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The Shop Around The Corner - Page 227

  • Un soupçon d'Emily Gilmore ...

    Toutes les deux devant nos bols roses et blancs, nous avons mangé des "chocos" à la vanille pour la goûter. Un thé pour chacune, nous avons papoté de choses et d’autres et j’ai réalisé combien ce genre de petits moments, était délicieux.

    Petite au catéchisme, je me souviens d’un exercice donné par la dame qui officiait alors à mon éducation religieuse (pas très efficace cette femme  mais passons) : il fallait dessiner une grande marguerite et dans chaque pétale, écrire les noms des personnes que nous aimions et au centre, celui de l’être le plus aimé au monde. Armée de mes feutres et autres crayons, je m’étais appliquée et j’étais très fière de mon travail. Relevant la tête, j’avais soudain découvert les fleurs des autres enfants : l’immense majorité avait inscrit « Jésus » au centre (bande de fayots, c’est comme ça que vous vouliez l’avoir votre place au paradis ?!) alors ma belle écriture de petite fille avait noté « Mamie ».

    Quand je parle d’elle, je dis « ma grand-mère ». A la maison, je l’appelle « Mamie ». « Mamina » parfois sans trop savoir ont lui vient ce surnom.

    Ces derniers temps, j’ai parfois eu tendance à m’emporter sur nos différences. Je ne supporte pas que « sa » pensée vieillisse, j’essaie d’accepter que sa santé décline mais cet esprit vif qui est le sien, celui qui a toujours fait d’elle cette personne si spéciale, je ne peux la laisser prendre ce chemin …

    Elle a toujours été « jeune » dans sa tête, un peu originale et si élégante que j’ai du mal à la voir ronchonner de la sorte, aujourd’hui. Je sais qu’elle m’écoute quand même d’une oreille mais si au final, elle n’en fera qu’à sa tête.

    Tant que la malice pétille encore dans ses yeux marrons, tout ira bien. Parce qu’il le faut ;) !

    medium_Emily.jpg
  • We have to make our mistakes. Maybe…

    Après le déjeuner, je suis prête à parier que ma filleule a eu envie de dire à ses copines que même sa marraine la faisait trop ch**r.
    Non qu’elle ait l’habitude d’utiliser ce genre de mots mais elle a 12 ans et demi et tout le poids de l’adolescence sur les épaules !
    Quand on a cet âge, les adultes sont pénibles, ils ne savent que nous contrarier et s’opposer à nos idées. Ils semblent ne pas comprendre ce que l’on ressent, ne pas vouloir aimer ce que l’on aime, ils semblent …vieux !
    Eh oui, j’ai eu cet âge moi aussi, je sais de quoi je parle !

    J’aimerais tellement qu’elle comprenne que je ne suis pas contre elle. Que je ne m’oppose pas à ce qu’elle est. Mais à ce qu’elle croit être. C’est un âge où on ne sait pas qui on est (le sait on jamais ?) et où il est facile de se laisser influencer.
    Je ne veux pas croire qu’elle est si sombre que cela, là, tout au fond d’elle…

    J’aimerais qu’elle sache que ma porte est toujours ouverte, qu’elle peut toujours venir me parler.
    Mais que je suis souffre de l’entendre dire que sa priorité est ses amies. Elle doit penser à elle, ne pas autant accorder d’importance aux regards des autres. Elle pense que c’est ce qui est primordial mais l’expérience m’a prouvé le contraire. Qui sait ce que l’avenir lui réserve ?
    Si quelqu’un était venu me dire que je perdrais tout contact avec mes amis de lycée, peut être aurais pris ce recul nécessaire et me serait concentrée sur moi ? Ou peut être faut il qu’elle le découvre par elle-même ?

    Je ne peux la laisser compter les jours  jusqu’à ses 18 ans pour obtenir cette prétendue liberté tant attendue : la vraie liberté est celle de l’esprit, celle d’être soi par rapport aux autres. Et cela n’a rien à voir avec l’endroit ou les personnes avec qui on habite.
    Bien sur qu’elle a envie de tatouages et de piercing et qu’elle est déçue de ne pas y avoir accès mais ce n’est pas le fait d’être majeure qui les rendra plus « adultes », ce sont des actes dont il faut peser le pour et le contre. Et ce n’est pas non plus cela qui la fera se sentir mieux dans sa peau.

