’auteure qui transpercent le discours de Mrs Oliver :

    Aux Laburnums, la collaboration poursuivait son cours difficile.

    - Je ne crois pas vraiment qu’il soit bien d’en faire un végétarien, ma chérie, était en train d’objecter Robin. Ca fait trop maniaque. Et pas bourreau des cœurs pour deux sous.

    - Je n’y peux rien, répétait pour la centième fois Mrs OIivier. Il a toujours été végétarien, il trimballe partout avec lui son petit appareil pour râper ses carottes.

    - Mais Ariadne, mon trésor, pourquoi ?

    -  Est-ce que j’en sais ? tempêta soudain Mrs Oliver, à bout de nerfs. Est ce que j’en sais pourquoi j’ai inventé cet énergumène ? Je devais être tombée sur la tête. Pourquoi un Finlandais, moi qui ne connaît rien à la Finlande ? Pourquoi végétarien ? Pourquoi toutes ses manies stupides dont il est affublé ? Ce genre de choses vous tombe dessus sans crier gare. On a une idée biscornue … elle a l’air de plaire … alors on continue … et avant même d’avoir compris l’étendue du désastre , on se retrouve en tandem pour la vie avec un Sven Hjerson qu’il va falloir trainer comme le forçat traine son boulet. Quand je pense que les gens vont même jusqu’à vous écrire qu’ils sont persuadés que vous l’adorez. L’adorer, lui ? Si je le rencontrais dans la vie, cet escogriffe de Finlandais, amateur de crudités, je commettrais un meurtre à côté duquel tous ceux que j’ai concoctés jusqu’ici paraitraient de la roupie de sansonnet. " 

    Comme à l’accoutumée, celle-ci se ne passe pas inaperçue, elle est persuadée de détenir l’identité du coupable.  Ariadne passe quelques jours chez Robin Upward pour travailler à l’adaptation de l’un de ses livres au théâtre, là encore, impossible de ne pas y voir l'ombre de Christie .

    Le dénouement surprendra, comme toujours. Reste le petit moment passé dans la campagne anglaise, auprès du célèbre détective dont les habitudes de vieux garçon sont mises à rude épreuve dans cet opus.

     

     

  • Au cinéma : Un peu, beaucoup, aveuglément

    Parmi les petits plaisirs de la vie, pouvoir aller au cinéma en journée et particulièrement en matinée a le goût de l’école buissonnière ou des vacances. C’est un luxe que je savoure à sa juste valeur que de pouvoir laisser l’agitation du monde, profiter d’une une salle si peu remplie, entre deux retraités, trois étudiants et une mère au foyer,  qui nous fait nous demander si nous serons les seuls spectateurs. Aller voir un film le jour de sa sortie à la première séance est quasi-jubilatoire, comme si l’on assistait à une avant-première.

    Cette semaine, j’ai eu envie de sourire,  j’ai choisi d’aller voir Un peu, beaucoup , aveuglément. .

     

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    Première réalisation de et avec le comédien Clovis Cornillac, Mélanie Bernier , Lilou Fogli et Albert Dusquesne, ce film est une jolie surprise, d’une légèreté et d’une fraicheur inattendues et bienvenues.

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    Elle est pianiste et vient d’emménager dans son premier appartement. Toute la joie de profiter de cette indépendance, elle voit son bonheur contrarié par un voisin un peu encombrant. En effet, lui, ce géo-trouve-tout qui vit de l’autre côté de la cloison si mince, qu’elle laisse filtrer le moindre bruit, est décidé à faire fuir la nouvelle occupante des lieux. S’en suivent un dialogue de sourds et des quiproquos charmants qui vont conduire nos deux célibataires à échanger et à s'aimer. Mais combien de temps peut durer cette relation aveugle ?

    Gérer ses sentiments ,accorder sa confiance, se laisser aller à la confidence, prendre le temps de découvrir l’autre , l’écouter (vraiment), la regarder ( quand c’est possible), en voilà une aventure bien délicate .

