Voilà un mois qu’elle est partie.
Elle s’est endormie dans sa chambre bleue, accompagnée par le son de nos voix dans la pièce d’à côté et depuis la vie est tout de même moins jolie ...
Elle n’a jamais été aussi présente , elle est là, partout : dans nos pensées, dans nos souvenirs, dans nos doutes et questionnements mais dans le rayon de soleil qui vient nous réchauffer entre deux averses, dans ces chansons à la radio qui font sens, dans les gestes du quotidien que l’on répète machinalement, dans ces photos qui respirent le bonheur ainsi que dans les longues insomnies et à chaque réveil, dans les larmes que l’on verse par surprise, émus par un détail, dans cette armoire que l’on ouvre pour la sentir encore ...
Elle m’apprend tous les jours que je peux vivre sans elle alors que je m’en croyais incapable.
Est-ce que c’est facile ? Certainement pas, la vie sans elle est aussi dure qu’elle était douce, cette grand-mère aimante toujours là pour moi, avec qui j’ai vécu de nombreuses années.
Paulette a une nouvelle maison. Laissez moi vous dire qu’elle est un peu froide, cette façade en marbre gris. Il n’y a pas encore son nom sur la porte d’entrée mais il y a des fleurs, tellement de fleurs qui rappellent comme elle aimait la nature.
J’y vais seule, parfois, pour lui parler encore, à haute voix.
"C’est comment chez toi ? Est-ce que tu es bien là où tu es ?Tu n'as pas trop froid ?
Si ça ne va pas, tape un coup et je viens te rechercher."
Et je vous jure que j’attends qu’elle le fasse …