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  • La liberté se résume-t-elle à un bout de tissu ?

    A l’arrière de ma maison, un peu plus loin en contre bas, il y a une grande étendue de gazon, aménagée en sorte de terrain de pique-nique où des familles peuvent venir passer quelques heures avec les enfants, déjeuner sur des tables en bois et profiter de la nature environnante.
    De la fenêtre de ma chambre ou assise sur le balcon, je vois régulièrement les mêmes grandes familles venir passer les dimanches dans l’herbe. Il y a des parents et beaucoup d’enfants qui courent après un ballon de foot, qui jouent, qui rient et restent jusque ce que le soleil ne se couche.

    Ces familles vivent probablement dans les appartements des immeubles de la 'Zup' voisine et je comprends leur désir d’espace et de verdure, je n’aimerais pas vivre dans des conditions similaires.
    Les journées de samedi et dimanche sont reconnaissables aux voix des plus petits qui rythment les après midis.

    Sans vouloir les observer, je ne pourtant ne pas faire comme si je ne les voyais pas dès que je sors ou met le nez à une fenêtre et je m’interroge toujours quand je regarde ces femmes qui portent des voiles, de grandes tuniques ou robes et sont, le plus souvent assises sur le parasol. Je respecte leur choix et leur religion mais j’avoue rester assez perplexe quand aux plus jeunes. Les "couettes" des petites filles s’envolent dans les airs quand elles courent alors que leurs grandes sœurs, déjà adolescentes, se parent de voiles aux couleurs claires. Comme leurs ainées.

    C’est peut être du à ma culture d’Occidentale mais j’ai du mal à associer liberté avec « voilée ». J’essaie de me montrer aussi tolérante que possible mais en voyant ces petits bouts courir et jouer, j’ai du mal à imaginer pourquoi, dans quelques années, elles revêtiront ce bout de tissu. Le poids de la religion et des traditions sans doute, parce que cela leur semble «logique » de le porter comme leurs mères, tantes ou grand-mères …
    Les jeunes adolescentes le portent déjà et sont reconnaissables aux couleurs pastel qu’elles choisissent avec soin.  Mais là aussi, je suis assez sceptique quand à leur faculté de décision …

    Je n’aimerais pas que ma pensée soit mal comprise mais j’ai du mal . C’est peut être une question d’incompréhension et de non ouverture de l’esprit de ma part, je veux le reconnaître  mais j’aime tellement sentir mes cheveux voler dans le vent !

  • If I lay here...

    C’est comme si le monde autour de moi continuait de tourner, si vite que je ne distingue plus vraiment ce qui s’y passe, une folle agitation qui me donne le tournis. Je reste là, immobile, fatiguée et effrayée par ce brouhaha. Cela fera un très bon plan au cinéma, la caméra tournerait encore et encore…

    Sauf que rien n’est pire que de perdre le gout des choses. Se sentir moins concentré, comme un peu en dehors du monde. Vouloir lutter contre et ne pas y arriver. Il y a des jours plus sombres que d’autres.

    J’essaie de rester positive et de combattre cette déprime insidieuse qui semble vouloir s’emparer de moi. J’y arrive avec plus ou moins de succès, je sais que j’ai encore du chemin à parcourir.

    Plus jeune, je pensais qu’une fois devenue adulte, j’aurais réponse à mes questions. Cela me semblait une évidence.
    Adulte, je me rends compte que j’étais dotée d’une formidable énergie à 15 ans et que refaire le monde ne me faisait pas peur. Parce que mes questions sont toujours là et le doute est venu.

    Les poètes ont tort de croire que l’on écrit mieux avec l’esprit torturé. C’est le contraire que je ressens et ne pas arriver à mettre des mots sur les maux ne m’aide pas.
    J’ai des envies de légèreté et d’insouciance.

    « If I lay here
    If I just lay here
    Would you lie with me and just forget the world?

