Imaginez que la Reine Elizabeth se découvre soudain une passion dévorante pour la lecture et qu'elle en vienne à cacher des livres de poche dans son royal sac à main ? Que dirait-on alors dans les couloirs de Buckingham Palace ? Ne serait-on pas surpris de voir Sa Majesté négliger ses engagements au profit d'un classique de la littérature anglaise ?
Dans ce petit roman décidément trop court que vous regretterez de terminer si vite (lu en une journée grise d'été, déjà envie de le relire, c'est dire ...) , Alan Bennet nous propose de découvrir une reine transportée par sa nouvelle passion, au point d'en devenir plus humaine et moins préocupée par sa tâche. A la veille de ses 80 ans, alors qu'elle pensait avoir tout vu et ne réjouissait guère plus lors de ses voyages, sa majesté s'enthousiame, prend fait et cause pour l'oeuvre de Proust, s'interroge aussi sur le sens à donner à sa vie. Cette idée que l'on a toujours quelque chose à apprendre, quelque soit son âge me plaît beaucoup puisqu'elle nous offre une infinté de possiblités tout au long de notre vie.
Avec un humour so british qui donne le banane, l'auteu livre ici, une fable caustique et subtile, résolument positive. Alors que la maison Windsor, emblème du flegme britannique se heurte à ce nouvel amour dévorant, la personnalité même d'Elizabeth s'en trouve changée, elle s'illumine, devient plus proche de ses sujets et compatissante envers le monde qui l'entoure. On regrettera peut-être que la Reine ne saissise pas forcément les subitilités des livres de Jane Austen ...
A lire aussi, le royal avis de Cuir de Russie.
La Reine des lectrices (The reader en vo) de Alan Bennet , 122 pages seulement, chez Folio