L’hôpital est un monde à part.
En pénétrant sur le parking, vous ressentez comme une sensation de » malaise ». Comme si vous étiez déjà malade avant d'avoir franchi les portes des bâtiments plus ou moins neufs. C’est une mécanique bien huilée qui vous fait devenir un numéro qui se ballade avec ses étiquettes dès l’accueil. Le « passe » qui donne accès au labyrinthe des services. Devant de grands panneaux, vous cherchez rapidement le votre en évitant de penser au reste. Dans l’ascenseur, il est temps de prendre une profonde inspiration avant de pénétrer dans « la gueule du loup «.
Se présenter, attendre, se demander quel tête aura notre médecin, espérer qu’il soit sympa même s’il ne ressemble pas à McDreamy, avoir envie qu’il soit Mark Greene et réaliser que les lieux, sans être horribles, n’ont rien du Seattle Grace Hospital ou du Cool County de Chicago, le capital sympathie que vous éprouvez pour les murs qui vous entourent est nettement moins important que celui que vous ressentez derrière votre petit écran.
La suite va très vite, on vous appelle en écorchant votre nom. La seconde fois, on vous appellera monsieur, la faute à un prénom abrégé sur la feuille de soin. La troisième fois, vous serez rodée et vous vous rendrez seule là où l’on vous attend. Des couloirs, du personnel en blouses blanches, une chaleur pas possible.
J’ai eu envie de prendre mes jambes à mon coup. De partir en courant, de rentrer chez moi et de faire comme si cela n’existait pas, comme si ce n’était pas de moi qu’il s’agissait. M’allonger sur le sol de la salle de bains m’est aussi venu à l’esprit (I’m an Izzie !).
« Vous êtes rentrée dans le système » m’a-t-on dit. Comme si j’en avais réellement envie…
Je ne saurais dire si j’en suis heureuse ou pas. A la fois soulagée et terrifiée, oui. Dans un élan de sagesse qui ne me ressemble pas, je dirais que « c’est comme ça ».
Il me reste à attendre le prochain rendez vous pour savoir à quelle sauce, je serais mangée. Et me convaincre que je suis sur la bonne voie.
Le clin d’œil du jour sera pour cette collection de blouses d’infirmières à laquelle participe Katherine Heigl ! Cependant, je vous arrête tout de suite : non, ce n’est pas une idée de cadeau pour Noël…
Bande son : "Keep Breathing" Ingrid Michaelson
Humeur : en phase de décompression ...