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Roman français - Page 5

  • "Et puis Paulette ..." de Barbara Constantine

    "Et puis Paulette..." est un (trop court) roman qui vous réconforte et vous donne confiance en la nature humaine.

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    L'intrigue a la bonne idée idée de se dérouler à la campagne, dans une ferme qui est depuis longtemps, bien trop grande pour son propriétaire, Ferdinand. Un peu bourru et solitaire, il n'y a que ses petits fils pour lui donner une raison de vivre. Mais voilà, les "Lulus", habitent en ville maintenant, ce qui est embêtant puisque le viel homme a tendance à se fâcher avec sa belle-fille pas commode. Avec son fils, la distance s'est installée et la communication semble rompue.

    Et puis, il y a cette nuit d'orage qui va tout changer et qui va réunir, sous le toit de Ferdinand, les âmes perdues de la région : Marcelline la voisine et Guy, son ami veuf, forment avec lui, le noyau dur de la ferme. Comme la cohabitation se déroule à merveille, il ne faut pas s'étonner de voir d'autres pensionnaires de tous les âges, emménager, à leurs côtés.

    Malgré des sujets lourds comme la perte d'un enfant, le poids d'une solitude non choisie,  la vieillesse et la délicate question de la fin de vie, on ne peut s'empêcher de savourer les petits moments de drôlerie comme la création d'un emploi du temps baptisé "Organivicoc" par l'insomniaque Guy ou la révélation qui concerne Chamallo, le minet de la maison.

    Evidemment, au fil des pages, il s'installe un monde de bons sentiments qui peut paraître un peu trop facile ... Et alors ? Ne lit-on pas de romans pour s'évader du quotidien, de ces autres qui peuvent parfois se révéler si pénibles ? Un livre ne reste-il pas le meilleur remède à bien des maux ? Si seulement, nous pouvions retrouver dans nos vies, cette solidarité qui nous manque tant ! En lisant les aventures de Ferdinand et sa bande, vieillir faire moins peur ! Si l'ensemble se veut doux, il n'en n'est pas moins juste et loin de toute guimauve.

    Quelques critiques reprochaient le fait que des personnes âgées ne peuvent s'adapter à de si grands changements ce que je réfute complètement : quand survient une crise, l'être humain est capable de beaucoup et les colocations de seniors, sont de plus en plus nombreuses ...

    Vous l'aurez compris, j'ai été émue et touchée, jusqu'aux derniers pages qui peuvent laisser penser à une suite . S'il vous plait, Mme Constantine, offrez-nous encore un peu ce petit coin de paradis qui fait de bien ! 

     

    A lire aussi: l'avis de Leiloona

     

    Et puis Paulette ... , de Barbara Constantine, chez Calman Lévy

  • Si c'était à refaire de Marc Levy (Robert Laffont)

    Commençons cette semaine avec l'un des cadeaux d'anniversaire...


    Andrew Stilman, grand reporter au New York Times, vient de se marier.
    Le 9 juillet 2012 au matin, il court le long de l’Hudson River quand il est soudainement agressé. Une douleur fulgurante lui transperce le dos, il s’effondre dans une mare de sang.
    Andrew reprend connaissance le 9 mai 2012… Deux mois plus tôt, deux mois avant son mariage.
    À compter de cette minute, il a soixante jours pour découvrir son assassin, soixante jours pour déjouer le destin.
    De New York à Buenos Aires, il est précipité dans un engrenage vertigineux. Une course contre la montre, entre suspense et passion, jusqu’au dénouement… à couper le souffle.

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    Ce n'est pas la couverture qui donne envie de lire ce roman ...