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    On se prend à suivre les pas (hésitants) des personnages, à s’attacher à leurs amis ( des seconds rôles qui ont tout des grands et sans qui l’intrigue ne serait pas la même) car l’ensemble est plein de drôlerie et de fantaisie. Cloison et musiques deviennent des personnages à part entière et même si le dénouement semble cousu de fil blanc, on a le cœur qui bat.

    La solitude et petites habitudes des héros parleront à plus d’un célibataire, les affres de la séduction pouvant devenir un réel supplice ! L’ensemble est simple et doux , pas gnan gnan pour deux sous .

    Made in France , cette comédie romantique joue habillement avec les codes de ces cousines américaines et il serait dommage d'un aussi bon moment qui fait oublier soucis et autres tracas . 

  • Une réécriture moderne d'Emma par Alexander McCall Smith

    En 2013, pour célébrer les deux cents de la parution du roman Orgueil et Préjugés , The Austen Project a mis en place une récriture moderne par des auteurs modernes de l’œuvre de Jane Austen.  Une seule consigne, replacer l’intrigue et les personnages dans le monde d’aujourd’hui.

    Appréciant la plume d' Alexander McCall Smith, à travers sa série Isabel Dalhousie notamment, j’étais curieuse de découvrir comment il pouvait revisiter ce célèbre roman très marqué par son époque et le style de son auteure …

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    Présentation de l'éditeur : 

    Fraîchement diplômée de l’université, persuadée que désormais, elle sait tout de la vie, la jeune Emma Woodhouse revient habiter dans la maison familiale au cœur de la campagne anglaise. Riche et un peu snob, Emma s’entoure d’une cour d’amis qu’elle mène à la baguette. Elle organise des dîners, joue les entremetteuses et donne des leçons de vie à sa nouvelle protégée, Harriett, une jeune femme un peu naïve. Emma manipule les uns et les autres… au risque que ses petites manœuvres se retournent contre elle. Et pour quelqu’un qui croit tout savoir, Emma connaît mal son propre cœur. Une personne va ébranler la confiance indestructible de la jeune femme : son ami et voisin, l’impénétrable George…

    Premier haussement de sourcils : Le sous-titre choisi par l'éditeur pour la traduction française " les aventures d'une jeune frivole" étant complètement ridicule, ce n'est certainement pas un adjectif qui pourrait qualifier une héroïne de Miss Austen ! On peut y voir une jeune femme de bonne société qui aime la légèreté d'une conversation autour d'un pique-nique, rien de plus.

    Passons ...

    Deuxième haussement de sourcils : l’ensemble mis en place par l’auteur respecte l’œuvre de Jane sans en avoir le mordant. Si Austen dressait un portrait pas toujours flatteur de ses contemporains et de leurs mœurs avec humour et dérision, Alexander McCall Smith s’en passe. Il intègre avec justesse son "matériel de base" à son univers et Emma perd un peu de ses couleurs en rejoignant notre époque où elle devient un peu superficielle (jamais frivole, nuance)

    Notons aussi l’homosexualité supposée de l’un des personnages qui semble sorti de nulle et qui énervera les janiétes les plus strictes.

    Mais alors pourquoi s’infliger le supplice prétendu d’une telle lecture dans ce cas-là ?

    Parce que Jane Austen a créé des personnages forts que l’on prend plaisir à retrouver, pour quelques pages encore. Il n’y aura jamais d’austenerie aussi délicieuse qu’un roman de Jane, les maladresses seront nombreuses et notre jugement impitoyable. Néanmoins, si nous acceptons de passer par-dessus nos préjugés ( n’est pas Mr Darcy ?), il peut se cacher d’agréables lectures.  

    Au final, si la comparaison est inévitable et les différences évidentes, Alexander McCall Smith relève le défi en proposant une Emma, déterminée et sûre d’elle et pourtant si naïve quand aux relations et sentiments de ceux qui l’entourent qui se veut la cousine moderne de l’originale.

    Sous le regard attentif de ce cher Georges Knightley, la jeune femme va grandir et apprendre de ses erreurs tout en conservant ce qui fait d’elle une héroïne si attachante.

