Le nouveau stagiaire ( The intern en vo) est une comédie américaine de Nancy Meyers avec Robert De Niro et Anne Hathaway dans les rôles principaux.
A 70 ans, veuf et retraité, Ben Withetaker s’ennuie. Il a bien essayé de s’intéresser à diverses activités, il ressent un vide dans sa vie qui ne demande qu’à être comblé. Quand l’occasion se présente de devenir un stagiaire senior dans une nouvelle entreprise qui vend des vêtements sur internet, Ben tente sa chance et replonge avec délice dans le monde du travail. Il se retrouve affecté auprès Jules Ostin, la jeune patronne de la start-up qui ne sait comment gérer ce nouvel arrivant jusqu’à ce dernier fasse ses preuves et se rende indispensable.
Voici mes 3 bonnes raisons d’aller le voir au cinéma :
- C’est un film de Nancy Meyers.
Cette scénariste, productrice et réalisatrice ne peut pas vous être inconnue, elle a participé à de nombreuses comédies romantiques à succès comme Baby-Boom avec Diane Keaton en 1987 puis Tout peut arriver (2003) avec la même actrice et Jack Nicholson , The holiday (2006) avec Cameron Diaz et Kate Winslet ou Pas si simple (It’s complicated – 2009) avec Meryl Streep . A chaque fois ce sont des films avec héroïnes féminines fortes qui prennent leur vie en main et rencontrent l’amour, avec une belle photographie et des décors et costumes soignés qui les rendent bien identifiables. Cette fois-ci, New York est encore mis en avant et on ne peut rester insensible à cet aspect du film, c’est le genre de lieux où l’on aimerait vivre et travailler.
- Le duo Anne Hathaway – Robert De Niro fonctionne très bien.
Leur talent n’est plus à démontrer mais on pouvait craindre que le courant ne passe pas et c’est au contraire, une réelle complicité qui se noue sous nos yeux. De Niro excelle dans ce rôle de retraité décalé dans une entreprise moderne, un homme droit et honnête comme on en fait plus et qui ouvre les yeux sur la difficulté pour une femme d’allier une vie professionnelle riche et une vie privée équilibrée. Sans être paternaliste pour autant, Ben apporte à Jules une stabilité bienvenue dans sa vie trépidante et va lui permettre de faire le point sur ses aspirations. Il est amusant de retrouver Anne Hathaway dans le rôle de la patronne alors qu’elle s’est fait connaître comme étant la stagiaire de la terrible Miranda Priestly ( Meryl divine Streep) dans le Diable s’habille en Prada. Elle assure grave et on y croit.
- Au délà des différences entre générations qui peuvent être amusantes mais restent anecdotiques , la complexité pour une femme de mener une vie professionnelle prenante tout en ménageant sa vie de famille, de mère et d’épouse est mise en avant.
Bien entendu, Jules vit dans un monde privilégié où les fins de mois ne sont pas difficiles et pour autant, qu’il est dur pour elle d’assumer sa place alors que son mari est père au foyer et que sa fille l’attend à la maison. Jules est une jeune femme comme tant d’autres qui essaie tant bien que mal de tout concilier et qui voit pourtant ses bases vaciller par l’expansion inattendue de sa petite entreprise devenue grande. Ben (De Niro) regarde tout ça avec une sensibilité et une empathie bienvenue. Au fil des semaines, il comprend les sacrifices et obligations, le couple mis en danger et le soutien qu’il peut apporter à Jules. Cela reste très américain dans le fond , disons que la réflexion menée ici ne révolutionnera pas le monde mais j’ai toujours trouvé les héroines de Nancy Meyers en phase avec leurs époques et les aspirations des femmes. Dans Baby-Boom, Diane Keaton devait déjà gérer la question de la maternité alors qu’elle héritait d’une petite cousine inattendue qui venait contrarier ses plans de carrière et sa vie privée ( c’est l’un de mes films préférés, à revoir) . Ok, c’est du féminisme made in Hollywood mais traité avec légèreté, drôlerie et finesse. Mine de rien, Nancy soulève aussi le problème pour un retraité aujourd’hui de rester actif et combien cette période de la vie peut être délicate à gérer.
D’ailleurs, c’est un film qui peut se voir en couple, je pense. Robert De Niro ne pourra que faire rire les hommes alors que les femmes s’identifieront à Jules.
L’ensemble est rythmé et au bout des deux heures, vous ressortirez le sourire aux lèvres , la tête pleine de bons moments. Très américain, je vous le disais (encore plus vrai en vo, il faut voir Hathaway avec sa fille et cet "optimisme" toujours un peu surprenant – elle en fait trois tonnes et pourtant ça passe, ma mère appelle ça " tes américaines toujours en train de crier " et elle n’a pas tort) et pourtant très réussi.
Idéal pour la petite séance ciné qui vide la tête et que l’on reverra avec plaisir en dvd.
Deux billets de blogs à lire en anglais :
Cup of Jo a rencontré Nancy Meyers
Un billet de blog déco avec un parallèle entre les décors des films et l'intérieur de Nancy Meyers