Freud aurait certainement son avis à donner sur le fait que je n’aime pas les lundis matins alors que je ne travaille pas…
Les week-ends sont comme de douces parenthèses enchantées, en ce moment, des bulles de famille, parfois trop présente mais des bulles de chaleur, toujours.
Dimanche matin, par exemple, j’aurais aimé prendre du temps pour moi, me blottir dans mon lit un peu plus longtemps, avoir le temps d’écouter vraiment le cd de James Blunt, regarder un épisode d’une ou deux séries, savourer l’odeur de mon gel douche cassis –rose de Body Shop, peut être essayer l’exfoliant pour le corps au pamplemousse …
Au lieu de cela, j’ai passé une bonne partie de la journée à regarder et scanner des tonnes de photos pour l’anniversaire de mon oncle. Il va avoir 60 ans et le but, c’est de lui faire la surprise d’un diaporama de sa vie, sur fond musical à passer le soir de la fête prévue, dans 15 jours.
Et ce, alors que je n’irais même pas à cette soirée (trop de monde, définitivement « trop » pour moi), j’ai découvert un plus la vie cet oncle toujours un peu farfelu, hippie à ses heures, ronchon le plus souvent, à la grosse voix de suisse allemand mais au cœur « gros comme ça ».
Sa jeunesse, sa première voiture (son landau !) , déjà le sport, les années 60 puis les seventies et les cheveux longs, ses lunettes Lennon presque avant Lennon, la musique, les amis (si importants !) , la vie, les oiseaux, les chats, son travail ici ou si loin là bas, les voitures, la nature et son envol en parapente qui le symbolise si bien. C’est quelqu’un qui aime la liberté et la campagne qui l’entoure, il déteste les cages …
Autant vous dire que j’ai pensé rêver de lui tant je le connais sous toutes les coutures ! Certains diront que j’ai été » bien gentille », voire un peu « poire » de me porter volontaire pour la tâche mais étrangement, j’ai été agréablement surprise de voir les années défiler sous mes yeux en oubliant le temps présent. Avec un fond de musique, toujours, j’ai réfléchi à la mise en forme de tous ces clichés, en m’insurgeant déjà (pour la forme) contre quelques idées paternelles, préférant la sobriété qui préservera l’émotion à trop d’humour.
Les repas se sont succédés, la table de la salle à manger, allongée au maximum, des rires, des conversations et de l’animation autour des plats : peu importe le reste, être réuni est une chose qui n’a pas de prix. J’ai pensé à ceux qui manquent. Leur souvenir fut évoqué tant ils sont encore présents dans nos vies, dans ma vie.
Bien sur, j’ai eu besoin de petits moments de solitude (vous avez dit "fille unique" ? pour me retrouver mais il est doux d’être interrompue par la sœur de ma grand-mère qui me sourit et me demande ce que je lis, au petit déjeuner.
Tout à coup, je me fais l’effet d’être comme les chats qui ont partagé nos vies dans cette maison. Toujours là, près de nous, choisissant cependant où s’installer pour être au chaud (sous un rayon de soleil sur le tapis ou dans un fauteuil bien doux), pour pouvoir dormir en paix mais jamais très loin, fuyant les éclats de voix trop forts, le moindre signe de dispute et préférant aller piocher dans un plat à la cuisine, venant vers nous quand bon leur semble, aller et venir à leur guise et se faire câliner quand ils le souhaitent…
Dans ma prochaine vie, je voudrais être un chat. Mais attention, un chat aussi bien traité que les nôtres, un chat aimé et adoré, préservé des enfants qui tirent les moustaches ! Un de ceux pour lequel on garde un peu de poulet et qui a le droit de se coucher sur le pull qui est posé là, comme ça sans que personne ne s’exclame qu’il n’a rien à faire là.
Je ne résiste donc pas à vous laisser quelques citations piochées dans « Les chats mots », un recueil de textes choisis par Anny Duperey, illustré par Sonja Knapp (enfin retrouvé la semaine dernière alors qu’il avait été racheté faute d’avoir été perdu pendant de trop longs mois..)
« Dans une certaine mesure, le chat pourrait être un autre moi-même ou, mieux un maître modèle »
Béatrix Beck
« Les femmes et les chattes font ce qu’elles veulent, et les hommes et les chiens devraient se faire à cette idée »
Robert Heinlein
« L’idée du calme se trouve dans un chat assis « Jules Renard
Et enfin ma préférée : « Il y a deux moyens d’oublier les tracas de la vie : la musique et les chats » Albert Schweitzer
~Une pensée pour une demoiselle qui traverse actuellement l'Atlantique dans son grand avion tout blanc. Destination : New York... ~