    Forget what we're told
    Before we get too old
    Show me a garden that's bursting into life “

    Le pc a beau faire un bruit proche de celui des vagues, je n’arrive pas à m’évader. Parce que le pauvre souffre aussi, il n’aime pas plus le changement que moi.
    Manipulé par son propriétaire que j’appelle aussi « papa », littéralement  éventré, nouveau boitier et cartes se côtoient et apprennent à faire connaissance avec là aussi, plus ou moins de réussite. Acheter un nouveau pc aurait été trop simple…mais non !
    Se compliquer la vie doit être une habitude dans la famille. Le pire, c’est que même s’il passe des heures à s’énerver au milieu des câbles et programmes, il s’éclate comme un gamin qui aurait un nouveau train électrique.  Il a sans doute raison…

    Je ne promets pas d’écrire des notes « extraordinaires » dans les prochains jours mais d’essayer d’être moins perfectionniste et de me laisser aller à être plus gaie.
    En commençant peut être par éteindre radio et télévision mais laisser s’envoler les notes de musique…

    « If I lay here
    If I just lay here
    Would you lie with me and just forget the world
    ? "

    Humeur: medium_gloomy.5.png A besoin de soutien

    Musique: Snow Patrol~ "Chasing cars"

  • Le bonheur est dans le pré

    Pour le découvrir, il fallait être invité à entrer dans la maison. Comme un secret bien gardé.
    La grande porte fenêtre s’ouvrait alors sur cette immense étendue de pelouse qui s’étendait sous vos yeux. Le vert vous entourait alors, un sentiment de paix vous envahissait et vous ne pouviez qu’avoir envie d’aller ramasser quelques pâquerettes qui refleurissaient chaque année pendant que  le vent soufflait doucement dans les branches devenues blanches des cerisiers…

    J’ai appris à faire des roulades dans l’herbe, j’y ai couru, je suis tombée aussi. J’éprouve encore un vrai sentiment de liberté en repensant à ce terrain de jeu formidable pour une petite fille.
    Le grand marronnier m’offrait sa protection et assise sur ma balançoire, je contemplais ce monde de verdure. J’avais l’impression que je pouvais m’envoler sans danger, à travers toutes les fleurs.

    Dans ma mémoire, les couleurs se mélangent, il y a avait aussi le jaune des forsythias, des « boules de neiges « devenues fleurs, quelques tulipes près du petit mur et à l’entrée, près du grand portail blanc, au mois de mai, c’était de magnifiques roses rouges qui vous accueillaient. L’arbre mort  narguait tout ce petit monde, là tout seul, se tenant fièrement au milieu du gazon.

    Le long du petit chemin qui descendait, de belles roses pâles aux longues tiges venaient parfumer l’air, nous pouvions alors en faire des bouquets que nous mettions dans de grands vases sur la table de salle à manger. Ma mère en avait aussi des petits qui accueillaient une fleur tombée ou un bouquet de primevères.

    C’était un festival pour les yeux et les sens, le jardin devenait un tableau vivant semblable à ceux des  impressionnistes .Du fond de ma mémoire, les odeurs et sensations me reviennent, la fraicheur de la rosée des matins frais à la douceur des pétales fragiles, le parfum du gazon fraichement tondu flottait dans l’air et toujours ma balançoire qui s’envole.

    A l’adolescence, la ville me semblait plus attirante que ce coin de campagne bien trop tranquille mais je converse précieusement les images de ma mère prenant soin de son jardin. Je me souviens avec tendresse des chats venant se rouler dans l’herbe ou se couchant dans les bacs à fleurs sur la terrasse. De la table en fer forgé blanc qui promettait des déjeuners au soleil le midi en rentrant de l’école ou encore de ces soirs d’été, quand, mon père rentrant enfin,  je courrais l’accueillir à la voiture, refermant le portail avec lui. Je n’aurais jamais pensé à l’époque éprouver autant de nostalgie…

    Ma définition du printemps ressemble aux couleurs du jardin de la maison de mon enfance.

     

  • Et c'est reparti pour un tour...

