Jamais, je ne dirais qu’il faut s’intéresser plus à une « cause » qu’une autre, chacun est libre et sensible à ce le touche selon son vécu, son ressenti mais l’envie de transmettre ce message est trop forte.
Je suis certainement maladroite, je cherche depuis quelques jours les mots pour en parler. Il y a eu des avancées, Clara est libre (depuis ma dernière note) d’autres otages aussi (toujours trop nombreux) et alors que sa libération était envisagée, nous apprenions aujourd’hui que l’intervention militaire de ce week end (qui a causé la mort du numéro deux des FARC) a tout compromis…
Il y a Urgence.
Pour Ingrid. Pour les 4000 autres otages retenus dans la jungle colombienne par les FARC. Pire qu’un assasinat, c’est une lente agonie qu’ils vivent là-bas. Ils meurent chaque jour, un peu plus…
Privés du droit le plus élémentaire, celui d’être libre ! Je ne m’imagine pas survivre longtemps à ces privations. Cela me semble tellement inconcevable de ne pouvoir se déplacer comme on l’entend, ne pas pouvoir voir ses proches, les serrer dans ses bras, rester si loin d’eux, sans nouvelles pendant des années parfois … Dans nos sociétés occidentales où les droits individuels prennent tant de place, où la notion même de liberté est chérie et évidente, comment comprendre et accepter ?
Loin de tout, les otages attendent la fin du cauchemar. Il est difficile dans les contritions de garder espoir quand la vie n’est plus que frustration et refus, quand le moindre désir est réduit à néant par ce « non » devenu si familier.
Je vous encourage à lire ce petit livre « Lettres à maman, par delà l’enfer » dans lequel vous retrouverez l’intégralité de la lettre d’Ingrid mais aussi la réponse faite par ses enfants.
La lecture de ce témoignage peut sembler gênante dans un premier temps, dans la mesure où il s’agit d’une lettre adressée aux proches d’Ingrid : j’avoue m’être sentie mal à l’aise de lire ces lignes, au début mais au fil des mots, on comprend très vite que le message est plus grand, que la souffrance est universelle. Les mots d’amour seraient sans doute les mêmes s’ils s’adressaient à une autre famille, à une autre maman notamment. Le cœur se déchire à mesure de la lecture, il bat au rythme de celui d’Ingrid et des autres.
Lisez la lettre d’Ingrid.
Lisez aussi celle de ces enfants.
Les soutenir, c’est tout ce que nous pouvons faire, malheureusement. Le sentiment d’impuissance est immense mais ne pas relâcher la pression, faire entendre nos voix est important.