    Le résumé ne ment pas, Andrew est un personnage que l'on va aimer suivre, avec qui on va partager les interrogations et doutes face à cette situation peu commune. Le temps presse et si l'histoire d'amour passe au second plan, il est passionnant de suivre l'enquête d'Andrew , en Argentine, sur les "disparitions forcées " d'oppposants politiques et de leurs familles, enlevées et torturés puis jetés vivants à la mer sans que les meurtres soient reconnus et encore moins, jugés. Les mères de la place de Mai continuant de se battre en réclamant la vérité sur ces assassinats, la reconnaissance des faits et cherchent inlassablement des traces de leurs enfants disparus. Envoyé par sa rédactrice en chef, Andrew va partir enquêter alors qu'il est sur les traces de son propre meurtrier.

    Si Andrew ne désire pas se confier à sa future femme, il se tourne vers un inspecteur à la retraite (le reconnaîtrez-vous ? Il apparaît dans un roman précedent et donne, des nouvelles de personnages , j'adore ce genre de clin d'oeil ) , qui décide de l'aider alors que la version du journaliste sur sa "mort" est plus qu'étrange. Sitlman trouvera aussi un soutien très fort auprès de Simon, son meilleur ami, fidèle par les fidèles qui usera de stratagèmes et diverses ruses pour pister le prétendu suspect. Bien entendu, cette amitié est l'un des points forts du roman, qui ajoute de l'humour à une intrigue moins légère, que dans d'autres romans de l'auteur.

    En effet, choisir de mettre en lumière les tragiques évènements argentins au lieu de priviliègier la romance peut étonner le lecteur . Pour ma part, J'ai particulièrement aimé cette partie, le travail de journaliste d'Andrew prenant alors tout son sens et renforçant ma sympathie pour ce personnage fort , malgré ses maladresses et erreurs.

    Marc Levy étant un très bon conteur, ce treizième roman est un bon cru, qui, en plus de divertir, soulève cette question absolue : si vous pouviez revenir en arrière, changeriez-vous le cours des choses ?

     

    Si c'était à refaire, de Marc Levy, chez Robert Laffont.

  • I ♥ Malika Ferdjouhk : la preuve par deux

    Les romans de Malika Ferdjouhk rentrent dans la catégorie jeunesse ce que je regrette un peu parce qu'ils ont la qualité très rare, de pouvoir être lus par toutes les générations qui y trouveront assurément leur bonheur ! Sa plume est légère, drôle et pleine de finesse, ses intrigues donnent envie de tourner les pages, de dévorer goulûment ses histoires, toujours trop courtes.

    Se plonger dans un de ces livres, c'est l'assurance de passer un moment délicieux ! Depuis ma lecture des "Quatre soeurs", véritable pépite de bonne humeur , je n'ai jamais été déçue par cet auteur (non, je ne me fais toujours pas à la féminisation). Mieux : j'ai découvert un nouveau nom qui a désormais sa place assurée dans ma bibliothèque !

    51DPLBUQuDL._SL500_AA300_.jpgSon dernier livre, Chaque soir à 11 heures, est une très bonne surprise. Il est peut-être un peu long d'y entrer mais une fois, les premiers éléments présentés, il se dévore ! Willa est une adolescente qui se pense quelconque et qui pourtant, est la petite amie du plus joli garçon du lycée, Iago. Lors d'une fête, chez sa meilleure amie, elle fait la connaissance d'Edern, ténébreux et mystérieux qui l'entraine au plus près des secrets de sa famille, dans cette grande maison hantée par les souvenirs ...

    Ce thriller romantique à la couverture rose qui peut faire penser à une banale histoire d'amour, est mené tambour battant par des personnages originaux que l'on prend plaisir à suivre dans ce manoir que la famille Addams n'aurait certainement pas renié ... Les rebondissements se succèdent, les nombreuses références (musicales, notamment) et l'humour très présent rendent l'ensemble très agréable.

    9782211048514.jpgLa couverture de Sombres citrouilles ne lui rend pas justice et peut, elle aussi détourner le lecteur de ce roman brillant et assurément l'un de mes coups de coeur de l'année ! J'ai été transportée et absorbée comme peu de romans peuvent le faire ... Là aussi, la maison familiale est un personnage à elle-tout seul et une place centrale.