    C’est une petite fille intelligente, vive d’esprit, créative, imaginative. Elle aime les arts et le dessin. Elle a certainement un esprit plus « bohème » que le reste de la famille. Et c’est beau aussi d’avoir des rêves …

    C’est tellement dur de lui faire comprendre tout cela, de lui montrer que mes conseils ne sont pas des interdictions mais des encouragements, que je souhaite son bonheur quoi qu’elle en pense.

    C’est parfois dur de voir cette lueur de défi dans les yeux. Parce que je n’en ressens que trop bien toute sa détermination …j’ai éprouvé la même et me suis cognée à la vie.

     

  • Ingrid

    Ingrid Betancourt et sa directrice de campagne Clara Rojas, sont prisonnières des FARC depuis le 23 février 2002.
    5 années passées dans la jungle pour les deux otages, des familles qui vivent cette attente insoutenable sans avoir de preuves de vie et qui se raccrochent à une radio qui diffuse leurs messages de soutien et d’amour que parfois, leurs proches peuvent entendre. Rendez vous compte, cinq années à survivre dans la jungle, à marcher pour passer d'une cache à un autre, à être privé de ses proches et d'un des droits les plus élémentaires, la liberté !

    Ils sont, malheurusement, près de 3000 otages en Colombie.

    Ne pas parler d’Ingrid serait pour moi, oublier le combat d’une femme que j’avais découvert un peu avant son enlèvement, à travers ses mots dans un numéro de « Elle » et que j’ai suivi depuis cette époque.

    Née à Bogota, elle a fait une partie de ses études en France. Elle est devenue citoyenne de notre pays par son premier mariage et a toujours aimé notre culture.
    Après son divorce, alors qu’elle aurait pu choisir de vivre à l’abri du besoin, une vie tranquille, elle entre en politique pour le peuple colombien, qui vaut bien mieux que toute cette corruption, au sein du pays, qu’elle dénonce.
    Elue députée puis sénatrice, elle n’a de cesse de lutter pour contre ce mal qui ronge sa patrie et ce, malgré les menaces. C’est lors de la campagne présidentielle de 2002, qu’elle est enlevée par les FARC.

    Son combat, sa vie de femme me touche. Je me souviens de l’émotion que j’ai ressenti en entendant les informations. Puis celle qui m’a serré la gorge quand j’ai lu l’été suivant, la rage au cœur (Pocket) où elle se livre sans détour. La suivre au travers des pages, au calme à la campagne , sous le soleil de mes vacances et la savoir prisonnière au même moment, m'a bouleversée.
    Plus que mots, ce sont les siens que j’aimerais que vous lisiez :

    « Je m’appelle Ingrid Betancourt, j’ai 40 ans, je suis mère de deux enfants. Je suis sénateur de mon pays, la Colombie.
    Je dois beaucoup à la France. Je voulais raconter mon combat au pays qui m’a appris la démocratie et la liberté. Vous savez combien les cartels de drogue sont puissants chez nous. Vous entendez parfois parler des tueries qu’ils provoquent. Mais derrière ces organisations mafieuses, il y a mon peuple, un peuple courageux et fier qui veut sortir de cet engrenage infernal. Depuis maintenant 10 ans, je me bats pour lui.
    C’est dangereux. Mes enfants ont été menacés s et j’ai dû me séparer d’eux pendant trois ans.
    A deux reprises, la mafia a tenté de me tuer. Je suis consciente du danger mais il ne me fera pas reculer.
    »

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    Hasard du calendrier, j’ai enfin trouvé le livre regroupant les lettres que sa maman Yolanda lui adresse via la radio, tous les matins («  Ingrid, ma fille, mon amour » de Yolanda Pulecio Betancourt Chez Robert Laffont) : des textes forts, remplis d’amour, de nouvelles de ses proches, de cette longue attente, de l’impatience de la revoir et la mobilisation de sa famille : sa sœur Astrid, ses enfants Mélanie et Lorenzo qui se battent pour sa libération.

    Mélanie Betancourt était présente chez Laurent Ruquier la semaine dernière. J’avoue être à la fois bufflée par son courage et émue de la voir se battre de la sorte, on ressent alors tout son amour de petite fille et le manque mais aussi sa formidable détermination. Elle semble si forte et pourtant n’a que 21 ans. La vie ne devrait pas pousser les jeunes vers une maturité trop tôt acquise. Il faudrait pouvoir garder un peu d’innocence, tout au long de son chemin, vous ne croyez pas ?

