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Une question de point de vue

Pendant longtemps, je n’ai pas aimé la Grande Ville.

Parce que je n’avais pas eu le choix, parce que j’y étais née mais que j’avais pris racine ailleurs, parce que je la connaissais de loin, comme une touriste qui retournait à son part d’attache et que tout mon corps réclamait la pluie et les personnes d’une autre région. Je n’avais pas envie de tisser de liens avec elle.

Et puis, trop de monde, trop de rues, trop de chemins que je ne pouvais pas suivre.  Elle me renvoyait à la figure tout ce que je n’arrivais plus à faire, je la détestais de ne pas être plus douce avec moi. Agoraphobie, j'écris ton nom.

La Grande Ville est toujours immense et angoissante mais elle a aussi fière allure dans la lumière de l’automne, lorsque mon bus traverse les ponts et rejoint le centre. J’aime ses immeubles, son style. Elle devient plus familière, moins oppressante. Je commence à m’imaginer en arpenter les quartiers, petit à petit. Avec du temps, de l’entrainement. Je pense aux mois de l’hiver où je pourrais affronter le froid, bien emmitouflée dans mon manteau et mon écharpe puis me réfugier dans un salon de thé douillet et accueillant. Je me fixe des mini objectifs. Je vais au cinéma en plein centre, une fois par semaine et me désole que le mois de novembre soit moins riche de ce côté-là.

 

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Illustration Kanako pour My Little Lyon

 

Je ne dis pas que je l’aime.

 

Mais je me dis que je ne la déteste pas.

Commentaires

  • Je suis contente de lire que tu avances toujours un peu plus :-) gros bisous & belle soirée

  • Toujours un peu et surtout, je ne recule plus !
    Gros bisous à toi aussi.

  • :)

  • Je viens de réaliser que c'est toi qui m'a envoyé la photo de Magic in the moonlight ! j'ai perdu mes numéros...

    Bref je suis ravie, mais tu le sais, à chaque fois que tu dis que tu es dans le centre.

  • Eh oui, c'était moi !
    J'ai failli te proposer que nous nous retrouvions dans le week-end mais comme tu dois t'occuper de ta maman, je n'ai osé. Une prochaine fois peut-être ?

  • Ca fait tellement plaisir à lire... :)
    Profite de tes escapades citadines

  • Je commence à comprendre que tu ressens lorsque tu te ballades en ville toi aussi et ça fait du bien !

  • Une fois par semaine, ça m'a l'air d'être une belle réussite ? (tout simplement parce que je ne connais pas vraiment ton "niveau" d'agoraphobie) (parce que papier machine en a souffert l'année dernière, mais plus faiblement que toi ne pense) (j'ai vraiment l'impression d'être maladroite, je suis désolée). Bref, tout ça pour dire que c'est un joli article, qui fait plaisir à lire

  • Tu n'es pas maladroite, ce n'est facile pour personne de parler d'un tel trouble mais il faut au contraire, l'expliquer et échanger.
    Pour moi, ça fait très longtemps donc une fois par semaine, c'est bien.
    Il faut y ajouter des exercices quotidiens liés aux transports en commun, mon implication dans une association, la thérapie, les sorties diverses et j'ai des semaines bien remplies !

  • Une manière bien poétique de traiter ta compagne si dure avec toi j'imagine. Je ne saurai dire si je l'ai apprivoisé moi, on lui avait mis le petit nom de "phobie sociale" à l'époque ou je vivais dans la même ville que toi. Mon choix de vie m'a guidé très loin, vers la mer , vers la Normandie. Je m'y sens bien, je m'y sens calme et je ne visite plus les grandes villes . Bien à toi

  • Je suis devenue une experte, la "phobie sociale" est plus orientée dans la relation avec les autres mais j'en ai souffert aussi et je pense que c'est quelque chose qui fait partie de moi, malgré tout.
    L'agoraphobie, ce sont des angoisses voire des attaques de panique à l'idée de se déplacer par exemple. Etre dans un endroit clos ou au contraire vide. C'est compliqué ...

    Je suis incapable de partir en we à la campagne ou en vacances, je ne me déplace qu'autour d'un périmètre qui s'élargit un peu depuis une année. Ca va prendre du temps mais je serais incapable de déménager dans une autre région par exemple. J'adorerais visiter ta jolie Normandie, un jour peut-être ;).

  • Pas facile d'être à l'aise partout. Les grandes villes sont parfois oppressantes. Personnellement, je ne me sens pas bien dans tous les quartiers de Paris. Il y en a où je respire mieux que dans d'autres.
    Mais je te félicite. Arriver à t'y balader est une grande étape.

  • J'aime lire ce genre de billet. Tu peux être fière de tes progrès. Et, si un jour, tu te sens d'aller passer un moment "ailleurs", tu peux compter sur moi pour te faire visiter l'Auvergne.

  • C'est gentil, je n'y manquerai pas ;) !

  • Un joli billet... Lyon, je n'y suis allée qu'une fois, mais je trouve que ce n'est pas une ville évidente pour se sentir à l'aise. Un peu comme Paris, en plus petit. Ca ne doit pas t'aider dans ta lutte au quotidien, alors tes réussites sont d'autant plus formidables ! :)

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