    Les Coudrier se rassemblent à la Collinière pour l'anniversaire du patriarche. Les petits-enfants surtout, Hermès, Madeleine, Colin-Six-ans, les jumelles. Les parents ne semblent pas préssés de retrouver le jugement implacable de Mamigrand, grand-mère aimée mais crainte. Alors qu'ils sont envoyés au potager pour ramasser des courges en cette journée d'Halloween, la bande des cousins découvrent un cadavre ! Si l'homme leur est inconnu, ils préssentent que l'affaire est liée à la famille et décident de cacher l'homme ...

    Les petits-enfants vont découvrir que les actes du passé ont encore des conséquences sur les générations suivantes . Ce portrait sans complaisance d'une famille" très bien", vue de l'extérieur. Ah le poids des apparences ... Les changements de points de vue permettent de se faire une idée encore plus juste de la situation. 

    L'ambiance et l'intrigue bien ficelée ont quelque chose d'Agatha Christie , ce qui explique sans doute mon engouement pour ce roman !

    Si vous connaissez pas encore ces romans, je vous conseille plus que chaleureusement de les découvrir, en commençeant par le fameux Quatre soeurs qui est un remède au temps gris et qui devrait être remboursé par la sécu !

    Chaque soir à 11 heures, chez Flammarion. Sombres citrouilles et Quatre soeurs, à l'école des loisirs.

  • "Le coeur d'une autre" de Tatiana de Rosnay

    Ils sont rares les auteurs qui peuvent se vanter de me faire acheter un roman à la seule mention de leur nom, sans même jeter un oeil à la quatrième de couverture ... Tatiana de Rosnay en fait partie*.

    Cette franco-anglaise possède un don très particulier : elle sait conter des histoires qui captivent son lecteur, du début à la fin, comme lorsqu'il était enfant et écoutait sagement les histoires de maman. Ses intrigues n'ont rien du conte de fées pourtant. Il y est question de passé, du poids des regrets, de secrets de famille à découvrir ... Il y a aussi des personnages profondément humains, riches d'une personnalité particulièrement soignée par leur auteur, on (res)sent leurs félures comme leurs espoirs, les questionnements comme cette volonté farouche d'aller de l'avant.

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     "Le coeur d'une autre",  l'un des premiers romans de Tatiana, vient d'être réédité au livre de poche en proposant deux préfaces inédites et comme le révèle Joël de Rosnay, le père de Tatiana et célèbre scientifique, le sujet évoqué de ce livre, à savoir les conséquences psychologiques et modifications du caractère après une greffe d'organe, n'était pas validé par la science. Cependant, près de dix années après, les hypothèses soulevées dans ce récit ne sont plus rejetées et on peut raisonnablement étudier le phénomène. Au moment même où je lisais "Le coeur d'une autre", la comédienne Charlotte Valandrey, elle même greffée du coeur il y a quelques années, assurait la promotion de son livre dans lequel elle explique, comment, à la suite de cette opération, elle a vu certains aspects de sa vie, changer. Mon intérêt pour l'histoire de Bruce , dans " le coeur d'une autre ", n'en a été que multiplié puisque son expérience n'en apparait que plus plausible !

    Je me suis donc plongée, dans ce roman (trop court) qui fait partie de mes coups de coeur de l'année !

    Bruce est un ours. Fidèle à ses habitudes de divorcé qu'il compare à celles des vieilles filles, il est vraiment peu sympathique et nous pourrions en rester là si nous savions pas que sa vie va être transformée par ce qui va lui arriver ... Notre quadra se découvre des problèmes de coeur et doit être greffé dans les plus brefs délais. Peu après l'opération, sa personnalité, ses comportements, ses goûts changent ... Le voilà ému comme jamais devant un tableau d'un maître de la Renaissance italienne ! La recherche de l'identité de son donneur va le mener en Italie , en Suisse. Lorsqu'il découvrira la vérité, il ne sera plus jamais le même ...

