Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Roman policier - Page 9

  • L'âme du mal de Maxime Chattam

    Mes proches n'ont pas encore renoncer à m'offrir des livres, la preuve avec cet étonnant thriller que je n'aurais peut-être pas chois moi-même, à cause de sa noirceur et qui s'est révélé être un très bon moment de lecture ...

    Abandonnés au fond de la forêt ou de hangars vétustes; des cadavres comme on n'en a jamais vu, mutilés de façon rituelle, porteurs de messages cabalistiques semblables à ceux que laissait derrière lui le Bourreau de Portland, avant qu'une balle dans la tête ne vienne à bout de sa carrière... Le tueur serait-il revenu d'outre-tombe ? S'agit-il d'une secte particulière qui prélève toujours les mêmes morceaux du corps de ses victimes pour d'étranges cérémonies ? Des bibliothèques ésotériques aux égouts de la ville, l'inspecteur Brolin et une jeune étudiante en psychologie plongent dans une enquête infernale, tandis que la police scientifique et la médecine légale se perdent en conjectures.

    413Hdk6FceL._SL500_AA300_.jpgL'âme du mal est le premier roman d'une trilogie ( suivent In tenebris et Maléfices) qui a valu à son auteur le prix Sang d'Encre et la reconnaissance du public. Si ses qualités sont nombreuses, je pense qu'il est bon de souligner quelques maladresses comme la quasi-utilisation des descriptions des techniques scientifiques qui freinent et alourdissent le récit. Maxime Chattam a effectué de nombreuses recherches et suivi des cours en criminologie ce qui enrichit forcément l'intrigue mais celles-ci sont peut-être un peu trop présentes dans ce tome (le second In tenebris rectifie le tir et présente un meilleur équilibre entre l'enquête à proprement parlé et les méthodes qui viennent l'appuyer).

    L'influence amércaine  est évidente, le style est vif et moderne. L'auteur met en avant un profileur aux méthodes peu connues et parfois mises en doute qui arrive, petit à petit à plonger dans le monde du tueur. L'atmosphère est très sombre, angoissante, à l'image du serial-killer qui est décrit dans ces pages : âmes sensibles s'abstenir !

    Le héros, Joshua Brolin est un personnage attachant. Formé au FBI, il décide néanmoins de faire ses preuves et de se confronter au terrain, à Portland. Se basant sur les méthodes de profilage apprises, il dresse au fur et à mesure le portrait du suspect, entrant progressivement dans sa tête pour mieux le comprendre. On le sent réellement investi dans sa profession et sensible au sort des victimes. 

    Pourtant, au délà de l'horreur des crimes, le lecteur se retrouve happé par l'intrigue et la recherche de ce mystérieux criminel. Les chapitres s'enchaînent sans temps mort, les rebondissements sont nombreux, on tremble, on a peur, on espère ... L'ensemble ne manque pas de rythme. On en ressort hébété et effrayé de savoir que la réalité peut rejoindre la fiction. 

    L'épilogue permet d'amorcer le second roman qui présente une autre enquête, dans une autre grande -ville, New York.

    L'âme du mal de Maxime Chattam, chez Pocket.

  • Rapt de nuit de Patricia MacDonald (Livre de poche)

    Ah, rien ne vaut un bon thriller que vous ne pouvez plus lâcher ...

    9782253127161-G.jpg

     

    Tess a 9 ans lorsque sa soeur est enlevée sous ses yeux. Elle sera retrouvée, deux jours plus tard, violée et étranglée. Son témoignage permet d'arrêter un suspect qui sera jugé et exécuté. Près de 20 ans plus tard, la mère de Lazarus Abbot, persuadée de l'innoncence de son frère fait réaliser des analyses ADN qui révèlent que Lazarus n'est pas l'assasin de Phoebe! Sous le choc, Tess décide de découvrir la vérité ...

    Tess approche maintenant de la trentaine et c'est avec plaisir que l'on découvre sa nouvelle vie, elle a adopté un petit garçon Erny et produit des films. Sa famille ne s'est jamais complètement remise du drame : sa mère vit désormais dans cette auberge toute proche du lieu de la disparition de sa fille. L'atmosphère est lourde même si personne ne doute des résultats des tests ADN, le beau-père de Lazarus vient même trouver la famille de Tess pour leur exprimer son soutien ... Le choc est rude. Lazarus ne peut être celui qui a violé et étranglé Phoebe. Tess plie sous le poids de la culpbabilté. Comment a-t-elle pu envoyer un innocent en prison alors qu'elle était si sure de son témoignage ?

    Il va falloir beaucoup de courage et de volonté à la jeune femme pour se replonger dans le passé, refaire l'enquête et marcher sur les pas de l'assassin. Après tout ce temps, est-il encore possible de découvrir le coupable ?

    Le postulat de départ est intéressant. Il est toujours stupéfiant de constater qu'une erreur puisse conduire à l'exécution d'un innocent. Pourtant, est-on vraiment à l'abri ? Il y a quelques années, les témoignages suffisaient à faire condamner une personne alors que l'on sait, avec le recul, que près d'un sur deux n'est pas fiable. Il est facile de déformer ses souvenirs, d'être influencé malgré soi. Est-on pour autant coupable ? L'auteur exprime très bien les sentiments éprouvés par Tess. Jamais, elle ne pourra oublier sa "part" de responsabilité dans la condamnation de Lazarus, elle devra vivre "avec". La question de la peine de mort elle même est abordée avec tact, on ne peut qu'être convaincu de son inutilité au vu de cette affaire...

    Ce roman est un véritable page turner qui vous fera veiller tard, tant il est difficile de laisser Tess à son enquête. Il n'échappe pas au clichés au genre (la famille est concernée mais un seul membre semble assez motivé pour enquêter;  l'héroine est jeune, jolie et célibataire, pourrait-elle trouver , en plus de l'assassin, l'amour ? ...) et pourtant, les rebondissements et fausses pistes se succèdent avec cohérence.

    Je dois avouer qu'à force de lire des romans policiers, on développe forcément un certain raisonnement et dès les premières cinquantes pages , j'avais déjà mis le doigt sur le meutrier... Je ne savais pas comment le relier à l'affaire mais je sentais que c'était LUI. L'auteur a eu beau sortir diverses pistes, je savais. Ce qui n'a pas gâché ma lecture ni le dénoument puisqu'une dernière pirouette vous laisse ... assomé. C'est tellement simple. Et cruel.