Il y a Garance, la trentenaire originale, pas encore vraiment installée dans sa vie d'adulte, Simon, le frère aîné tant aimé, marié à Carine, la belle-soeur si différente, Lola, la grande soeur que l'on croyait heureuse et qui divorce pourtant. Et enfin, Vincent, le petit dernier, celui que l'on proège et chouchoute, encore un pas dans l'adolescence et la tête pleines de rêves. Ils sont rarement réunis ces frères et soeurs, ces temps-ci. Il y a bien ce mariage de la cousine mais Vincent ne peut se déplacer. Simon, sur un coup de tête, décide de la faire cette échappée : on laisse derrière les soucis, les conjoints, les divorces et autres tracas pour quelques heures et la bande se reforme dans un château, rien de moins.
Comme toujours, la nouvelle est bien trop courte ! On s'attache tellement à cette fratrie, à leurs souvenirs, leurs bosses, leurs bonheurs passés ou à venir. Leurs faiblesses ne sont parfois qu'effleurées, c'est dommage, j'aurais aimé un tout petit "plus". Cependant, je ne boude pas mon plaisir, elle fait beaucoup de bien cette échappée ! La plume d'Anna Gavalda glisse, elle croque ses personnages avec peu de mots et des détails qui changent tout. Certains aiment moins et critiquent. Soit. Avec moi, ça marche toujours. Je savoure, me laisse porter. Ses mots me font un bien fou !
A dévorer !
"Il y a plein de choses dans notre tête. [...]
Il y a la musique et les écrivains. Des chemins, des mains, des tanières. Des bouts d'étoiles filantes recopiés sur des reçus de carte bleue, des pages arrachés, des souvenirs heureux et des souvenirs affreux. Des chansons, des refrains sur le bout de nos langues. Des messages archivés, des livres massues, des oursons à la guimauve et des disques rayés. Notre enfance, nos solitudes, nos premiers émois et nos projets d'avenir.
[...]
Tout ça et plus encore. "
L'échappée belle d'Anna Gavalda (Le diletante)
En bonus, un petit plus de l'auteur sur le pourquoi du comment du retour de sa nouvelle : ici