De Marie- Aude Murail. Aux éditions L'école des loisirs.
Présentation de l'éditeur :
Charity est une fille. Une petite fille. Elle est comme tous les enfants : débordante de curiosité, assoiffée de contacts humains, de paroles et d'échanges, impatiente de créer et de participer à la vie du monde. Mais voilà, une petite fille de la bonne société anglaise des années 1880, ça doit se taire et ne pas trop se montrer, sauf à l'église, à la rigueur. Les adultes qui l'entourent ne font pas attention à elle, ses petites sœurs sont mortes. Alors Charity se réfugie au troisième étage de sa maison en compagnie de Tabitha, sa bonne. Pour ne pas devenir folle d'ennui, ou folle tout court, elle élève des souris dans la nursery, dresse un lapin, étudie des champignons au microscope, apprend Shakespeare par cœur et dessine inlassablement des corbeaux par temps de neige, avec l'espoir qu'un jour quelque chose va lui arriver...
Voilà un roman-objet qui provoque la curiosité: très épais (près de 600 pages), il se lit pourtant très facilement. Les nombreuses illustrations (près d'une centaine) à l'aquarelle de Phillipe Dumas allègent l'ensemble et le rendent encore plus vivant, les petits animaux de Charity semblent prendre vie et s'amuser sous nos yeux. Et s'il s'adresse à un public jeunesse, les grandes personnes y trouveront pourtant nombres de références de cette Angleterre du XIXe siècle à travers les coutumes et même certains auteurs puisque on y croise Oscar Wilde ou encore Bernard Shaw ! Les différents niveaux de lecture en font un roman atypique, qui ravira les lecteurs de tous âges !
La jeune héroine, Charity semble bien seule. Fille unique d'un couple de la bonne société, son univers est le troisième étage de la maison qu'elle partage avec sa bonne Tabitha. Paradoxalement, si l'enfant est laissé de côté par des parents peu réceptifs à ces jeux, elle jouit d'une grande liberté et peut laisser cours à sa fantaisie ! Une ménagerie de petits animaux emménage bientôt dans la nursery, des souris dans la maison de poupée, un lapin, des oiseaux ... Très vite, elle ajoute à une étude minutieuse de ces amis, de belles aquarelles détaillées les mettant en scènes. Récitant Shakespeare, pour s'endormir notamment, elle apparaît, aux yeux de ses proches, comme une enfant originalevoire excentrique. Cette étiquette ne peut disparaître puisqu'en grandissant, Charity exprime son opinion sur le mariage qu'elle refuse, s'opposant alors à cette société victorienne tout entière, les jeunes filles de l'époque se devant, comme les héroines de Jane Austen, de faire la bonne union, qu'est ce que l'amour viendrait faire dans cette histoire ?
De cette solitude subie puis aimée dans ces jeunes années, Miss Charity en tire son indépendance. Ces jolies aquarelles racontent les aventures imaginaires de Master Peter et feront vite le bonheur de nombreux enfants ! Une jeune femme qui travaille, voilà encore une idée décadente !
Intelligente et vive d'esprit, plus forte qu'elle ne le pense, Charity Tiddler, proche de Beatrix Potter, est décidément un personnage très attachant. Ses erreurs de parcours sont un peu les nôtres, on se sent si bien à ses côtés ...
Vous trouverez, sur le net, de nombreux avis enthousiastes à propos de ce roman (je pense à Emjy et de nombreuses personnes de l'Auberge) . Certaines semblent définitivement conquises et leur ravissement fait plaisir à lire ! Néanmoins, je ne suis pas aussi emballée qu'elles. J'ai apprécié la lecture des ces aventures, me suis plongée avec bonheur dans ces pages, j'ai aimé les nombreux clins d'oeil à cette littérature anglaise mais quelques détails m'empêchent réellement d'être complètement envoutée. Peut-être parce que je ne suis pas tombée sous le charme du gentleman de ces pages ....