It's only life

Lorsqu'une mauvaise nouvelle tombe, j'ai vraiment besoin de quelques jours pour l'accepter. Je me renferme dans ma bulle, j'essaie de ne pas me laisser aller à trop de déprime mais je sais que je vais passer par une phase moins gaie, je fais ce que j'aime le plus, je me protège et j'attends.

Il m'aura fallu trois jours pour me remettre de l'annonce de la chimio de ma grand-mère. En fin d'après-midi, hier, j'ai senti que je pouvais y faire face. En commençant par me relever tout doucement, à penser seulement aux semaines qui viennent et pas plus, comme ma grand-mère qui a pris rendez-vous chez son coiffeur, veut s'acheter une nouvelle jupe (dieu sait que cette année, j'ai en ai ras le bol de ces prises de tête de shopping !) et qui m'a demandée de lui trouver un nouveau foulard chez Promod (moderne, la mamie ;)). Chaque chose en son temps. Son appréhension la plus grande est de ne pas supporter le traitement et d'avoir des nausées ( ce qui devrait être évité par des médicaments complémentaires, heureusement), elle ne pense pas à la suite (ou du moins, elle ne le fait pas voir ) et j'ai envie de la suivre sur ce chemin.

Citation trouvée chez la It Girl, sur son nouveau carnet de photos (ici ) .

Du coup, sous une pluie battante, je partie en quête de quelques décorations d'Halloween, des choses "oranges" pour faire une couronne de porte comme j'en avais déjà envie, la semaine dernière et j'ai été assez surprise de me retrouver nez à nez avec ... les décorations de sapins de Noël ! Le froid est arrivé mais tout de même ... Si Halloween n'a pas vraiment "pris" en France, on pouvait trouver des petites choses chez Casa, notamment mais là, rien. Des stands de bonbons à côté des chrysanthèmes dans mon supermarché, quelques déguisements pour les enfants mais question déco, zéro.

Me console en photo, tiens...

En plus, je ne suis pas certaine que les gens vont étaler tant que ça les achats. Ok, c'est la crise mais ils commencent déjà à acheter beaucoup et si on ne fait pas de même, on va se retrouver au 15 novembre avec des rayons vides, c'est toujours la même chose. J'ai donc craqué pour une magnifique boule de Noël en verre pour le sapin. It's Christmas ! Je n'étais finalement pas si en avance que ça, en écoutant des chansons de Noël, depuis deux semaines ;)....

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Sur tous les blogs que je lis en ce moment, je trouve vraiment les notes intéressantes et très originales, pleine de créativité. Bravo les filles, vous avez toujours de supers idées :) !

Au début, je me suis dit que je manquais terriblement de ce petit quelque chose en plus sur mon propre blog. Le doute de l'artiste (carrément). Après réflexion j'y vois plutôt l'occasion de m'occuper l'esprit et de m'amuser. A moi de me remuer les miches et les méninges !

Même si pour le moment, je dois me débattre avec la machine à laver. Prions pour qu'elle essore enfin et n'inonde pas la cuisine ...

 

Juste un mot ...

Chimio.
6 lettres redoutées qui affolent le rythme cardiaque et vous font plonger dans un réel tellement concret que vous en avez le vertige…

Ma grand-mère n’a pas de cancer mais une maladie assez vicieuse qui s’attaque aux nerfs et moindres petits vaisseaux de son corps. Ce sont ses jambes qui sont atteintes et les possibilités sont encore si nombreuses qu’il faut stopper la maladie, tout de suite. On peut limiter son évolution, la faire reculer dans son coin mais pas la guérir. La cortisone était jusque là le seul remède, la chimiothérapie va prendre le relais dès la semaine prochaine puisque la rechute est sérieuse.

Personne n’avait vraiment vu venir la nouvelle. Les derniers jours peut-être, le doute s’était installé mais nous ne voulions pas y croire. Parce qu’elle est si petite, si fragile et que cela semble terriblement injuste qu’elle soit malade. C’est ce que chaque famille doit se dire, très certainement. Les sentiments se mêlent, entre colère, révolte et peur. Il faut encaisser pour elle, la soutenir, elle n’a pas besoin de proches qui pleurent toute la journée.

