Ils sont trois, vivent dans cette maison du Vermont et et luttent chacun contre la douleur : August, critique littéraire à la retraite, veuf et accidenté qui passe sa convalescence chez sa fille Miriam, brisée par un divorce dont elle peine à se remettre alors sa propre fille Katya, passe sa journée sur le canapé, à essayer d'oublier la mort violente de son ex petit ami en Irak...
La journée, le grand-père et sa petite-fille se refugient dans le cinéma, ne regardant que des "bons" films. La nuit, August, insomniaque échappe à ses démons en inventant des histoires de mondes parallèles notamment. Cette nuit-là, il crée le personnage d'Owen Brick qui se réveillerait dans une autre Amérique. Le 11 septembre n'existerait pas, La guerre en Irak ne serait donc pas mais différents états ayant fait sécession, le pays serait soumis à une terrible guerre civile.
La guerre est au centre des pensées d'August dont l'esprit dérive petit à petit vers sa propre histoire...
Lire un roman de Paul Auster, c'est accepter de suivre une route, d'en prendre une autre et même de passer par quelques chemins de traverses. Les personnages et leurs pensées nous guident et le voyage se fait naturellement. Tout est cohérent, au final, l'impression de fouillis n'était que fugace. Paul Auster a le don de m'emmener là où je n'irais pas, seule. Ce qui ne me déplait pas du tout, bien au contraire !
Dans ce roman, les sujets sont nombreux. Il y a la guerre, la politique américaine, la place de l'homme dans l'Histoire, son attitude face aux conflits, ces histoires incroyables qui en ressortent. La place de l'imagination aussi, ce drôle de parcours que prend le cerveau pour imaginer de nouvelles fictions. Et la vie, tout simplement quand Katya vient interroger son grand-père sur son histoire avec sa grand-mère décédée, il y a peu. Ces échanges touchants sont ce que j'ai préféré. Simples mais justes, il est très facile de s'y retrouver. Notre histoire est différente mais les sentiments sont les mêmes. Oh, ce passage m'a transportée et émue !
J'aime me ballader dans ces bribes de vies du quotidien. J'ai essayé de comprendre ce détour par la guerre mais il n'y a pas , je suis davantage touchée par les vies pas toujours aussi simples, des personnages. Les analyses cinémotographiques sont pertinentes et laisse matière à réflexion. J'aimerais vraiment vous transmettre tout le bien que je pense de ce roman, de son auteur dont j'adore le visage et la voix qui s'exprime dans un français parfait avec cette petite pointe d'accent New Yorkais ...
A la fin de ma lecture, je suis restée longtemps assise, à méditer cette citation tellement juste, belle, "pure" qui m'a touchée au plus profond :
Et ce monde étrange continue de tourner .
Commentaires
Je crois que c'est ta note littéraire que je préfère.
Je n'ai lu que "Brooklyn Follies" de lui, il serait temps que j'élargisse...
J'aime énormément Paul Auster et j'ai hâte de lire celui-ci.
Quelle phrase en effet, simple mais percutante et à méditer longtemps, sinon toujours. Je lirai ce roman avec plaisir. Dans la famille Auster j'aime tout le monde, lui, mais aussi la femme ainsi que la fille, une chanteuse toute jeune mais incroyable. Bisous!
C'est un de mes auteurs préférés, comme tu le sais. Je l'ai trouvé absolument charmant lors de l'interview qu'il a accordée a La Grande Librairie, il était très ouvert et sympathique.
Je n'ai pas lu ce roman, j'espère le trouver dispo à la bibli un de ces 4 !
J'adore Paul Auster: Brooklies folies et la trilogie new-yorkaise restent mes favoris. Je n'ai pas encore lu celui-ci donc mon classement peut encore changer!
Ton ressenti correspond parfaitement au mien. C'est vrai qu'on se fait emmener sans savoir où on va au grès des pensées du personnage et des envies de l'auteur et qu'au final tout semble harmonieux. On une impression de proximité, d'avoir presque vécu cette nuit d'insomnie
Ajoute a ma wish-list !! Merci ^^