    Ce sont des dates sans importance, de celles dont on ne se souvient que si on pose le nez dessus, qui n’ont pas de signification « particulière »et qui feraientt froncer bien des sourcils interrogateurs (accompagnés d’un « Quoi ? «  de circonstance) et pourtant, on repense à ces journées en souriant…

    Il y a 5 ans, jour pour jour, je m’inscrivais sur ce forum qui allait changer bien des choses dans ma vie. J’avais le net depuis l’hiver, je ramais encore en bas-débit tout en » brouillant » la ligne du téléphone et je me lançais dans une belle aventure sans le savoir. C’est sans doute pour ça que les surprises n’ont été que plus belles, je ne m’attendais à rien, une part de naïveté ou d’insouciance dans une poche et ma souris à la main.
    M’intéressant plus que fortement  à « Friends «, mes premiers messages se concentraient sur la vie New Yorkaise de mes six amis : Monica et Chandler allaient ils se marier, qu’allait il advenir de Rachel et Ross, Phoebe allait elle reprendre son tube interplanétaire « Smelly cat » et faire carrière, Joey parviendrait il à manger une dinde complète pour Thanksgiving ?
    C’était une période où je n’avais aucune confiance en moi, je pensais sincèrement que je posterais mes petits messages sans être lue et j’ai pris conscience du sens du mot « échange » au fil des mois.
    J’ai réappris à structurer ma pensée, à donner mes idées et savoir recevoir celles des autres. Je venais  lire la moindre réponse dès que possible (le haut débit n’a pas arrangé cette manie), y suis même devenue modératrice avec des prises de tête mémorables en prime mais de bons moments malgré tout.

    J’y ai découvert des personnes plus que sympathiques derrière ces pseudos. Quelque soit leur localisation géographique, que j’ai pu les rencontrer ou non, certaines sont devenues des amies, time after time

    Depuis, j'ai rencontré une autre "communauté" en gardant une place spéciale dans mon coeur pour le premier.

    Il y a un an, je décidais de changer de plateforme et d’installer mes carnets de bloggeuse ici –même.
    Ce n’est pas mon premier espace mais c’est celui dont je suis la plus fière. J’ai bien une petite voix d’éternelle perfectionniste pour me rappeler que j’aurais pu faire mieux mais je n’ai pas envie de l’écouter.
    Mes écrits me ressemblent et représentent un moment bien particulier.  Je n’aurais pas la prétention d’en vouloir plus, j’espère seulement continuer à écrire, à me faire plaisir (avoir un blog, c’est un être aussi un peu égoïste) et avoir cette liberté folle de pouvoir m’exprimer (même si c’est souvent pour ne rien dire !).

    Merci à vous, chers lecteurs. Vous rendez  cette espace plus interactif et je ne peux qu’encourager ceux qui ne laissent jamais un signe de leur présence, à se manifester car c’est peut être ça, le plus troublant, ne pas toujours savoir qui vous êtes …

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    The Shop Around The Corner, saison 2

  • Ô joie ! Mes années "collège"....

    Comme un écho à la jolie note de Miss Lucy, voici la version de mon entrée au collège...


    Fin des années 80, début des années 90. Nous sommes en région parisienne et je laisse derrière moi, ma petite école municipale du village où nous menons une vie simple : ma mère s’occupe de moi pendant que mon père travaille en "ville", en tant que directeur des ressources humaines, nous avons un chat, nous partons en vacances tous les étés chez ma grand -mère à Lyon et mon univers parait finalement assez privilégié.

    Le collège est un établissement privé donnant sur la Seine où les élèves de parents aisés côtoient ceux moins chanceux que leurs parents envoient pour éviter le collège de la cité voisine. C’est un petit monde impitoyable que je semble découvrir : je n’avais été confrontée qu’à des histoires d’enfants, de billes et de jeux alors que déjà l’argent et les différences de classes sociales viennent perturber la cour de récré.
    Je porte mes sweats » Naf-Naf » parce que je les trouve beaux, j’ai la chance d’avoir ce que je demande, je n’abuse pas de ce droit et je suis horrifiée de voir certains de mes camarades décider de parler à ceux qui portent des marques uniquement. Je me fiche royalement de savoir qui porte le dernier jean à la mode et me met à papoter avec tout ceux qui me paraissent sympas, je suis timide mais j’aime le contact, déjà un paradoxe sur pattes !

    Mes amis sont de "partout" : il y a la gentille C. dont la mère est gardienne d’école dans la cité. Elle aime la campagne où elle va en vacances tous les étés et retournera s’y installer une fois adulte. F. est noire, une première pour moi. Elle vit aussi dans cette cité avec sa mère et ses nombreux frères et sœurs, elle ne comprend pas trop les math. Moi non plus, ça tombe bien ! Il y a S, la fille la plus « cool », elle est drôle, extravertie, juste ce qu’il faut de désobéissance, elle est pleine de joie de vivre. Les petits amis se succèderont. Il y a aussi cette fille d’origine pakistanaise très jolie mais un peu gamine et cette autre ado issue de la Dass si agressive, la petite rouquine dont les parents divorcés échangent les appartements uen semaine sur deux, pour ne pas pertuber l'enfant.