Se comporter normalement est la chose la plus difficile parce que ce n’est pas banal, justement. Le monde ne tourne pas rond, la tristesse domine, la saison n’arrange rien. Il fait aussi gris dehors que les cœurs. Je sais que je dois me redresser et prendre un peu de recul par rapport à  la situation. Penser aussi à ma santé, ne pas y laisser trop de forces, penser à moi aussi égoïste que cela puisse paraître dans une telle situation.

Espoir. 6 lettres qu’il faut garder à l’esprit. Un autre mot me vient alors en tête : "Yalla", celui de Soeur de Emmanuelle , plein d'énergie et de volonté, bien plus proche de nous qu'un Supérieur dont je réfute les décisions du moment ...

J’ai hésité à en parler ici, peur de te faire fuir cher lecteur. Rassure toi, je le fais aujourd'hui parce que j'en ressens le besoin et que d'une certaine façon, c'est aussi "partager".

Life sucks. Je tiendrais bon mais demain …

It's a big world now, full of big girl things ...

Suivez la musique avec August Rush

Les feuilles mortes sont tombées, le ciel est bien gris et le froid arrive. La crise est partout, Soeur Emmanuelle s'en est allée, la déprime guette et vous ressentez l'envie de vous réfugier chez vous, de vous couper de ce monde bien sinistre et de vous laissez transporter par un bon film pour tout oublier, le temps d'une soirée. J'ai ce qu'il vous faut en dvd : August Rush !

Je mets l'affiche américaine que je trouve bien plus jolie que la française.

Jugez plutôt..

Bien qu'abandonné à sa naissance, le jeune Evan est persuadé qu'il a des parents, une famille qui viendra le chercher prochainement, c'est pourquoi il refuse tout placement dans une famille d'accueil et préfère subir l'orphelinat. Evan a cependant une passion, il "vit" la musique, les bruits qui l'entourent deviennent une partition. Il ne me maîtrise pas encore son art, loin de là, il ne sait pas lire les notes, ni même jouer d'un instrument . Une énième nuit d'hiver, Evan décide de suivre la musiquejusqu'à New York. Il espère arriver à la jouer un jour pour que ses parents l'entendent et le reconnaissent.

De multiples péripéties lui font rencontrer un dénomé "Wizard" (Robin Williams) qui va, pour la première fois, le laisser s'exprimer et même encourager ce don pour la musique. Ce qu'Evan ne sait pas, c'est que ses parents étaient eux même musiciens et qu'ils ont été séparés, il y a bien longtemps...

Keri Russel est débordante de douceur, dans le rôle de Lyla et Jonathan Rhys- Meyers ne laissera pas les filles insensibles !Il a un regard d'un bleu troublant, un peu à la Paul Newman ...

Ce film , accompagné d'une très jolie BO à laquelle participe d'ailleurs Jonathan Rhys- Meyers, cité ci dessus et qui joue le père d'Evan, est un conte de fées musical. Evan/August (Freddie Highmore) est un petit garçon émouvant et terriblement attachant. On tremble, aime, vibre avec lui. Va-t-il réaliser son rêve ? Jouer sa musique et se faire entendre de ses parents ? Les retrouver enfin ?

Si j'ai tant aimé ce film, c'est, en partie, parce qu'il nous présente, un petit bonhomme, anti-héros par excellence, qui croit très fort en quelque chose (la musique et les retrouvailles avec ses parents) et qui ne laisse personne le décourager. Les enfants de l'orphelinat puis ceux de New York le rejettent mais Evan suit son chemin, il trace sa route. On pourra me retorquer que c'est un peu simpliste comme vision des choses mais parfois, cela fait du bien justement d'être simple. De s'accrocher à son rêve, malgré les épreuves. Nous voyons bien, qu'une fois devenus adultes, nous laissons la vie, la société manger nos rêves et c'est dommage.

Alors, ok, le final semble peut être évident (quoique...) mais être ému, vibrer, y croire nous aussi, à travers notre écran, c'est la réussite de ce film ! De l'espoir, voilà ce que nous donne August Rush !

