Mais il n'y a plus de saisons !

Imaginons une petite grand-mère assise derrière sa fenêtre, qui regarde le monde et les saisons défiler à travers ses carreaux, avec un châle sur les épaules.

Un chat ronronne, couché en boule sur ses genoux et la petit dame parle, elle râle du temps qu’il fait, de la pluie qui manque, du froid qui ne givre pas et des plantes qui poussent trop tôt.

Elle vous raconte son enfance, la neige qu’elle devait traverser pour aller à l’école, le bois, le poêle et les pulls tricotés par sa maman. La soupe de légumes qui avait du goût, pas comme ces « trucs en boite « et réchauffait même le matin. Elle peut parler pendant des heures, de tout et de rien en continuant à caresser minou…

Je me fais parfois l’effet d’être cette personne.

Surtout en ce moment. Avec cette douceur persistante, comme si l’hiver n’était pas là.
N’aimant pas les extrêmes, je devrais être heureuse de ce temps tempéré et pourtant, j’ai des envies de froid, de nez qui pique, de vent glacé qui s’engouffre sous les manteaux et de longues écharpes qui chauffent les cous, de mains cachées dans des moufles, de la chaleur accueillante d’une maison en rentrant le soir et du chauffage au dessus duquel, on pose ses mains en attendant que le thé soit chaud.

De cette sensation de bien-être qui nous envahit quand on se sait bien au chaud sous la couette alors qu’au dehors, il gèle.

De ces fins d’après midis où l’on guette le retour de ceux que l’on aime.

Des gros pulls, bien doux. Des écharpes, des bonnets.

D’une vraie saison givrée qui laisse place à un joli printemps fleuri.

Je dois être une 'Lorelai' au fond.
Et ça me plait bien …