    Mon avis sur les garçons est assez mitigé à l’époque : ils sont un peu bêtes, certains moins que d’autres heureusement. Il faut dire que j’ai du mal à assumer mes formes d’adulte. Grandir voulait donc aussi dire avoir des hanches, des seins mais j’aurais aimé que cela soit progressif…A 13 ans, il y a des petits cons, qu’ils soient fils d’ouvrier ou de patrons.

    Les cours se passent bien, je suis toujours aussi timide et n’ose pas parler trop fort, surtout pas en anglais, j’ai trop peur de me ridiculisée. Il y a ce prof de dessin très sympa, cette dame aux cheveux gris qui me fera comprendre les fractions et j’adore ma prof de français, une jeune femme, premier poste je suppose qui aime nous faire étudier le théâtre. Je rédige déjà et lis avec plaisir les livres imposés.

    Je suis en cinquième et je ne sais pas encore qu’à la fin de l’année, un déménagement se prépare et qu’une autre région, une autre école m’attend. Ma fête de départ sera géniale avec tous mes amis, à la maison, une première" boum" dans le jardin, mes parents passent une partie de l’après midi coincés dans leur chambre et puis viennent finalement rigolés avec nous, manger ces gâteaux achetés chez le pastisser et « I can’t dance « de Genesis restera toujours lié à ce mois de juin, dans mon esprit. Partir sera un déchirement.

    Un autre collège privé, moins bcbg que le précédent et toujours autant d’hypocrisie. Les enseignants se vantent de faire notre éducation mais ne nous comprennent pas et ne semblent pas voir ces élèves si « parfaits », qui n’hésitent pas à faire bonne figure à la messe pour mal se comporter par derrière.
    Dieu et moi, c’est une longue histoire. J’ai refusé de faire ma communion l’année précédente, j’ai ressenti trop de dégout envers ces jeunes qui participaient à ce folklore que pour les cadeaux.
    J’ai exprimé mon refus, j’ai trop de respect pour les croyants pour me lancer à mon tour si je ne suis pas sure de croire autant en Dieu. Ma mère d’abord choquée, se montre fière de mon geste. Mon père travaille trop pour que je sache ce qu’il a pu en penser.

    Je m’endors en écoutant Cabrel et Roch Voisine, je suis allée à tous ses concerts ainsi que celui de Bruel où papa portait encore son costume cravate, c’était trop la honte.

    Il y aura ce voyage en Angleterre, une révélation. Cette année de troisième aussi. Sans doute une des  meilleures de ma scolarité, je suis première dans de nombreuses matières, j’arrive même à faire mes exercices de math. Ma mère se rend aux réunions parents-prof avec un peu de gène, les autres la regardent de travers quand les enseignants parlent de moi.  Il n’y a pas d’âge pour envier.

    Je n’ai  pratiquement pas gardé de contact, de cette époque. A part mon amie C. qui vit dans le Cher. La plus fidèle et la plus sincère, celle à qui je peux encore téléphoner. Des autres, j’ai parfois quelques nouvelles. J’évite cependant de repasser devant mon collège, j’en garde quelques mauvais souvenirs...

    Et pourtant, ce jour de novembre, quand je me retrouve devant l’église, à l’enterrement de mon grand-père, je le regarde, tout à côté. Je vois que les fenêtres de la classe d’anglais sont ouvertes, je reconnais aussi la classe de ce professeur d’histoire-géo qui savait nous transmettre son savoir et cette confiance que je n’ai jamais retrouvée avec un autre enseignant.

    On garde tous des sentiments contrastés de notre adolescence, les premiers coups de cœur, les premières déceptions, les choix d’adulte et autres fous rires que l’on n’oubliera jamais.
    J’ai l’impression qu’une page se tourne enfin et que je peux plus sereinement passer à la suite, peut être parce que je sais maintenant ce qui est important ou pas.