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Books - Page 5

  • Le magasin des suicides de Jean Teulé

    Vous aimez l’humour noir qui frise l’irrévérence ? Vous savourez le 22eme degré qui se joue de tout et surtout de lui-même ?  Vous appréciez cette distance face aux évènements tragiques qui peut vous pousser à en rire puisque l’humour est la politesse du désespoir ?

    Le magasin des suicides de Jean Teulé va vous ravir.

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    "Ouvert pour cause de décès"

     

    Dans un monde dépourvu d’espoir tendance apocalyptique (rien que ça) , les plus déprimés savent que pour trouver le moyen d’en finir, il faut se rendre dans le magasin de la famille Tuvache. Forte d’une expérience de dix générations et d’un slogan plus qu’efficace (Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort ! ), ce magasin vous propose différentes options toutes plus ingénieuses les unes que les autres pour vous suicider. D’ailleurs les propriétaires vous mettent dans l'ambiance, ils ont un petit quelque chose de la famille Adams, l’optimisme en moins, c'est vous dire ...

    Sauf Alan, le petit dernier qui respire la joie de vivre.

    C’est bien simple,  il est la honte de la famille. Celui qui écoute des chansons gaies alors que le reste de la maison est branché marches funèbres, celui qui voit la vie en rose quand les autres imaginent d’autres kits de suicide à commercialiser (celui inspiré par Alan Turing est particulièrement réussi) ,  il aime la vie alors que sa famille cherche comment aider les autres à mourir.

    Avec cette histoire loufoque et originale, Jean Teulé s’attaque au thème de la mort, devenu si tabou dans nos sociétés modernes, qu’il prend à contre pied.

    "La vie est ce qu'elle est. Elle vaut ce qu'elle vaut ! Elle fait ce qu'elle peut elle aussi avec ses maladresses. "

    Drôle, surprenant, déroutant, provoquant, ce petit livre est un ovni que l’on parcoure sans savoir sur quel pied danser. Volontairement irrévérencieux, il nous interroge et nous bouscule. L’auteur déborde d’imagination et l’on s’amuse de ce conte décalé qui loin de déprimer, donne furieusement envie de vivre.

     

    A dévorer sans arrières-pensées, j'ai mortellement adoré !

    Le magasin des suicides (2007) de Jean Teulé, chez Pocket

  • Le tag des blogueurs lecteurs

    Parmi les blogs que je suis depuis le plus longtemps, il y a celui de Cunéipage qui livre toujours avec justesse des avis passionnés et accessibles. L'exercice paraît simple quand on la lit et je reste impressionnée par son appétit de lecture.

    Alors quand j'ai lu ce tag chez elle, j'ai eu envie de livrer à cet exercice moi aussi, longtemps après avoir répondu à un tag similaire ici, (en 2008 ...)... Qui m'aime, me suive .

     

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    1. Plutôt corne ou marque-page ?

    Définitivement marque-page parce que j’aime voir l’évolution de ma lecture sur la tranche mais il m’arrive, quand j’aime vraiment un livre et qu’il m’appartient, que je sais que je vais le garder,  de corner "délicatement" les pages des passages que j’aime beaucoup.

     2. As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?

    Beaucoup et j’adore ça. J’aime découvrir ce que veut partager la personne avec moi, ce qu’elle a aimé, ce qui a pu lui faire penser que je peux aimer cette lecture ...


    3. Lis-tu dans ton bain ?

    Je n’ai pas de baignoire et l’exercice me semble périlleux, non ?


    4. As-tu déjà pensé à écrire un livre ?

    A mon avis, tout lecteur s’est déjà demandé une fois s’il était capable d’écrire. J’aimerais parce que j’aime écrire  mais je n’ai jamais eu le déclic ou l’idée qui fait franchir le pas.

    Alors, je tiens un blog .

     

    5. Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?

    Le plus grand bien. J’apprécie de pouvoir retrouver des personnages aimés, sur plusieurs livres. L’essentiel est que l’auteur ne perde pas de vue l’intrigue et l’évolution des personnages. Mieux vaut une trilogie dans certains cas que d’étirer l’histoire à n’en plus finir.


    6. As-tu un livre culte ?

    Il y en a beaucoup, je pourrais citer de nombreux romans d'Agatha Christie notamment mais avec le recul, celui que je conseille à tous et qui m'émeut toujours autant reste Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur d'Harper Lee. L’humanité qui se dégage de cette histoire, le regard de Scout sur ce qu'il peut y avoir de plus sombre me fascine. Harper Lee n'a écrit qu'un roman mais quelle œuvre !

    7. Aimes-tu relire ?

    J’aime beaucoup mais je le fais peu, il y a toujours la pile à lire ou de nouveaux romans qui attendent et je le regrette.

    8. Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres qu’on a aimés ?

    Depuis ma rencontre avec Camilla Läckberg aux Quais du polar, l’an dernier ou encore Louise Penny et Sophie Loubière, en mars, je dis oui. Ce sont quelques minutes hors du temps, qui passent trop vite et que l’on garde en souvenir.