    Cela peut paraître un peu stupide mais j’avais besoin d’écrire cette note.
    Un élan du cœur envers une personne et une cause plutôt qu’une autre ne s’explique pas forcément. Ne se dit pas aussi, forcément mais pour Ingrid, Clara et leurs proches, il est important de se mobiliser. Pour ne pas les oublier et faire qu'un jour, elles soient libres ! 

  • "La vie, c'est tellement ...Enfin, bref."Kelly Marquette alias Skeletor*

    ~ Cette note écrite la semaine dernière mais non postée, faute de connexion, colle encore desespérement à l'humeur de ce dimanche soir ...La voici donc. *Citation extraite de "Quatre filles et un jean" d'Ann Brashares".~

    Les photos de notre enfance ont un pouvoir magique, celui de nous replonger instantanément à cette époque, de revivre ce que nous ressentions alors, du soleil de ce jour d’été à la joie que nous avions eu,  en apprenant à faire du vélo sans petites roues à l’arrière.
    Les sourires que l’on peut y voir semblent vouloir durer toujours, il ne sera jamais remis en question que nous étions heureux à l’anniversaire de nos 6 ans mais quand en est il aujourd’hui ?

    Notre regard change, bien sur que la petite fille était heureuse et il n’y a pas forcément  de raison pour qu’elle ne le soit pas maintenant , elle est juste un peu mélancolique en se replongeant dans ses souvenirs.

    Les personnes présentes sur les clichés ont pris quelques rides au coin des yeux, certaines des cheveux gris. Il en y a qui sont partis, loin, très loin. D’autres sont arrivés. Pourtant, les rêves sont restés les mêmes, chacun souhaite du bonheur et de l’amour.

    Je ne sais que trop bien ce que pense cette petite fille à la frange en désordre : elle croit dur comme fer que sa famille est unie, elle sait qu’elle a de la chance, ce n’est pas toujours le cas. Elle se dit aussi que les personnes qui l’entourent sont formidables, elle sait qu’elles ne sont pas parfaites (qui peut prétendre l’être) mais elle ne voit pas les défauts. Comme beaucoup de gamines, elle considère que son père est le meilleur même si ceux des amies sont plus rigolos parfois, elle veut croire que c’est le plus fort, quoi qu’il arrive.

    Grandir, c’est réaliser que les adultes que l’on aime ne sont que des êtres humains, qu’ ils n’ont pas forcément une solution à tous les problèmes, qu’ils ont aussi des failles.
    Ils peuvent commettre des erreurs aussi grandes qu’eux mais  malgré tout, on sait qu’on les aimera toujours.

    Je croyais être « grande ».
    Je pensais que j’avais bien rangé mes désirs de famille extraordinaire avec mes poupées, au fond du tiroir.
    Mais ils n’étaient pas si loin et je suis déçue d’être déçue, une fois de plus.

    La colère ne sert à rien. Elle ne permet pas d’avancer dans la vie et pourtant je ne n’ai pu m’empêcher ces derniers jours, d’en éprouver. Contre moi, contre lui.

    L’appareil numérique attend de nouvelles images, de beaux éclats de rire à saisir …

    Je crois avoir assez grandi, pour le moment. C’est décidé, la petite fille regagne la boite à fleurs et la jeune femme va profiter du présent, pour une fois.

    Mood : medium_groggy.2.png Groggy

     

  • Accro

    Quand c’est arrivé, j’étais en train de surfer. 10h du mat’, je tentais un réveil en douceur sur la toile. N’allez pas croire que je suis flemmarde, je me lève plus tôt mais ai la chance de me connecter au monde quand je le décide. C’est au moins un des points positifs de la situation.

    Je n’ai pas tout de suite compris, j’ai essayé quelques manip’ de secours, je suis restée zen.
    Voyant que je me cassais le nez, je suis passée à la vitesse supérieure, j’ai déplacé mes fesses jusqu’au salon, débranché puis rebranché. Associer, dissocier. J’avoue que j’ai commencé à râler un peu » Faut pas pousser le pc, qu’est ce que tu me fais ? « . Arrêter, redémarrer.
    J’ai senti un frisson  me parcourir le dos, descendre le long de la colonne, me glaçant le sang, mon pouls s’est alors accéléré, le souffle plus court, une légère pression est venue cogner contre mes tempes : le changement de débit !
    Ce bon vieux retour de la panne, la dernière ayant duré trois bonnes semaines, il y a deux ans.


