Au milieu des mes livres souvent qualifiés (à tort) de "guimauve " (le proche est un être taquin), se cachent des textes bien plus durs. Très bien écrits, ils explorent ce que l’être humain peut avoir de plus obscur.
Il y a encore quelques années, j’aurais été comme le personnage de Joey Tribbiani dans Friends, qui cache dans le frigo, le livre qui lui fait si peur (impossible de me souvenir du roman en question, celui de Rachel : Little women peut être ? Je suis presque sure qu’il a échangé un Stephen King. Fans de la série, n’hésitez pas à rafraîchir ma mémoire de poisson rouge !).
Prenant peur à minuit dans la maison familiale endormie à cause d’un Mary Higggins Clark, je ne pense pas que j’aurais été capable de venir à bout de tels écrits sans en rêver la nuit ou sursauter au moindre bruit.
Pourtant depuis Agatha Christie découverte à l’âge de 12 ans, je n’ai cessé d’aimer les romans policiers, préférant cependant les intrigues résolues autour d’un thé aux enquêtes de Patricia Corwnel par exemple, jurant alors que jamais, je ne pourrais me plonger dans les aventures de Kay.
C’était avant …
"Sur ma peau" - Gillian Fynn
Thriller vraiment prenant où L’héroïne va devoir affronter le passé et ses propres démons pour résoudre les meurtres perpétrés dans la ville de son enfance. Certains passages sont difficiles, il faut surmonter la souffrance et les angoisses qui serrent cette jeune femme pour enfin, venir à bout de cette histoire et faire face à un dénouement terrifiant.
La couverture est hideuse, je vous l'accorde...
" Un tueur si proche"- Ann Rule
Si le premier livre est heureusement une fiction et permet de prendre alors un certain recul, par rapport aux évènements, le récit d’Ann Rule se base, au contraire sur des faits réels qui vous glacent le sang. Quand elle a rencontré Ted Bundy, dans les années 70 au centre d’appels d’urgences Seattle, l’auteur était d’imaginer quel personnage se cachait derrière l’étudiant aimable et attentionné…
Parce qu’elle écrivait déjà sur des faits divers, qu’elle a fait partie elle-même de la police et qu’elle a pu garder des liens étroits avec les autorités, suivre les faits au jour au jour, elle a décidé de présenter son enquête, n’omettant pas de préciser ses sentiments à l’égard de cet homme dont elle a douté de la culpabilité, dans un premier temps puis avec qui, elle a continué d’échanger, jusqu’au bout.
Le nombre de crimes commis par ce dernier restera inconnu, notre homme s’étant révélé être l’un des plus grands serials killers de l’histoire des Etats-Unis.
L’analyse des faits présente une trame prenante : le lecteur se sent littéralement happé .
Les détails des crimes sont horribles, certains passages insoutenables. Ann Rule montre cependant beaucoup de respect vis-à-vis des jeunes femmes disparues, permettant de les présenter en tant que personnes et non plus seulement comme les victimes de ce monstre. C’est sans doute, notre besoin de comprendre cette horreur, dans la mesure du possible qui l’emporte et qui nous fait tourner les pages, frénétiquement. Pour ma part, j’ai vraiment eu l’impression de m’expatrier à chaque page, de remonter le temps et pouvoir ressentir la peur de la population et l’impuissance de la police, notamment dans l’état de Washington.
On ne sort pas sans questions d’une telle lecture. La violence d’un seul homme nous dépasse. Ce sont des pages très éprouvantes, qui nécessitent de revenir à des histoires plus légères, sous peine de devenir un brin paranoïaque en sortant de chez soi mais elles se révèlent enrichissantes et passionnantes.
* Note dédicacée à Mam'zelle Poupée qui me prouve, chaque jour, que l'on peut être une fille qui aime Hello Kitty et ce genre de romans :).