Desperate Shopgirl

 

Susan Mayer (as Teri Hatcher) Desperate Housewives, source ABC

Il n’y eu pas de baisses de températures mais un orage localisé sur le toit de ma maison ce week end, avec éclairs, tonnerre qui rugit et gros nuages gris.
Ce qui ne devait qu’une simple « amélioration » a transformé le pc en Lego mal assemblé et qui bien sur a refusé de fonctionner.

J’ai d’abord tenté une approche calme auprès  du savant fou qui s’agitait au dessus du clavier et la tour éventrée, j’ai ignoré les cris, j’ai été superbement  zen quand les cheveux en pétard, il a annoncé que nous n’avions plus le net mais cru défaillir quand Windows a semblé rendre l’âme !
Cependant, malgré mon rythme cardiaque accéléré, je n’ai pu réclamé la clémence auprès du propriétaire du pc qui avait déclaré exprimé tout son amour parternel, plus tôt dans la matinée,avec un,  je cite : « Maud, ne viens pas me faire chier ! »
C’est drôle de remarquer qu’à quelques occasions très rares, il se souvient de mon prénom : quand il veut le sel, quand il m’appelle sur le portable pour que je lui envoie via le net un fichier oublié et lors de nos « orages » où mon prénom est prononcé d’une façon très appuyée, n’encourageant pas à la réponse mais passons…

Un Pc planté et tout mon univers se réduit. A ce qu’il était avant, c'est-à-dire, pas grand-chose, soyons francs.
Car ce qui pourrait passer pour toi, cher lecteur, pour un énième caprice de petite fille n’en est pas un, pourtant.
J’ai besoin du net pour ne pas sombrer, pour ne pas alors réaliser que je suis si fatiguée depuis des mois déjà, que  j’ai peur des résultats de la prise de sang prescrite par un médecin qui a plus l’habitude de ne pas écouter mes plaintes et même temps, je suis  impatiente de trouver le problème, si fatiguée que ma vie se résume à aller et venir du salon à ma chaise de bureau où mes amis, le monde m’attend !
Je pense que si je partais en vacances, je ressentirais un manque mais pas cette » nécessité «  d’avoir ce contact permanent avec la toile.
Mais on ne part pas en vacances quand on est si fatiguée, c’est bien connu : on reste au frais à la maison, on s’organise une petite vie tranquille où les livres ont la vie belle, où regarder des dvds est permis et même recommandé, où la table du jardin est le seul endroit exploré parce qu’en bas des escaliers et que même il existe un ailleurs, un autre jardin plus bas qui reste encore un territoire ignoré …
Alors je me prépare à écrire des cartes (BBB) pour me redonner le sourire et parce que même fatiguée, ça fait du bien de ne pas perdre le moral.

Alors quand le propriétaire du pc (qui prend toujours un malin plaisir à rappeler ce détail et à rappeler au passage qu’il en a besoin pour son travail … »mais tu sais qu’il y a des personnes qui ne bossent pas les week end et de tout façon, tu en retrouves un dès lundi si tu veux, tsss »), est venu avec ce regard … comment vous décrire ?
A la fois sérieux et halluciné, tel un John Locke (Lost) avec des cheveux, j’ai hésité entre un fou rire et prendre peur quand il a prononcé ces folles paroles : « Sauve, Maud ! Sauve tout ce que tu peux ! ».
Je l’ai regardé et eu envie de lui répondre « les femmes et les enfants d’abord ! ».