La bande annonce : Ici

Humeur du jour: Soucieuse.

Ma grand-mère a rendez-vous chez son médecin, aujourd'hui et disons que j'espère sincèrement que le traitement qui lui sera donné, n'est pas celui auquel je pense. Life sucks.

Grands-mères et bla-bla

Si je suis un peu moins présente ces temps-ci, c'est un peu de leur faute.

162 ans, à elles deux. Ma grand-mère et sa soeur.  Hautes comme trois pommes, une ressemblance évidente, des rides au coin des yeux. Elles parlent des heures. De tout, du présent, du passé. Elles boivent des litres de thé, mangent du chocolat. Demandent à regarder un bon dvd, le soir, de préférence accompagnées. Elles ont l'air charmantes comme ça, elles le sont même s'il est difficile d'avoir un bout de vie sur le reste de la journée. Elles se couchent tard, se lèvent tôt, déjeunent longtemps et en profitent pour m'attraper. On remet ça à midi, au goûter et même au dîner. Un petit peu entre aussi. Partager ses moments avec une génération qui n'est pas la mienne est enrichissant, forcément.

Il m'est difficile de me détacher des angoisses sur la santé de ma grand-mère. Ses problèmes deviennent miens et j'ai parfois l'impression d'avoir 80 ans ce qui est très lourd. C'est de ma faute, je suis trop sensible et le fait de vivre avec elle, toute l'année, n'arrange rien.

On ne parle jamais assez de la douleur que l'on ressent à voir vieillir ceux que l'on aime. Peut être parce que l'on espère que cela n'arrivera pas trop tôt mais quand un proche prend de l'âge, tombe malade, notre regard change. Le sien aussi. Ce n'est pas facile du tout à gérer, voilà presque une personne que l'on ne connaît pas. Où est la grand-mère dynamique, pleine de vitalité toujours connue ?

Hier soir, j'écoutais Barack Obama, parler de la sienne. Pendant quelques jours, il stoppe sa campagne pour se rendre à son chevet à Hawaï. Il respecte profondément celle qui l'a élevé, seule, entre 10 et 18 ans et veut être auprès d'elle alors qu'elle ne va pas bien. Certains républicains pensent qu'il s'agit d'une manoeuvre politique pour s'attirer la sympathie de l'électorat blanc et senior. Se poseraient- ils la question si Obama était blanc ? Se pourrait-il qu'Obama soit humain, tout simplement et sincèrement inquiet ? Je le comprends Barack et je suis encore plus touchée par l'homme.

Une grand-mère réclame toujours un peu de présence. D'attention aussi. Et comme je n'ose pas penser à ce jour où..., je pardonne toujours. Ce qui ne m'empêche pas de soupirer et de râler en douce. Les relations familiales, un doux paradoxe !

En attendant, j'ai visionné nombres de films avec elles et je vous parlerai demain, d'"August Rush" ;).

 

Yalla

Une blouse grise et des baskets. Une énergie communicative. Sa foi. Présente mais pas envahissante, qui faisait croire à l'espoir. Ses révoltes qui venaient parfois titiller ma petite vie de privilègiée. Sa voix, si particulière, qui montait dans les aigus, pleine d'amour et qui résonne encore. Son regard. Elle, tout simplement.

Soeur Emmanuelle s'est éteinte paisiblement, dans son sommeil, à 99 ans. Elle avait consacré sa vie aux autres. Un journaliste a dit d'elle qu'elle ne voulait pas seulement aider mais partager, faire ensemble. Les hommages se multiplient et mon coeur se serre. Je la souhaite heureuse et elle va pourtant beaucoup me manquer.

Si vous ne la connaissiez pas , que vous soyez croyants ou non, je vous invite vraiment à suivre un reportage dans un JT télé ou à lire un journal, ce matin. Parce que c'était une femme qui distribuait les sourires, son dynamisme sans compter.

Reste cette jolie chanson de Calogero , "Yalla" , son mot préféré (ici chez Bernard Pivot , elle s'en explique) :

 

Depuis hier, je l'écoute en montant le son, en pensant très fort, à elle ...