    Et quelque soit l’époque, qu’il est charmant de suivre le pas de deux de ces personnages …

     

     

    Emma ou les aventures d'une jeune frivole d'Alexander McCall Smith, chez Terra Nova. Sont aussi disponibles les récritures de Raison et sentiments (Joana Trollope) et Northanger Abbey (Val McDermid). 

     

  • Le mois le plus cruel de Louise Penny

    Un petit village canadien au milieu de la nature où il fait bon vivre, une victime aimée de tous qui meurt littéralement de peur et l’enquête menée par le célèbre inspecteur Gamache, pas de doute, voici un nouveau roman de Louise Penny !

    louise penny,quais du polar 2015

    AprèsNature Morte (que j’ai chroniqué ici) et Sous la glace, Le mois le plus cruel reprend les ingrédients des précédents tomes : en plus des habitants de Three Pines aussi originaux qu’accueillants, on retrouve les lieux calmes et familiers et notamment la maison  des Hadley, hantée par les crimes passés qui fascine autant qu’elle effraie. C’est pourtant entre ses murs qu’une séance de spiritisme est organisée, la veille du dimanche de Pâques. Dans l’obscurité, Mado s’effondre, visiblement morte de peur … L’inspecteur Gamache est envoyé sur les lieux. En plus de l’enquête, Il va lui falloir affronter les démons du passé et les conséquences de ses actes puisqu’une campagne de déstabilisation, lancée via la presse, vise à le discréditer. Il se pourrait même qu’une taupe figure dans sa propre équipe …

    Décidément il y a des lieux qui attirent le crime et le lecteur est en droit de tiquer quand il découvre que le taux de criminalité de Three Pines est encore en hausse mais il faut partir du fait que ce village est un personnage à part entière. C’est au cœur de ses maisons et de ses bois qu’il faut chercher les motivations des suspects et dénouer les fils de l’intrigue.

    Le fait que Gamache soit bousculé et acculé par la presse renforce le sentiment d’insécurité, quelqu’un qui lui est proche cherche à le faire tomber. Notre inspecteur, touché en plein cœur, doute. Et c’est là aussi,un point positif :ce n'est pas un enquêteur super-héros mais bien un homme face à ses choix et ses convictions qui a gravi les échelons sans rien perdre de son honnêteté et de ses valeurs.

    Pourtant, plus que le dénouement, ce que j’apprécie dans ces romans, c’est le charme discret d’une vie simple, proche de la nature et la mise en avant des faiblesses de chacun qui les rends  terriblement humains. Au delà des assassinats, les lieux sont chaleureux, il est facile de s’imaginer y vivre, de côtoyer les habitants ( Clara est ma préférée) et d’éprouver leur malaise face à un nouveau meurtre. Si vous aimez les whodunit où la réflexion prime sur l’action, les cadres champêtres et cosy alors cette séries de romans est faite pour vous !

    louise penny,quais du polar 2015

    Lors des Quais du polar 2015, j’ai eu la chance de rencontrer Louise Penny pour une dédicace et elle m’a accueillie avec un " Bonjour, je suis Louise. Et vous ? "  qui a brisé la glace et fait fuir ma timidité. Avec simplicité, nous avons échangé sur ses livres et elle a été ravie de me dédicacer un second exemplaire pour une amie en me précisant qu’elle adorait que les lecteurs échangent leurs coups de coeur.

    louise penny,quais du polar 2015

    Malheureusement, je n’ai pas pu me rendre à sa conférence mais j’ai beaucoup aimé cette auteure adorable et abordable. Mes visites à Three Pines seront désormais accompagnées par ce souvenir !

     

     

    Le mois le plus cruel de Louise Penny - Actes Sud éditions, coll. Babel

  • Inventaire 04

    De l'utilité de faire des bilans ... Je pensais n'avoir pas beaucoup lu ni avoir été au cinéma et ce mois difficile pour le moral,  a été riche en bonnes choses !  

     

    J'ai lu ...

     

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    • Une autre idée du bonheur de Marc Levy (POCKET). Agatha a passé près de trente ans en prison et vient de s'évader. Lorsqu'elle croise la route de Milly dans une station-service, elle entraîne la jeune femme dans sa fuite sans lui révéler tout de suite de quoi il retourne. Chemin faisant et pendant cinq jours, elles se confient et opposent leurs visions de la vie :  Milly se rassure dans un quotidien aux jours semblables alors qu'Agatha veut vivre intensément ...