    9. Aimes-tu parler de tes lectures ?

    Beaucoup et depuis peu, je découvre le plaisir d’en parler directement à l’oral et c’est délicieux ! Même si j’oublie de dire des choses, si je suis maladroite et que je cherche ses mots.


    10. Comment choisis-tu tes livres ?

    Selon mes envies, mon humeur. J’ai une pile de livres (la fameuse PAL) qui m’ont été offerts ou que j’ai achetés et dans laquelle je puise à ma guise. Selon les conseils des amis ou des blogueurs aussi. Je note, je note ...

    11. Une lecture inavouable ?

    Rien n’est inavouable pour moi. Même un mauvais roman à l’eau de rose est bon à prendre s’il me fait passer un bon moment.

    12. Des endroits préférés pour lire ?

    Je découvre que je peux lire partout. Bien entendu, je préfère être installée confortablement, avec un minimum de calme si possible mais du moment que je peux me plonger dans mon livre en cours, je suis heureuse.

    13. Un livre idéal pour toi serait…

    Le prochain ?

    Celui dont l'intrigue est tellement bien construite qu'elle fait oublier le monde extérieur, avec des personnages travaillés et fouillés, une écriture puissante qui se fait discrète mais dont on ne peut douter de la qualité ...

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    14. Lire par-dessus l’épaule ?

    Non mais j'essaie de lire les titres que les inconnus lisent dans les lieux publics, les transports en commun. Je suis toujours un peu curieuse quand je rencontre un autre lecteur.

    15. Télé, jeux vidéo ou livre ?

    Livre. Série tv. Film. Jeu sur l’ipad. Cependant, l’ordre peut varier …

    16. Lire et manger ?

    Si je suis seule, seulement. De préférence au petit-déjeuner. Ou alors pendant une pause thé ou un goûter.

    17. Lecture en musique, en silence, peu importe ?

    Un léger fond sonore peut être agréable. La radio en sourdine, le chant des oiseaux ou les enfants qui jouent au loin, le brouhaha d’un café …

    18. Que deviendrais-tu sans livres ?

    Je serais perdue. Ils sont au cœur de ce que je suis.

    19. Tu achètes un livre sur le Net et tu le reçois un peu abîmé. Que fais-tu ?

    Je regarde son état, je râle bien sûr. Si ce n’est pas pour un cadeau, je le garde en me promettant d’aller acheter directement, en librairie mes prochains achats. Je ne commande pratiquement plus sur le net, sauf s’il est introuvable ailleurs.

    20. Quel est l’élément qui t’a donné le goût de la lecture ?

    Une mère qui aime profondément les livres. D’en avoir eu sur les yeux et à ma disposition, dès mon plus jeune âge. Qu’elle me raconte des histoires aussi, c’est important pour développer l’imaginaire. Quand vous êtes un enfant unique, vous découvrez rapidement que vous êtes moins seuls avec un roman.

    21. Que penses-tu de toutes ces adaptations cinématographiques ?

    Le plus grand bien. Tout ce qui peut amener les gens à lire est une bonne chose et une adaptation réussie peut avoir cet effet. Evidemment, elles sont toujours différentes de nos lectures, elles n’ont pas la même couleur mais c’est un bon complément.

    22. Si tu ne devais retenir qu’un seul personnage rencontré dans tes lectures, ce serait lequel ?

    Impossible d'en choisir un seul, j'ai toute une famille de personnages dans ma tête.

     

    23. Quels sont les 5 livres de ta PAL qui te font le plus envie ?

    • Le bouc-émissaire et Les oiseaux de Daphné Du Maurier
    • Le lys de Brooklyn de Betty Smith
    • Le tome 2  d’Outlander de Diane Gabaldon, Le talisman
    • La vérité et autres mensonges de Sasha Arango

    24. Si tu ne pouvais plus lire qu’un seul type de livre, lequel ce serait ?

    Des romans probablement. Ce qui me permet de conserver un choix très large.

    25. Comment classes-tu tes livres dans ta bibliothèque ?

    J’ai un classement très personnel, par auteur ou genre et même couleurs. Je pense être la seule à m’y retrouver.

    26. Es-tu livre papier ou e-book ?

    Papier. J’ai essayé l’e-book sur mon ipad et je n’ai pas accroché. Peut-être que c’est différent avec une liseuse mais il me manque quelque chose.

    27. Que fais-tu de tes livres une fois lus ?

    Je les garde. Ce qui est un problème ( une catastrophe ) puisque je lis beaucoup donc je fais régulièrement du tri, je donne, je revends mais je ne jette pas.

    28. Connais-tu la règle de la page 99 ? Et si oui, est ce que tu l’appliques parfois à tes lectures ?


    J’imagine que si le livre ne nous intéresse toujours pas à la page 99, il vaut mieux l’abandonner, non ? Plus le temps passe, plus je réduis ce nombre de pages. 70 maxi pour me décider à continuer ou non.

