Jeux d'hiver de Rachel Johnson

Si Rachel Johnson est d’avantage connue pour son lien de parenté avec l’exubérant maire de Londres, Boris Johnson, elle a tout de même réussi à s’imposer dans nos librairies avec des romans de chick lit légers, Le diable vit à Notting Hill et Le diable vit à la campagne, qui critiquent la société aisée de Londres (pour le premier) et son train de vie. J’étais donc curieuse de découvrir ce Jeux d’hiver qui se retourne sur ce passé pas si lointain où les familles anglaises n’hésitaient pas à afficher des liens forts avec des cousins allemands qui voyaient alors Hitler arrivé au pouvoir …

 

Lorsque son père lui apprend qu’elle va poursuivre ses études en Allemagne, Daphne Linden est ravie de pouvoir échapper à l’ambiance familiale devenue pesante depuis la mort de son jeune frère et l’infidélité de son père. Accompagnée par sa meilleure amie, Betsy, elle entend bien profiter des charmes bavarois et des garçons qu’il lui sont si difficiles d’approcher .

Présente dans les Alpes bavaroises au moment de l’ouverture des Jeux d’hiver de Munich, Daphne voit ses sentiments se mêler à l’Histoire lorsqu’elle rencontre deux cousins, le blond Siegmond issu des jeunesses hitlériennes et le brun Otto, étudiant en médecine dont elle va tomber amoureuse.

Bien peu consciente de la politique qui l’entoure et ignorante des choses de la vie, Daphne va être confrontée à des évènements douloureux qui vont changer son regard sur le monde.

Cette partie du roman est passionnante, nous découvrons en même temps que Daphne, l’ambiance et les mentalités de l’époque, le fait qu’Hitler puisse même inspirer la bonne société anglaise. Cette fascination est glaçante pour le lecteur mais reconstitue très bien, à mons avis, cette période trouble. Entre sorties à l’opéra et les questionnements propres à la découverte de la vie amoureuse, le style est sobre et juste.

Alternant avec les passages concernant la jeunesse de Daphne, l’intrigue voit sa petite-fille, Francie, ambitieuse journaliste, de passage en Allemange, suivre les traces de sa grand-mère, s’interroger sur ce passé mystérieux, caché jusqu’ici et c’est malheureusement là que le bas blesse. Sa démarche semble arriver bien tard, alors que Daphne se meure dans une maison de retraite de luxe, dans le centre de la capitale. Francie est guidée par son désir de faire un article du séjour de son aïeule pour gagner des points auprès d’un patron dont elle est ridiculeusement amoureuse.  Il est regrettable que la partie de Frannie tombe dans des clichés qui empêchent de s’attacher au personnage et de rentrer réellement dans le livre. Le dénouement se permet d’ailleurs un étrange parallèle entre les deux femmes et je m’interroge sur le fait de vous recommander ou pas ce livre qui , au final, semble s’être éloigné un peu trop de son idée de départ .

 

A noter qu'il s'agit d'une lecture devenue commune via instagram avec Marie, vous pouvez retrouver son avis, ici, sur son nouveau blog.

 

 

Jeux d'hiver de Rachel Johnson (2012), le livre de poche.

Le journal du Capitaine Wentworth d'Amanda Grange

Qui n'a jamais eu envie de savoir ce que pensait le gentleman d'un roman de Jane Austen ?

 

Forte de son idée , Amanda Grange nous propose une nouvelle fois le format (peu vraisemblable) de journal intime, nous permettant de revisiter le roman Persuasion et de retrouver les personnages d'Anne Elliot et de Frederic Wentworth lors de leur première rencontre et de vivre leurs premiers émois qui susciteront l'opposition de Lady Russel.

Cette première partie est légère, on ressent alors toute la jeunesse qui anime le futur Capitaine, jeune homme passionné par la mer, qui ne se lasse pas d'en vanter les mérites à Anne, subjuguée et bien ignorante de la vie à bord. Néanmoins, en connaissant l'intrigue, j'ai trouvé comme Alice, qu'il manquait un petit quelque chose.

 

La seconde partie, beaucoup plus fluide (oserais-je dire que le squelette de l'intrigue proposé par Miss Austen est un appui solide ? Assurément ) reprend les grandes lignes de Persuasion avec l'éclairage nouveau du point de vue de Wentworth qui voit se raviver, ses tendres sentiments pour Miss Elliot. Qu'il est bon de suivre les évènements connus et autres rebondissements qui interviennent entre eux. Les personnages secondaires sont respectés et on ne peut que soutenir Anne, décidément bien seule et sous-estimée par ses proches.

Parce que je suis fortement attachée à l'original, je n'ai pu que me régaler de ce journal, en lui pardonnant ses maladresses premières, comme à chaque lecture des romans para-austeniens d'Amanda Grange. Mais il m'est impossible de dire si je le préfère aux versions de Darcy et Mr Knightley ...

 

Puisqu'il s'agit d'une lecture commune avec Fée Bourbonnaise, je vous invite à lire son avis sur son blog. 

 

Sunday #13 : Remember why yous started

Parce que ce mois de janvier est un peu rude, j'ai tardé à venir ici et pourtant, je vous souhaite, chers lecteurs, une très bonne année ! Espérons qu'elle soit riche en surprises, réalisations, bonnes lectures et  aussi douce et légère que possible.

Personnellement, je combats cette idée fausse qui voudrait que les douze prochains mois soient à l'image des premières heures de 2014. Entre l'hospitalisation de ma grand-mère (heureusement revenue chez elle, depuis) et mes tantes malades, je peine à (re)trouver le calme.

Evidemment, à côté des contrariétés, il y a toujours de bons petits moments qui réchauffent l'âme et qui aident à avancer. En me concentrant sur mes objectifs (avec plus ou moins de succès), je trace ma route. Qui ne semble pas toujours compatible avec les transports en commun mais j'y travaille.

Pour le retour sur le blog, je vous annonce ma première lecture commune de l'année, avec Fée Bourbonnaise avec Le journal de Capitaine Wentworth d'Amanda Grange . Nous partageons décidément beaucoup puisque, comme elle, je reviendrai sur le premier roman d'Angela Morelli. Il devrait aussi y avoir une LC avec Emy si nous arrivons à nous accorder sur nos emplois du temps.

Je vous laisse avec ma chanson du moment, ce morceau de Florent Pagny, composé par Calogero et qui, peut sembler un peu simplette à la première écoute alors qu'elle dégage une belle émotion et que Pagny reste décidément une voix à part. Comme beaucoup, le samedi soir, je regarde The Voice et je suis ravie aussi de l'ajout de Mika : j'adorais Louis Bertignac mais il faut reconnaître que le trentennaire apporte une réelle fraîcheur à l'émission .