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The Shop Around The Corner - Page 223

  • Sous les étoiles

    Ce week end, j’ai appris le suicide d’un jeune ami de proches.  Il avait 14 ans et son âge rend son geste encore plus dur à accepter. J’imagine son mal être, la détresse qui était telle qu’il n’a pas vu d’autres solutions pour que cela s’arrête. Et j’éprouve une grande tristesse.

    Un sentiment de révolte aussi. Il a du essayer d’envoyer des appels au secours à son entourage. Des bouteilles à la mer à des inconnus. Il devait y avoir des signes. Personne n’a donc entendu sa douleur ? A tort, on a tendance à penser que l’adolescence est l’âge de l’insouciance…

    C’était un enfant intelligent. Peut être différemment des autres mais un petit être qui savait très bien ce qu’il faisait quand il a pris ses cachets. Il avait la vie devant lui mais ne voulait sans doute pas le croire. Parce que celle-ci  était devenue trop dure.
    Quel gâchis…

    Je me souviens d’une conversation un peu surréaliste à propos des idées noires que l’on peut ressentir avec ce garçon. Selon lui, on ne pouvait pas prétendre ne jamais avoir eu l’idée de disparaître. J’avais rétorqué que l’on pouvait avoir envie que la souffrance s’arrête simplement. Alors, il m’avait regardé et dit: « Tu as eu le courage de ne pas avoir le courage de le faire ».

    J’ai la chance de ne pas avoir vraiment ressenti ce besoin d’en finir. Je n’ai jamais éprouvé cette « urgence », mes angoisses ont toujours été présentes mais je n’ai jamais pensé écrire la fin. Je répète souvent que j’aime trop la vie. C’est une phrase d’une banalité déconcertante et pourtant.  Peut être suis-je encore cette « trouillarde » qui ne saura jamais avancer mais qui gardera toujours l’espoir. Le meilleur reste à venir…

    Les psychiatres affirment qu’une personne suicidaire ne sait pas forcément, un quart d’heure avant, qu’elle va passer à l’acte. J’avais même lu que la personne qui se jette du haut de son immeuble, regrette son geste alors qu’elle est déjà dans le vide. On dit beaucoup de choses…
    Je ne pourrais jamais juger. J’estime qu’il a fallu beaucoup de détermination à cet adolescent pour vouloir en finir. J’espère qu’il est bien là où il est. Apaisé, enfin.


    Je ne peux m’empêcher de ressentir une folle envie de vivre. Je n’ai plus peur de regarder les étoiles avec des larmes dans les yeux. 
    Mais je ne veux pas les rejoindre.

    medium_Parapluie.jpg

    Illustration de Kurt Halsey

    Retour des notes plus légères sous peu ...

     

  • En mai, fais ce qu'il te plait !

    Le conseil du jour: Mieux vaut ne pas laisser une boite d'oursons à la guimauve, enrobés de chocolat au lait, auprès de quatres filles, un après midi devant un documentaire sur Christophe Willem, sur M6.

    L'effet le plus suprenant pourrait être que votre marraine, non seulement reste regarder l'émission mais donne aussi un avis musical assez juste sur les choix de la Tortue alors qu'elle ne le connaissait pas auparavant ...

     

  • La liberté se résume-t-elle à un bout de tissu ?

    A l’arrière de ma maison, un peu plus loin en contre bas, il y a une grande étendue de gazon, aménagée en sorte de terrain de pique-nique où des familles peuvent venir passer quelques heures avec les enfants, déjeuner sur des tables en bois et profiter de la nature environnante.
    De la fenêtre de ma chambre ou assise sur le balcon, je vois régulièrement les mêmes grandes familles venir passer les dimanches dans l’herbe. Il y a des parents et beaucoup d’enfants qui courent après un ballon de foot, qui jouent, qui rient et restent jusque ce que le soleil ne se couche.

    Ces familles vivent probablement dans les appartements des immeubles de la 'Zup' voisine et je comprends leur désir d’espace et de verdure, je n’aimerais pas vivre dans des conditions similaires.
    Les journées de samedi et dimanche sont reconnaissables aux voix des plus petits qui rythment les après midis.

    Sans vouloir les observer, je ne pourtant ne pas faire comme si je ne les voyais pas dès que je sors ou met le nez à une fenêtre et je m’interroge toujours quand je regarde ces femmes qui portent des voiles, de grandes tuniques ou robes et sont, le plus souvent assises sur le parasol. Je respecte leur choix et leur religion mais j’avoue rester assez perplexe quand aux plus jeunes. Les "couettes" des petites filles s’envolent dans les airs quand elles courent alors que leurs grandes sœurs, déjà adolescentes, se parent de voiles aux couleurs claires. Comme leurs ainées.

    C’est peut être du à ma culture d’Occidentale mais j’ai du mal à associer liberté avec « voilée ». J’essaie de me montrer aussi tolérante que possible mais en voyant ces petits bouts courir et jouer, j’ai du mal à imaginer pourquoi, dans quelques années, elles revêtiront ce bout de tissu. Le poids de la religion et des traditions sans doute, parce que cela leur semble «logique » de le porter comme leurs mères, tantes ou grand-mères …
    Les jeunes adolescentes le portent déjà et sont reconnaissables aux couleurs pastel qu’elles choisissent avec soin.  Mais là aussi, je suis assez sceptique quand à leur faculté de décision …

    Je n’aimerais pas que ma pensée soit mal comprise mais j’ai du mal . C’est peut être une question d’incompréhension et de non ouverture de l’esprit de ma part, je veux le reconnaître  mais j’aime tellement sentir mes cheveux voler dans le vent !