    En gros, à l’époque, mon père avait décidé que le net était trop lent, j’avais défendu notre ligne, nous avions tout de même essayé le changement (c’était « son » dernier mot) et avions du nous rendre à l’évidence que non, la ligne n’avait pas envie de changer de vitesse de croisière (têtue quand même) !
    Au bout de trois longues semaines de coups de fils incessants chez le fournisseur d’accès et France Télécom, les uns nous prenant (enfin sur tout moi, il faut le reconnaître) au mieux pour des neuneus de premières (Eux-«  vous devez cliquer sur l’oiseau en bas, je répète l’oiseau ….vous le voyez ? Il a des ailes. Moi – Vous voulez parler du carré ? ><  ), les autres pour des bonnes poires.

    Bref, c’est ce souvenir tragique qui m’est revenu en tête quand je n’ai pu me reconnecter au net.
    Les heures ont passées, j’ai vaguement essayé de me persuader que ce n’était rien de grave, juste une perturbation passagère. Je suis restée très calme, m’essayant à la méditation et au yoga, me revoyant la veille dire à ma filleule de 12 ans « mais tu sais, on peut très bien vivre sans le net ! »…
    Tu parles ! A 18h, quand mon père est rentré, il a retrouvé son unique fille au bord de la crise de nerfs, s’arrachant les cheveux, les yeux exorbités, répétant dans son coin cette phrase « Je veeuuuuuuuuux le neeeeeeeettttttttttt « quasiment en pleurant.
    Une internaute en manque, ce n’est pas beau à voir. Parce qu’il faut se rendre à l’évidence, je suis encore plus dépendante que je ne le pensais.
    Passe encore de ne pas aller lire les news du jour (Quoi ? Ecouter la radio ? L’Ortf, c’est ça ?  ). La lecture de certains blogs n’est pas non plus essentielle. Je peux arriver à me passer des spoilers de Lost, ne pas penser aux forums qui peuplent la toile.

    Mais ne pas avoir accès à mes mails, à mon blog, à ces conversation sur msn sans importance et pourtant si belles avec mes amis, voilà des choses que je ne peux pas supporter ! Coupez moi du monde si vous voulez mais pas du net !
    Pour essayer de tenir, mentalement, j’ai fait une liste des sites où j’irais en premier pendant que mon père faisait un brin de conversation avec l’assistance.

    Remotivée par l’espoir fou de voir l’incident réglé dans les 48 heures, je me suis réveillée de meilleure humeur. A 10h, j’envisageais même cette coupure comme une pause, l’occasion de faire tout un tas de choses que je n’ai jamais le temps de faire. A 10h05, je me décidais à mettre à jour ma correspondance. A10h10, je me disais qu’écrire une lettre était ce qu’il y avait certainement de plus merveilleux au monde et ainsi de suite, tout au long de la journée.

    Je jetais encore quelques regards aux diodes qui refusaient de ralentir, espérant secrètement retrouver ma dose quotidienne. « En manque » je vous dis.

    J’ai découvert par hasard le retour du web dans ma vie. Une fenêtre s’est ouverte avec mes nouveaux mails. Mon cœur s’est remis à battre plus vite, avec anxiété et un peu déboussolée, j’ai fermé les yeux en cliquant sur l’icône : je ne voulais pas être déçue …
    Il a bien fallu que je me rende à l’évidence, j’ai rouvert un œil, puis un autre.

    J’ai de nouveau une connexion ! J’aurais pu bondir sur le pc dès hier soir mais étrangement, j’ai savouré ma dernière soirée « sans ». Pour mieux replonger aujourd’hui.

    Accro, je suis !

    Edit: La connexsion joue au yo-yo avec les nerfs de mon père. Avec les miens aussi. En gros, je tape ce message entre deux "clashs" en espérant que tout soit rentré dans l'ordre, pour de bon.

    Priez pour moi, si vous ne savez pas quoi faire ;p....