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autobiographie

  • Diane Keaton - Une fois encore (Robert laffont)

     images.jpg« J’étais une fille ordinaire qui est devenue une femme ordinaire, à une exception près : Maman m’a donné une volonté extraordinaire. Alors pourquoi écrire ce livre de souvenirs ? Parce que Maman demeure ;  parce que j’ai mis des dizaines d’années à reconnaître que son trait de caractère le plus séduisant était sa complexité ; parce que je ne voulais pas qu’elle disparaisse, et qu’elle a disparu."

    Lorsque sa mère Dorothy Hall s’éteint, après des années de lutte contre Alzheimer, Diane décide de se plonger dans ce trésor familial que sont les carnets de Dorothy. Pendant des années, sans autre lecteur qu'elle-même, elle a noirci des journaux intimes, écrivant sur sa famille, son couple, ses enfants, sa condition de femme, ses questionnements, ses attentes artistiques … Elle a aussi beaucoup photographié et réalisé de nombreux collages.

    Avec ces journaux comme support, Diane Keaton ouvre ses souvenirs au public, les écrits de sa mère faisant écho aux siens, ce récit à deux voix permettant de voyager dans ce passé, d’approcher la complexité de la relation mère-fille et d’en comprendre tout l’amour qui s’en dégage.

    De son enfance à ses débuts d’artiste, de ses amours avec les grands, Woody, Al Pacino, Warren Beatty,  de Annie Hall à Tout peut arriver,  l’actrice revient sur son parcours et nous livre ses blessures intimes sans pour autant chercher à émouvoir, elle raconte sa peine au décès de son père, nous dit sa détresse de voir sa mère partir dans un autre monde où sa mémoire n’est déjà plus et nous soumet quelques réflexions sur le temps qui passe, sa maternité tardive, Hollywood …

    Diane Keaton nous propose une autobiographie qui ressemble à l’idée que nous avons d’elle : intelligente et drôle, subtile et profonde, originale et légère.

    Cette lecture m’a bouleversée : si  j’ai aimé découvrir les anecdotes liées à ses films, ses histoires d’amour et sa vision sur le monde du cinéma, j’ai encore plus adoré cet hommage à sa mère, ces propos qui traversent les années, leurs choix de femmes, ce qu’il a été possible pour Diane et que Dorothy, coincée dans une société plus stricte, n’a pu réaliser. Les questionnements de chacune, leurs doutes, cette façon d’avancer malgré tout. Comment Diane, si peu sûre d’elle, est devenue mère en adoptant, sur le tard et combien elle aime ses enfants, sa vie de famille et ces choses loin du business hollywoodien comme redécorer des maisons. J’ai ressenti énormément d’amour entre ces deux femmes, ce lien très fort qui uni une mère et sa fille, au delà des conflits et du temps. Le regard bienveillant de Dorothy qui déborde de tendresse et cette affection qu’a Diane pour sa mère, aujourd’hui disparue. Il n’y a rien de gnangnan, de dramatique dans ce livre mais des sentiments retenus qui pourtant, surprennent le lecteur au détour d’un chapitre.  

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    Dorothy

    Je crois que je manque de mots pour vous dire combien « Une fois encore » a éveillé de choses en moi. Combien j’ai aimé le savourer et le garder sur ma table de nuit, encore aujourd’hui, près de trois mois après. Combien je sais qu’il va m’accompagner, désormais et combien il m’aura convaincue d’écrire régulièrement moi aussi, dans mon journal et de laisser mes envies s’exprimer librement.

    Cette autobiographie n’aurait peut-être pas le même effet sur vous … Elle reste néanmoins, un portrait de femmes très intéressant et une autre manière de découvrir cette grande actrice qu’est Diane Keaton.

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    Quelques extraits :

    ¤ « Je suis allée dans la pièce de travail de Maman. C’est drôle comme ce qui est évident, nous échappe.  A côté de PENSER, scotché au mur, il y a avait une citation que je n’avais jamais remarquée : « Les souvenirs sont des moments simples qui refusent d’être ordinaires ». 

    ¤ Le fait qu’Annie Hall, une comédie, ait remporté l’oscar du meilleur film m’excitait. Pour une raison incompréhensible, la comédie est toujours reléguée au rang de petite cousine du drame. Pourquoi ? L’humour nous aide à nous en sortir dans la vie avec un minimum de grâce. C’est l’un des rares moyens anodins encore à nôtre disposition pour surmonter l’absurdité de toute chose. Rétrospectivement, je suis très heureuse et fière d’être dans une Grande Comédie Américaine. »