7 août 1974. Sur une corde tendue entre les Twin Towers s'élance un funambule. Un événement extraordinaire dans la vie de personnes ordinaires. De cette apparition fugace, Colum McCann déroule le vertigineux panorama d'un New York en pleine ébullition : grandes dames de Park Avenue, junkies en cavale, curé des rues, prostituées épuisées, mères pleurant la cruauté d'une guerre en Asie tout juste terminée... Une ronde de personnages dont les voix s'entremêlent comme autant de fils tendus sur la course du monde. Porté par le souffle et la grâce de l'écriture, un roman vibrant, poignant, l'histoire d'une humanité qui n'en finit pas de se relever.
Colum McCann nous propose un beau portrait de cette amérique des années 70, aux espoirs perdus. En découvrant les différentes histoires de ce prête irlandais, de cette prostituée noire ou de cette mère de famille qui a perdu son fils au Vietnam, nous nous approchons au plus près des blessures des personnages. Le style sobre permet de ne pas tomber dans le pathos et les passages concernant le funambule sont réellements brillants.
Néanmoins, l'ensemble ne m'a pas séduite. Le malheur est très présent, le désespoir est au coin de chaque page. J'ai eu énormément de mal à mener à terme ma lecture, certaines intrigues sont vraiment très lourdes, le sort s'acharne et je n'ai pas vraiment compris la démarche de McCann.
Le passage trop rapide d'un personnage à un autre n'aide pas et si au final, le puzzle se recompose, je n'ai retenu que cet homme sur son fil, dans le ciel. Un peu léger, vous en conviendrez.
Ys n'a pas aimé, Amanda est plus positive.
Et que le vaste monde poursuive sa course folle de Colum McCann, chez Belfond (mon édition) ou 10/18