Les dimanches matins dans la maison, ont un goût de bonheur et de douceur.
Je me lève le dernière alors que tout le reste de la famille vaque déjà à ses occupations, sur la table de la cuisine m’attend un croissant, le journal et ses suppléments et la vie s’écoule paisiblement …
Jusqu’à ce coup de téléphone. Jusqu’à ce que je vois mon père faire les cent pas, sur le balcon. Il y a déjà eu des alertes, je pense que cela doit bien faire une quinzaine d’années que je redoute ce genre de coup de fil.
Les médecins disent que mon grand –père est comme une bougie en train de s’éteindre.
S’ils savaient comme je les déteste de ne rien pouvoir faire à ce moment précis, de ne pas avoir d’autre choix que d’attendre. Loin de lui. Impuissante aussi.
Qu’est ce que je suis censée faire ? Vivre normalement alors que mon grand père quitte peu à peu de monde ? Accepter que ce soit la fin de sa vie sans rien dire ? Sans rien faire ?
J’ai pensé prier, c’est toujours un vieux réflexe de protection qui revient en cas de moment de crise (le besoin de croire au fait qu’il y a quelqu’un là haut, je suppose) mais qui et pourquoi ?
Prier (implorer ? ) le seigneur pour qu’il ne me reprenne pas mon grand père comme ça, qu’il le laisse encore un peu avec nous alors que je sais très bien que ce n’est pas la solution ?
Prier pour qu’au contraire, l’attente ne soit pas trop longue ? Je n’aurais pas cette force.
Je ne me sens pas la force de prier. Je ne me sens pas la force d’attendre non plus.
Je n’imagine même pas ce que peut vivre mon père, sachant que c’est son propre père qui va si mal. Je le regarde, j’aimerais tant le soutenir, je sais que je serais là, peut être pas la plus forte mais présente.
Pendant des années, mon grand père a eu des problèmes de cœur, il a pensé trop de fois à sa mort, avait même des discours qui me faisait peur, il voulait que tout soit en ordre, il se voulait prévoyant et organisé. Qu’est ce que j’ai pu râler de ces discussions au téléphone !
Il y a encore quinze jours pourtant, il me parlait de la rentrée, du fait que je devrais faire quelque chose mais pour une des premières fois, il ne semblait pas me juger mais me disait de profiter de ma vie, de réaliser ce que je voulais quand il était encore temps. Il allait bien, sa voix ne trahissait rien de spécial, c’était une douce voix de papy qui vous parle du temps qu’il fait et du jardin qu’il ne peut plus faire.
Mais ce soir….
Je déteste les bougies.
Commentaires
Que dire dans ces situations-là si ce n'est que je pense très très fort à toi et à ta famille.
Courage.
Rien à ajouter par rapport à ce que dit Alanis.
Courage...
Eh bien... Je prierai pour toi Maud, et pour ta famille... Vous, restez bien unis les uns aux autres...
Courage, et fait comme il te dit, fait briller la petite étoile que tu as en toi, ça sera le plus beau cadeau que tu puisses lui faire.
Fais ce qu'il t'a dit :"profites de la vie" pour lui, pour que la lumière qu'il a allumé en toi brille chaque jour dans ton coeur ...
Courage ma belle ! et donne-lui raison : Profiiiiiiiiiiiiiite !
Alanis et Titania, merci d'être toujours là ;)
Sunglow, j'essaie ...
Scrontch, Kheyliana et Punky, je n'avais pas vu les choses sous cet angle mais je crois que vous avez raison .