Mes proches n'ont pas encore renoncer à m'offrir des livres, la preuve avec cet étonnant thriller que je n'aurais peut-être pas chois moi-même, à cause de sa noirceur et qui s'est révélé être un très bon moment de lecture ...
Abandonnés au fond de la forêt ou de hangars vétustes; des cadavres comme on n'en a jamais vu, mutilés de façon rituelle, porteurs de messages cabalistiques semblables à ceux que laissait derrière lui le Bourreau de Portland, avant qu'une balle dans la tête ne vienne à bout de sa carrière... Le tueur serait-il revenu d'outre-tombe ? S'agit-il d'une secte particulière qui prélève toujours les mêmes morceaux du corps de ses victimes pour d'étranges cérémonies ? Des bibliothèques ésotériques aux égouts de la ville, l'inspecteur Brolin et une jeune étudiante en psychologie plongent dans une enquête infernale, tandis que la police scientifique et la médecine légale se perdent en conjectures.
L'âme du mal est le premier roman d'une trilogie ( suivent In tenebris et Maléfices) qui a valu à son auteur le prix Sang d'Encre et la reconnaissance du public. Si ses qualités sont nombreuses, je pense qu'il est bon de souligner quelques maladresses comme la quasi-utilisation des descriptions des techniques scientifiques qui freinent et alourdissent le récit. Maxime Chattam a effectué de nombreuses recherches et suivi des cours en criminologie ce qui enrichit forcément l'intrigue mais celles-ci sont peut-être un peu trop présentes dans ce tome (le second In tenebris rectifie le tir et présente un meilleur équilibre entre l'enquête à proprement parlé et les méthodes qui viennent l'appuyer).
L'influence amércaine est évidente, le style est vif et moderne. L'auteur met en avant un profileur aux méthodes peu connues et parfois mises en doute qui arrive, petit à petit à plonger dans le monde du tueur. L'atmosphère est très sombre, angoissante, à l'image du serial-killer qui est décrit dans ces pages : âmes sensibles s'abstenir !
Le héros, Joshua Brolin est un personnage attachant. Formé au FBI, il décide néanmoins de faire ses preuves et de se confronter au terrain, à Portland. Se basant sur les méthodes de profilage apprises, il dresse au fur et à mesure le portrait du suspect, entrant progressivement dans sa tête pour mieux le comprendre. On le sent réellement investi dans sa profession et sensible au sort des victimes.
Pourtant, au délà de l'horreur des crimes, le lecteur se retrouve happé par l'intrigue et la recherche de ce mystérieux criminel. Les chapitres s'enchaînent sans temps mort, les rebondissements sont nombreux, on tremble, on a peur, on espère ... L'ensemble ne manque pas de rythme. On en ressort hébété et effrayé de savoir que la réalité peut rejoindre la fiction.
L'épilogue permet d'amorcer le second roman qui présente une autre enquête, dans une autre grande -ville, New York.
L'âme du mal de Maxime Chattam, chez Pocket.