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Sous les étoiles

Ce week end, j’ai appris le suicide d’un jeune ami de proches.  Il avait 14 ans et son âge rend son geste encore plus dur à accepter. J’imagine son mal être, la détresse qui était telle qu’il n’a pas vu d’autres solutions pour que cela s’arrête. Et j’éprouve une grande tristesse.

Un sentiment de révolte aussi. Il a du essayer d’envoyer des appels au secours à son entourage. Des bouteilles à la mer à des inconnus. Il devait y avoir des signes. Personne n’a donc entendu sa douleur ? A tort, on a tendance à penser que l’adolescence est l’âge de l’insouciance…

C’était un enfant intelligent. Peut être différemment des autres mais un petit être qui savait très bien ce qu’il faisait quand il a pris ses cachets. Il avait la vie devant lui mais ne voulait sans doute pas le croire. Parce que celle-ci  était devenue trop dure.
Quel gâchis…

Je me souviens d’une conversation un peu surréaliste à propos des idées noires que l’on peut ressentir avec ce garçon. Selon lui, on ne pouvait pas prétendre ne jamais avoir eu l’idée de disparaître. J’avais rétorqué que l’on pouvait avoir envie que la souffrance s’arrête simplement. Alors, il m’avait regardé et dit: « Tu as eu le courage de ne pas avoir le courage de le faire ».

J’ai la chance de ne pas avoir vraiment ressenti ce besoin d’en finir. Je n’ai jamais éprouvé cette « urgence », mes angoisses ont toujours été présentes mais je n’ai jamais pensé écrire la fin. Je répète souvent que j’aime trop la vie. C’est une phrase d’une banalité déconcertante et pourtant.  Peut être suis-je encore cette « trouillarde » qui ne saura jamais avancer mais qui gardera toujours l’espoir. Le meilleur reste à venir…

Les psychiatres affirment qu’une personne suicidaire ne sait pas forcément, un quart d’heure avant, qu’elle va passer à l’acte. J’avais même lu que la personne qui se jette du haut de son immeuble, regrette son geste alors qu’elle est déjà dans le vide. On dit beaucoup de choses…
Je ne pourrais jamais juger. J’estime qu’il a fallu beaucoup de détermination à cet adolescent pour vouloir en finir. J’espère qu’il est bien là où il est. Apaisé, enfin.


Je ne peux m’empêcher de ressentir une folle envie de vivre. Je n’ai plus peur de regarder les étoiles avec des larmes dans les yeux. 
Mais je ne veux pas les rejoindre.

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Illustration de Kurt Halsey

Retour des notes plus légères sous peu ...

 

Commentaires

  • "Un sentiment de révolte aussi. Il a du essayer d’envoyer des appels au secours à son entourage. Des bouteilles à la mer à des inconnus. Il devait y avoir des signes. Personne n’a donc entendu sa douleur ?"

    Je me charge de te dire que non.
    Ton histoire me touche de près si je puis dire. Quelqu'un de ma famille a fait 3 tentatives de suicide. Il s'en est sorti, si je puis dire dans le sens où il n'a plus d'idées morbides.

    Néanmoins, je peux te dire que ni moi, ni ma famille, ni ses amis proches ou éloignés, n'avaient rien détecté jusqu'à ce qu'il fasse sa 1ère tentative. Oui, cela parait incroyable d'une certaine manière, mais bon. C'est comme ça.

  • Aïe!

    Je suis particulièrement touchée par ta note. Plusieurs de mes amies ont eu un jour, ou plusieurs, l'envie d'en finir, de tourner la page( si on peut appeler sa comme ça). Une c'était plutôt pour attirer les regards des autres ( y'a d'autres moyens quand même) et l'autre c'était vraiment, elle ne le disait pas, elle le faisait comprendre. Elle a essayé une fois, du moins, elle c'est tranchée une veine. Hospitalisée aussitôt, elle s'en est sortie, heureusement, mais sa m'a bcp bouleversée surtout que je me sentais impuissante. Maintenant elle va mieux, du moins je l'espere je n'ai plus trop de nouvelles, elle n'es plus dans mon établissement, mais elle n'a plus ses marques sur son bras quand je la voie.