    En ajoutant cette touche d'histoire américaine contemporaine méconnue, l'auteur capte son lecteur et rend ce road-movie décalé et captivant. Le dénouement est touchant mais il m'a été difficile de réellement m'attacher aux héroïnes.

     

    Comme j'ai particulièrement aimé les trois romans suivants, je souhaite leur consacrer plus que quelques lignes, ils feront donc l'objet d'un billet, chacun.

     

     

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    • Le mois le plus cruel de Louise Penny ( Actes Sud, Babel noir)

     

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    • Manderley for ever de Tatiana de Rosnay (Albin Michel)

     

     

     

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    • Emma ou les aventures d'une jeune femme frivole d'Alexander McCall Smith

     

     J'ai vu ...

     

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    • Shaun le mouton (réalisé par : Mark Burton etRichard Starzac) est un petit bijou de simplicité et de légèreté. Le plaisir se cache dans les détails des personnages et décors, de la campagne à la ville, tout est soigné et ce film sans paroles se suit avec intérêt. C'est le genre de réalisation qui plait à tous, les références contemporaines nombreuses combleront les plus grands.

     

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    • En équilibre de Denis Dercourt, avec Cécile De France et Albert Dupontel. Inspiré d'une histoire vraie.

    A la suite d'un accident sur un tournage, Marc, cascadeur équestre est devenu paraplégique. Il fait la connaissance de Florence,  experte en assurances qui elle, a abandonné le piano étant plus jeune. Cette rencontre va bouleverser leurs existences . Loin des clichés, avec des acteurs touchants de sincérité, tout devient possible. A l'image de la force de vie du personnage principal. Il manque peut-être un petit je ne sais quoi de plus dans la dernière partie pour emporter encore un peu plus le spectateur.

     

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    • Indian Palace , suite royale réalisé par John Madden avec Maggie Smith, Judy Dench, Bill Nighy , Dev Patel et Richard Gere.

    Voir le premier opus est un plus mais ce second volet peut aussi être abordé comme un film indépendant. L'hôtel Marigold a la particularité d'héberger de nombreuses personnes à la recherche d'une retraite heureuse et enjouée en Inde. Ses directeurs, le jeune et dynamique Sonny et Muriel Donnelly songent à agrandir leur établissement. Ils partent en quête de partenaires financiers et attendent la visite d'un inspecteur anonyme tout en préparant le mariage de Sonny avec Susaina. Lorsqu'un client américain arrive à l'hôtel, le jeune homme voit en lui cet inspecteur qu'il faut charmer à tout prix et déploie des trésors d’imagination pour le satisfaire...

    Le casting anglais 5 étoiles, l'énergie débordante de Dev Patel et la présence clin d'oeil de Mr Gere font de cette comédie, un dépaysement complet. Le spectateur plonge au coeur de Bollywood avec de (trop peu nombreux passages dansés) et se retrouve entrainé dans ce feel-good movie qui remplit parfaitement son rôle, oubliés les problèmes du quotidien, le Marigold hôtel est là pour vous divertir ! Le regard sage et vieillissant de Maggie Smith apporte une émotion surprenante dans un décor aussi exotique et nous questionne sur la vie et le temps qui passe. C'est un coup de coeur pour moi, comme l'histoire de ours devenu anglais Paddington, revu en dvd qui me ravit toujours autant et qui garde l'essence des livres de Michael Bond.

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    J'ai dévoré ...

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    • Les deux saison de la série Broadchurch - une pépite britannique encore une fois qui nous plonge dans une intrigue policière dans une petite ville côtière où l’assassinat du jeune Danny Latimer pèse sur l'ensemble de la population. Parfaitement maîtrisé en première saison, le sujet ne s'épuise pas dans la seconde avec le procès du coupable et se paie même le luxe de rebondir assez adroitement avant une troisième saison prévue l'an prochain. J'en parlais déjà ici et là aussi, c'est un gros coup de coeur que je vous recommande plus que chaudement.