Parmi les petits plaisirs de la vie, pouvoir aller au cinéma en journée et particulièrement en matinée a le goût de l’école buissonnière ou des vacances. C’est un luxe que je savoure à sa juste valeur que de pouvoir laisser l’agitation du monde, profiter d’une une salle si peu remplie, entre deux retraités, trois étudiants et une mère au foyer, qui nous fait nous demander si nous serons les seuls spectateurs. Aller voir un film le jour de sa sortie à la première séance est quasi-jubilatoire, comme si l’on assistait à une avant-première.
Cette semaine, j’ai eu envie de sourire, j’ai choisi d’aller voir Un peu, beaucoup , aveuglément. .
Première réalisation de et avec le comédien Clovis Cornillac, Mélanie Bernier , Lilou Fogli et Albert Dusquesne, ce film est une jolie surprise, d’une légèreté et d’une fraicheur inattendues et bienvenues.
Elle est pianiste et vient d’emménager dans son premier appartement. Toute la joie de profiter de cette indépendance, elle voit son bonheur contrarié par un voisin un peu encombrant. En effet, lui, ce géo-trouve-tout qui vit de l’autre côté de la cloison si mince, qu’elle laisse filtrer le moindre bruit, est décidé à faire fuir la nouvelle occupante des lieux. S’en suivent un dialogue de sourds et des quiproquos charmants qui vont conduire nos deux célibataires à échanger et à s'aimer. Mais combien de temps peut durer cette relation aveugle ?
Gérer ses sentiments ,accorder sa confiance, se laisser aller à la confidence, prendre le temps de découvrir l’autre , l’écouter (vraiment), la regarder ( quand c’est possible), en voilà une aventure bien délicate .
On se prend à suivre les pas (hésitants) des personnages, à s’attacher à leurs amis ( des seconds rôles qui ont tout des grands et sans qui l’intrigue ne serait pas la même) car l’ensemble est plein de drôlerie et de fantaisie. Cloison et musiques deviennent des personnages à part entière et même si le dénouement semble cousu de fil blanc, on a le cœur qui bat.
La solitude et petites habitudes des héros parleront à plus d’un célibataire, les affres de la séduction pouvant devenir un réel supplice ! L’ensemble est simple et doux , pas gnan gnan pour deux sous .
Made in France , cette comédie romantique joue habillement avec les codes de ces cousines américaines et il serait dommage d'un aussi bon moment qui fait oublier soucis et autres tracas .