    Si vous craigniez un récit larmoyant, je peux vous rassurer, il n'en est rien !Il y a même beaucoup d'humour et l'aventure de Bruce tient aussi du récit d'aventure. Je suis sûre qu'une fois que vous aurez fait connaissance de Cynthia et Kenneth Weartherby, vous aurez envie des envies d'Italie (avec eux) !

     

    Le coeur d'une autre, Tatiana de Rosnay, au livre de poche, nouvelle édition.



    * Et je suis sûre qu'elle en est ravie !

    A venir:  une note sur Rose, son dernier roman.

  • La fille de papier

    La fille de papier de Guillaume Musso chez XO Editions.

    Oubliez les ridicules publicités entendues à la radio et les préjugés que vous pouvez avoir sur l'auteur,  vous risqueriez de passer à côté d'un bon roman.

    51Ffv0kgDcL._SL500_AA300_.jpgTom Boyd est un auteur de romans à succès. Ses lecteurs attendant impatiemment la sortie du troisième tome de sa saga. Malheureusement, il n'arrive plus à écrire depuis sa séparation d'avec Aurore, la pianiste virtuose. Il s'enfonce dans la dépression, s'assomme avec les tranquilisants pour ne plus penser à son amour perdu. Ses vieux amis, Milo et Carole se font beaucoup de souci. Ils connaissent Tom depuis longtemps, quand il était encore ce gamin des quartiers, bien avant le succès.

    Alors que Milo apprend à son ami qu'ils sont tous les deux ruinés, suite à l'affaire Madoff, Tom voit apparaître une femme blonde sur sa terrasse au milieu de la nuit. Elle prétend être Billie, l'une des héroines de ses romans ce qui est bien sur, impossible.

    Pourtant, elle lui décrit des détails qu'il est le seul à connaître ... Qui est-elle, que veut-elle ? Elle lui assure qu'elle va mourir s'il ne se remet pas à écrire.

    Bien malgré lui, Tom va prendre la clé des champs avec Billie et leur duo improbable va vivre bien des aventures ...

    Tom est posé, plutôt réservé, discret. Billie est bavarde, extravertie et pleine de vie. Leur duo est très drôle et ne manque pas de piquant comme cette situation qui, à priori, semble absurde. Mais faut-il toujours être raisonnable ou simplement se laisser porter par les évènements ?

    Le style de Guillaume Musso est très "cinématographique", dès la lecture, on sent que l'intrigue peut sans mal être adaptée sur grand écran, les rebondissements se prêtent à ce genre d'exercice et l'ensemble est fluide, rythmé et agréable. En plus de son intrigue, l'auteur propose une réflexion très juste sur  le proccesus de création, les doutes et difficiltés qui accompagnent l'écriture d'un roman.

    De plus, si la base de l'intrigue est fantastique, le reste du roman ne tombe pas dans la déraison, tout s'explique.

    " D'où vient votre inspiration ? C'est la question classique, celle qui revenait le plus souvent dans la bouche des lecteurs et des journalistes et, honnêtement, je n'avais jamais été capable de répondre sérieusement à cette question. L'écriture impliquait une vie ascétique: noircir quatre pages par jourme prenait une quinzaine d'heures. Il n'y avait pas de magie, pas de secret, pas de recette : il fallait juste me couper du monde, m'asseoir à un bureau, mettre mes écouteurs, y déverser de la musique classique ou du jazz et prévoir un stock important de capsules de café. Parfois, dans les bons jours, un cercle vertueux se mettait en place qui pouvait me faire écrire d'un jet une bonne dizaine de pages. Dans ces périodes bénies, j'arrivais à me persuader que les histoires préexistaient  quelque part dans le ciel et que la voix d'un enage venait me dicter ce que je devais écrire mais ces moments étaient rares et la simple perspective de rédiger cinq cents pages en quelques semaines me paraissait tout bonnement impossible. "

    En résumé, de l'amour, de l'amitié, un peu surnaturel, beaucoup d'humour, de l'émotion font de cette comédie romantique, une réussite.

      A lire d'une traite !

    Lu dans le cadre du Romance reading challenge 2011

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