Il y a peu, j'ai reçu un énième mail du fameux site "Copains, nous l'étions dans le temps" (oui, je garde l'anonymat du site :D) . Je m'y suis inscrite pour une raison et me suis retrouvée coincée. Bien sur, je suis allée consulter les fiches de mes soi-disants "anciens amis" et suis bien vite partie. Depuis, régulièrement, une newsletter tombe dans ma boite. Celle-ci a attiré mon attention puisqu'il était précisé qu'une certaine demoiselle avait modifié sa fiche...
Il faut savoir que beaucoup de mes amies de primaire figurent sur ce site, c'est un moyen comme un autre de garder contact, après tout et j'avoue, j'ai cliqué.
Évidemment, j'ai su que j'allais ressentir un certain vertige à découvrir de nouvelles choses dès que j'ai posé mon doigt sur la souris mais la tentation était trop forte. Et le meilleur moyen d'y résister, c'est d'y céder d'après ce bon Oscar.
Les infos en elle-même sont de bonnes nouvelles, des mariages, des naissances, un nouveau job, des vies qui semblent heureuses. Ce qui est déstabilisant, c'est d'imaginer une bonne partie des gamines de la cour d'école, mamans à leur tour. De petits, de plus grands. La fille de ma meilleure amie de l'époque est maintenant plus vieille que lorsque nous avons fait connaissance, sa maman et moi, sur le banc de la maternelle... Ce qui me surprend aussi, c'est de ne pas être à leurs côtés. Si vous aviez demandé à la pré-ado que j'étais où elle se voyait dans dix ans, elle aurait répondu qu'elle pensait bien être là-bas.
Une partie de moi envie leurs vies tranquilles "papa-maman-enfants", la petite fille réclame l'existence qu'elle aurait du avoir ...
Cependant, pour la première fois, ce sentiment ne dure pas. J'y ai pensé en parcourant ces lignes puis je suis allée prendre une bonne douche. La tête sous l'eau, j'en suis venue à me dire que me lamenter ne servait à rien. Je suis heureuse pour elles. Après tout, je ne sais plus rien de leurs vies, je n'en vois que des clichés.
Et surtout, j'ai toute ma vie devant moi. Tant de choses à réaliser ! Un changement s'opère. Je ne regarde plus ce qui ne va pas, je mets un peu de côté les "normes" de notre société et je redresse la tête. J'ai ma petite vie. Elle est différente, elle prend un chemin de traverse et alors ? Chacun son rythme, ses envies, ses possiblités.
Cela fait un bien fou ! Je me sens comme libérée d'un poids ...
