Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

ray bradbury

  • L'arbre d'Halloween de Ray Bradbury

    Si Dickens a marqué des générations de lecteurs avec son classique Un chant de Noël  ( a Christmas carol), Ray Bradbury nous propose avec  L’arbre d’Halloween, un conte fantastique qui revient aux origines de cette célébration qui a traversé les siècles et une réflexion sur la place des morts dans nos sociétés.

    arbre d'halloween,ray bradbury

    Un don ou t'es dindon !

    A la tombée de la nuit, le soir du 31 octobre dans une petite ville  du Midwest des Etats-Unis ,  Tom Skelton et ses amis se réunissent en costumes, pour la collecte de bonbons. L’excitation est à son comble mais leur meilleur ami , Pipkin,  celui qui est de toutes les aventures,  manque à l’appel : pâle et fatigué, il leur promet de les rejoindre plus tard et leur donne rendez –vous  à la grande demeure hantée à la sortie de la ville. En toquant à la porte de cette sinistre habitation, ils ne savent pas encore qu’ils vont rencontrer un personnage hors du commun, Montsuaire, qui va les entraîner à travers les âges et le monde pour découvrir l’histoire d’Halloween.   

    De l’Egypte à Paris, en passant par le Mexique et l’Irlande, les enfants apprennent les mystères de la fête des morts, l’éternel cycle de la vie et des saisons tout en cherchant à sauver leur ami Pipkin, personnage fil rouge toujours en avance et menacé.

    Le fantastique se prête particulièrement bien à ce voyage initiatique hors du temps. Comme  la bande d’amis, le lecteur se laisse entraîner et retrouve les rites les plus anciens en s’interrogeant sur la place des morts. Le ton est juste et sensible, à l’image du  regard de ces enfants, à la fois effrayés et passionnés.

    Montsuaire est un conteur né et on frissonne  (gentiment) tout au long de ce voyage extraordinaire et magique. Idéal pour la saison, évidemment.

    " _Mais, objecte Tom, quel rapport avec Halloween ?

    _ Tu ne le vois pas ? Que le ciel me confonde ! Quand la mort des tiens est quotidienne, tu n'as pas le temps de méditer sur elle. Tu ne songes qu'à courir et sauver ta peau. Mais quand tu peux enfin cesser de fuir ... alors tu as le loisir de t'interroger. De te demander d'où tu viens et où tu vas. Et le feu éclaire pour te montrer le chemin. Le feu et la foudre. Les étoiles à contempler au petit matin. Les flammes qui te protègent au fond de ta grotte. C'est dans leur lumière à la nuit tombée que l'homme des cavernes, l'homme proche encore de la bête, a pu cracher sa pensée en même temps que sa salive, la pétrir de sa curiosité face aux énigmes. Le soleil qui meurt dans le ciel. L'hiver qui vient comme une grosse bête blanche enterrer la nature sous la fourrure. Est ce que le printemps reviendra sur le monde ? Est ce que l'astre du jour renaîtra l'an prochain ou restera assassiné ? Ces questions qui obsédaient les Égyptiens les ancêtres de l'humanité se les posaient des millions d'années auparavant. Le soleil se lévera-t-il demain ?

    _ Et c'est comme ça qu'Halloween a commencé ?

    _ Oui, mes petits, avec de telles pensées, qui naissent et se prolongent au cours de la nuit. Toujours axées sur le feu. Le soleil. Ce globe lumineux qui s'éteint en s’abimant dans le ciel froid. Il devrait avoir si peur, notre aïeul primitif ... hein ? C'était la Grande Mort. Si le soleil s'en allait à jamais, quel serait donc l'avenir de la vie ?

    "

    arbre d'halloween,ray bradbury

     

    Comme chaque année, j'avais prévu quelques titres à lire pour cette période et en plus de ce court roman que j'ai adoré, j'ai opté pour le troisième tome d'Outlander, de Diana Gabaldon qui, avec ses voyages dans le passé, se prête particulièrement bien à la saison des sorcières. Il devrait m'occuper pendant quelques jours et je suis déjà ravie de retrouver l'univers de Claire et Jamie.

     

     

    L'arbre d'Halloween (1972) de Ray Bradbury , traduit de l'américain par Alain Dorémieux, Folio SF.

  • "Il y a plus d'une façon de brûler un livre "

    207041573208lzzzzzzz.jpgLa science-fiction est un genre que je connais peu mais les rares lectures ont toujours apporté une réflexion profonde à laquelle je ne m'attendais pas. J'ai donc demandé conseil à une experte : Cachou m'a donné différents titres et j'ai retenu Fahreinheit 451 de Ray Bradbury (Folio SF).

    Quatrième de couverture

    451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume. Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif. Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.

    Il m'est assez difficile de donner un avis détaillé sur ce livre que j'ai pourtant beaucoup aimé tant l'intrigue et les différents thèmes abordés en font un petit bijou à part. Le monde de Montag est dominé par la pensée unique, toute forme de culture est alors réprimée. On y brûle les livres pour ce qu'ils pourraient apporter : la pensée, la réflexion, le libre arbitre. Ray Bradbury a imaginé une société où les pompiers allument les feux, ne portent plus secours et détruisent. L'image est très forte et nous plonge dans un futur apocalyptique où les présentateurs tv sont devenus des membres de notre famille. Vous ne regardez plus vos técrans de la même façon ...

    J'ai été destabilisé par certains détails, j'ai passé (malheureusement) une bonne partie de ma lecture à lutter contre cette maudite pensée qui m'a empêchée de totalement entrer dans cet univers : ce futur ne pouvait réellement exister , j'avais du mal à l'envisager. J'accepte pourtant les sorcières et autres vampires mais j'ai mal à appréhender cette société et ces codes, sortis de l'imagination de l'auteur. Le comble pour une lectrice ! La création est l'essence même de toute histoire et je bute dessus parce que je suis trop cartésienne ! Inutile de vous dire que j'ai bien fait de persister contre cette tendance naturelle tant la réflexion de Bradbury est riche et intéressante.

    Mon conseil sera alors archi-simple : n'hésitez pas à lire ce roman. Réfléchissez avec Montag et Bradbury. Partagez vos lectures, c'est encore le meilleur moyen de les protéger !