Jeu, set et match

Les balles jaunes rebondissent sur le sol et virevoltent au-delà du filet.
Très vite.
Les lignes blanches sont parfaitement tracées sur cette terre dite battue.
La couleur verte des tribunes contraste avec l’ocre si profond des courts.
Tel un ballet chorégraphié, les ramasseurs font danser les balles en direction des joueurs.
Petite, j’ai le souvenir de longues après midis où sur l’écran, deux joueurs vêtus de blanc, évoluaient.
Des termes que je ne comprenais pas venaient interrompre le doux « ronronnement «  instauré par les rebonds des balles : « Service, revers, ace … »

Je suis venue au tennis avec André Agassi, par hasard, au bon moment.
Son style, ses tee shirts colorés et ses cheveux au vent ont donné de la vie à ce jeu jusque là, fade à mes yeux.
J’ai appris à suivre un match, à aimer ce sport.

Le temps a passé mais j’ai toujours autant de plaisir à retrouver cette quinzaine où le temps se découpe en sets, où un festival de tons chauds apparaît alors.

Je me découvre plus patiente, plus attentive aux matches de qualité, je ne supporte personne en particulier, je suis plus mesurée qu’à l’époque où je vivais mal la défaite de mon « chouchou », c’est peut être ce qu’on appelle « mûrir « ?