Halloween n’est pas une des fêtes les plus appréciées en France, elle prend peut être un aspect trop commercial à défaut d’être dans les traditions depuis des années, le concept du chantage « des bonbons ou des sorts » n’étant pas dans nos habitudes européennes…
Je me doute bien que les américains ne sont pas les derniers à faire de l’argent sur le dos des sorcières mais si on se penche sur les origines celtiques de cette coutume, on y retrouve alors des valeurs plus simples comme le bien et le mal, la peur de l’inconnu en l’occurrence des esprits qui viennent hanter nos vies.
Si les paysans décoraient citrouilles et autre potirons, prenant soin d’y glisser une bougie, la vieille du jour de tous les saints, c’est bien parce qu’ils avaient peur des fantômes, de ces esprits malveillants, susceptibles de venir roder par cette sombre nuit.
La légende est tout de suite, plus jolie, vous ne trouvez pas ? Pas de bonbons, de déguisements mais ce symbole de lumière face aux choses qui nous effraient, qu’elles soient réelles ou non.
J’ai toujours eu de l’affection pour les sorcières, ces femmes dotées de pouvoirs surnaturels qui peuplent les contes. J’ai eu peur de certaines mais le plus souvent, j’étais captivée par les recettes et sorts qu’elles pouvaient préparer au dessus du fameux chaudron magique. Peut être que mon côté sombre se voyait alors préparer une potion de queue de dragon et d’œil de chauve souris, le tout saupoudré de poussière de lézard, pour rendre le mal à celui ou celle qui me l’a fait.
Le balai volant m’attirait aussi, le fait de s’envoler dans la nuit semblait procurer une telle liberté, le monde devenait si beau et si plein fantaisie avec la magie !
Surtout que toutes les sorcières n’ont pas toutes le nez crochu et de vilaines pustules, prenez la plus jolie d’entres elles : Samantha Stevens, une sorcière aimée de tous !
Je suivais avec attention ses aventures à la télévision et passais des heures à imaginer de nombreuses aventures. Il me semblait qu’en le voulant très fort, j’arriverais moi aussi à faire bouger mon nez et à me révéler ainsi sorcière. Je ne sais combien de petites filles ont pensé (et essayé de faire la même chose !), sans succès bien sur mais jamais se décourager et essayant encore et encore …
Encore aujourd’hui, j’aimerais pouvoir remuer mon nez et faire changer les choses. Ma mère ne serait pas une Endora et je ne vivrais pas, soumise comme Samantha, à la maison (la série est d’ailleurs une très bonne analyse de l’évolution de la condition de la femme, à méditer aujourd’hui).
Mais une petite musique accompagnerait le mouvement de mes narines et hop, la maison serait rangée (les préoccupations féminines ne changent pas tant que ça finalement…), je ferais ce que bon me semble, joliment habillée et coiffée comme pouvait l’être Elisabeth Montgomery à l’époque (un défilé des plus adorables robes des années 60) et je ne respirais qu’à une vie simple mais heureuse, facilement embellie par des tours de magie, voyageant sur les continents ou remontant le temps sur mon balai…
Peut être que c’est d’ailleurs ce à quoi aspirent les plus vilaines sorcières, finalement très seules et en colère contre les autres mais aussi contre elles-mêmes. Peut être qu’avec de l’amour et une bonne crème de jour, elles pourraient réussir à devenir plus belles …
Car finalement, humains ou sorcières, c’est l’éternel combat entre le bien et le mal, le visible et l’invisible, des croyances folles aux terribles vérités avec toujours cette lumière au fond de nous pour éclairer le chemin.