    Maintenant toutes mes condoléances pour ton ami, ou l'ami de ta famille.

    Bisous.

  • Poc, ce jeune garçon était plus sensible, si personne n'a pu prévenir son geste, malgré tout, son état était assez visible. Une personne avait même appelé son école, essayé de lui parler, en vain.

    Elise, c'est vrai que l'on éprouve un sentiment d'impuissance face à ça. On ne sait connait comment prévénir mais on peut être là pour ses amis et c'est déjà bcp ! Soutenir une personne quand elle ne va pas bien, c'est énorme. Peut être que ton amie a eu besoin de changer de décor pour aller mieux ?
    (C'est un ami d'un membre de ma famille ).

  • Si certains y pensent 'régulièrement', pour d'autres, ça n'est souvent que l'émotion d'un moment... L'adolescence n'est pas une période facile, et même si les difficultés paraissent largement surmontables de l'extérieur, l'ado peut facilement perdre pied. Et vouloir abandonner.
    Je suis passée par là. Une fois.
    Je suis heureuse aujourd'hui d'avoir manqué mon coup.
    Ca n'est pas toujours évident de s'en rendre compte, de l'extérieur. Et on culpabilise après...
    J'espère juste que sa famille tient le coup...

  • C'est horrible, parce que même si l'adolescence est difficile, elle finit par passer et il aurait retrouvé certainement de la joie de vivre :/
    Enfin, j'espère que toi et sa famille tenez le coup, courage !

    Bisous !

  • Cette note me touche beacoup, mon frère s'est lui aussi suicidé. Ce n'était pas un ado (il avait 24 ans) mais il avait la vie devant lui. SEntiment de culpabilité parce qu'on se passe et repasse le film où nous aurions pu trouver un signe, quelque chose qui aurait pu empecher cet acte. Et puis on se dit "a quoi bon, c'est juste pour nous donner bonne conscience car il ne reviendra pas" et puis " a quoi bon parce qu'il était tout a fait lucide" (aussi bizarre que cela puisse paraitre).
    je vis pour 2 et n'essaie de ne plus me poser de questions (disons que je ne veux plus culpabiliser....)

    Toutes mes pensées à sa famille

  • ma tante vivait seul avec 4 enfant, 19, 18 et des faux jumeaux de 14 ans, un matin à 6h mon phone à sonner, c'était mon cousin, il m'a dit : maman s'est pendue cette nuit ...
    quand nous sommes arrivés 1h plus tard, je me suis rendue compte qu'elle avait tout prévu, elle avait emprunté les percolateurs de ses voisines ainsi que les thermos, elle avait commandé son cercueil, envoyé un courrier au prêtre, commandé des sandwichs et des tartes pour toute la famille...
    Depuis combien de jours préparait elle tout ça ? personne ne le sait, et nous ne le saurons jamais ... tout ce que je sais, c'est la douleur et l'annéantissement de ses enfants ...
    je pense aux parents de ce petit ...

  • Titania, ce qui est dur, c'est de penser que justement cette émotion aurait pu être évitée, si son entourage avait voulu voir l'évidence, il serait peut être encore là ... Et je suis très heureuse que tu sois là :D !

    Fraisy, sa famille tient bon, ses frères semblent aller mais c'est encore tout récent.

    Koko, la culpabilité est ce qui reste aux vivants. Même si la tentative rate d'ailleurs... Je comprends que tu penses à sa lucidté, il était en âge de savoir ce qu'il faisait. C'est compliqué et cela a du être un expérience très dure à vivre. Penser à ta famille est la meilleure chose à faire ;).

    Kheyliana, c'est toujours étonnant de se rendre compte qu'ils ont tous prévus, même la suite comme s'ils voulaient que ce soit moins dur. Cet enfant a aussi laissé un long courrier et des instructions pour son enterrement. Cela a du être horrible pour votre famille et notamment tes cousins. J'espère qu'ils ont pu se remettre de cet acte tragique.
    Pour cet ado, il ne reste que sa maman et ses deux frères, on ne dira plus "les petits triplés" ...:(

  • mon petit frère s'est suicidé alors je comprends...

  • Mrs Clooney, je suis désolée pour ton petit frère :/...

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