  • If I lay here...

    C’est comme si le monde autour de moi continuait de tourner, si vite que je ne distingue plus vraiment ce qui s’y passe, une folle agitation qui me donne le tournis. Je reste là, immobile, fatiguée et effrayée par ce brouhaha. Cela fera un très bon plan au cinéma, la caméra tournerait encore et encore…

    Sauf que rien n’est pire que de perdre le gout des choses. Se sentir moins concentré, comme un peu en dehors du monde. Vouloir lutter contre et ne pas y arriver. Il y a des jours plus sombres que d’autres.

    J’essaie de rester positive et de combattre cette déprime insidieuse qui semble vouloir s’emparer de moi. J’y arrive avec plus ou moins de succès, je sais que j’ai encore du chemin à parcourir.

    Plus jeune, je pensais qu’une fois devenue adulte, j’aurais réponse à mes questions. Cela me semblait une évidence.
    Adulte, je me rends compte que j’étais dotée d’une formidable énergie à 15 ans et que refaire le monde ne me faisait pas peur. Parce que mes questions sont toujours là et le doute est venu.

    Les poètes ont tort de croire que l’on écrit mieux avec l’esprit torturé. C’est le contraire que je ressens et ne pas arriver à mettre des mots sur les maux ne m’aide pas.
    J’ai des envies de légèreté et d’insouciance.

    « If I lay here
    If I just lay here
    Would you lie with me and just forget the world?

    Forget what we're told
    Before we get too old
    Show me a garden that's bursting into life “

    Le pc a beau faire un bruit proche de celui des vagues, je n’arrive pas à m’évader. Parce que le pauvre souffre aussi, il n’aime pas plus le changement que moi.
    Manipulé par son propriétaire que j’appelle aussi « papa », littéralement  éventré, nouveau boitier et cartes se côtoient et apprennent à faire connaissance avec là aussi, plus ou moins de réussite. Acheter un nouveau pc aurait été trop simple…mais non !
    Se compliquer la vie doit être une habitude dans la famille. Le pire, c’est que même s’il passe des heures à s’énerver au milieu des câbles et programmes, il s’éclate comme un gamin qui aurait un nouveau train électrique.  Il a sans doute raison…

    Je ne promets pas d’écrire des notes « extraordinaires » dans les prochains jours mais d’essayer d’être moins perfectionniste et de me laisser aller à être plus gaie.
    En commençant peut être par éteindre radio et télévision mais laisser s’envoler les notes de musique…

    « If I lay here
    If I just lay here
    Would you lie with me and just forget the world
    ? "

    Humeur: medium_gloomy.5.png A besoin de soutien

    Musique: Snow Patrol~ "Chasing cars"

  • Le bonheur est dans le pré

    Pour le découvrir, il fallait être invité à entrer dans la maison. Comme un secret bien gardé.
    La grande porte fenêtre s’ouvrait alors sur cette immense étendue de pelouse qui s’étendait sous vos yeux. Le vert vous entourait alors, un sentiment de paix vous envahissait et vous ne pouviez qu’avoir envie d’aller ramasser quelques pâquerettes qui refleurissaient chaque année pendant que  le vent soufflait doucement dans les branches devenues blanches des cerisiers…

    J’ai appris à faire des roulades dans l’herbe, j’y ai couru, je suis tombée aussi. J’éprouve encore un vrai sentiment de liberté en repensant à ce terrain de jeu formidable pour une petite fille.
    Le grand marronnier m’offrait sa protection et assise sur ma balançoire, je contemplais ce monde de verdure. J’avais l’impression que je pouvais m’envoler sans danger, à travers toutes les fleurs.

    Dans ma mémoire, les couleurs se mélangent, il y a avait aussi le jaune des forsythias, des « boules de neiges « devenues fleurs, quelques tulipes près du petit mur et à l’entrée, près du grand portail blanc, au mois de mai, c’était de magnifiques roses rouges qui vous accueillaient. L’arbre mort  narguait tout ce petit monde, là tout seul, se tenant fièrement au milieu du gazon.

    Le long du petit chemin qui descendait, de belles roses pâles aux longues tiges venaient parfumer l’air, nous pouvions alors en faire des bouquets que nous mettions dans de grands vases sur la table de salle à manger. Ma mère en avait aussi des petits qui accueillaient une fleur tombée ou un bouquet de primevères.

    C’était un festival pour les yeux et les sens, le jardin devenait un tableau vivant semblable à ceux des  impressionnistes .Du fond de ma mémoire, les odeurs et sensations me reviennent, la fraicheur de la rosée des matins frais à la douceur des pétales fragiles, le parfum du gazon fraichement tondu flottait dans l’air et toujours ma balançoire qui s’envole.

    A l’adolescence, la ville me semblait plus attirante que ce coin de campagne bien trop tranquille mais je converse précieusement les images de ma mère prenant soin de son jardin. Je me souviens avec tendresse des chats venant se rouler dans l’herbe ou se couchant dans les bacs à fleurs sur la terrasse. De la table en fer forgé blanc qui promettait des déjeuners au soleil le midi en rentrant de l’école ou encore de ces soirs d’été, quand, mon père rentrant enfin,  je courrais l’accueillir à la voiture, refermant le portail avec lui. Je n’aurais jamais pensé à l’époque éprouver autant de nostalgie…

    Ma définition du printemps ressemble aux couleurs du jardin de la maison de mon enfance.