    29. Quel est, parmi toutes tes lectures, ton « méchant » préféré ?

    Peut-être Mrs Danvers dans Rebecca de Daphné Du Maurier. C’est une ombre qui sème le doute, s’insinue dans les pensées pour mieux détruire.

    30. Que penses-tu des challenges littéraires ?

    Une bonne idée à la base mais finalement contraignant à tenir parce que je décide mes lectures en fonction de l’humeur du moment, selon mes envies.

    31. Quel est le livre que tu as le plus détesté ?

    Le Hussard sur le toit de Jean Giono ou La reine Margot d’Alexandre Dumas. Deux livres imposés au lycée et lus dans la douleur malgré la qualité d’écriture de leurs auteurs.


    32. Ton dernier coup de cœur littéraire ?

    J’ai lu et aimé de nombreux livres depuis le début d’année mais La dame en blanc de Wilkie Collins reste un bijou de suspense, résolument précurseur pour son époque et encore moderne, aujourd’hui.  A découvrir absolument !

     

    Bon début de semaine à tous et surtout, bonnes lectures !

  • Le coeur entre les pages de Shelly King ( Préludes)

    Au programme : Un chat et des livres en couverture, quelques mots clés comme librairie d’occasion, club de lecture, L’amant de Lady Chatterley et correspondance ont suffis à me convaincre de l’importance de lire ce  roman  de la nouvelle maison d'édition au catalogue alléchant, Préludes.

     

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    Même s’il déborde de l’amour des lecteurs pour les livres, Le cœur entre les pages est avant tout l’histoire de Maggie, trentenaire paumée en recherche d’emploi dans la Silicon Valley qui trouve du réconfort à passer ses journées, à lire des romans dégoulinants d’amour, dans sa libraire d’occasion préférée.

    Hugo, le librairie, hippie dans l’âme,  est suffisamment sympathique pour accepter la présence de cette cliente un peu envahissante qui est aussi sa locataire. Il n’hésite pas à veiller sur la jeune femme qui traverse une passe difficile. Ce qui n’est pas le cas de son employé, Jason ou de Grendel, le chat résolument hostiles.  Dizzy le meilleur ami de Maggie lui présente alors l’opportunité du siècle pour récupérer son emploi : il lui faut participer au club de lecture chez une cadre supérieure, Avi qui serait à même de la soutenir pour son retour dans l’entreprise. Maggie a la nuit pour lire L’amant de Lady Chatterley et se montrer suffisamment convaincante le lendemain pour retrouver sa vie d’avant. Deux exemplaires se présentent à elle, l’un neuf, celui de Dizzy, jamais ouvert et l’autre usé et corné laissé par Hugo, qui a mené une vie mouvementée dans lequel elle découvre une correspondance amoureuse entre ce qui semble être deux clients du Dragonfly.  Sa curiosité éveillée, elle dévore les messages échangés et écrits au hasard des pages avant de se servir de l’avis de ce couple sur le roman pour briller au club de lecture …

    Ce qui n’était au départ que quelques mots laissés par des inconnus permettent à Maggie de reprendre en main sa vie et d’essayer de sauver sa librairie préférée de la fermeture.

    Mais encore une fois, rien ne se passe comme prévu et la vie de Maggie prend un nouveau tournant …

    Si l’intrigue du premier roman de Shelly King parlera aux lecteurs des pouvoirs magiques des livres, elle est avant tout celle de Maggie, qui est à un moment décisif de sa vie. Catherine et Henry sont vite oubliés et laissent toute sa place à la jeune femme. Que se soit sa relation chaotique avec sa mère, ses amis, amours et emmerdes  professionnelles, rien n’échappe à la remise en question, il est l’heure de prendre les bonnes décisions.

    Un bémol cependant, la quatrième de couverture qui laisse penser à une lecture doudou voire sucrée,  alors que ce véritable roman d’apprentissage pour trentenaire à la recherche de sen,  se révèle plus fin, qu'il n'y parait, drôle et touchant. En bonus, le dépaysement de ce petit coin de Californie, dans un San Francisco so peace and love et pourtant si connecté …

    Un extrait :

    "Je remis les livres à leur place et restai au milieu de l’allée. Tout à coup me revint l’image qui avait surgi devant mes yeux le jour où j’étais avec Rajhit au fond de la librairie : le toit du Dragonfly se soulevait et je pouvais observer toutes les allées et venues dans les rayons. Je voyais Jason, Nimue, Dizzy et les autres explorer les étagères sen y cherchant ces tendres confessions de désir. Je sentais toutes les histoires autour de moi. Pas seulement celle que racontaient les auteurs ni même les mots qu’avaient écrits des inconnus mais les histoires des livres eux-mêmes. Quelqu’un avait acheté chaun de ces livres flambant neuf, sorti d’un carton. Quelque chose – la couverture, une page lue au hasard ou le résumé en quatrième de couverture- avait poussé une personne à acheter tel ou tel livre. Mais son voyage ne faisait que commencer. Et quel que soit ce voyage, Le Dragonfly n’était qu’une étape sur son chemin. Si bien que là, tous ces livres étaient porteurs d’espoir, celui de ne pas être seuls."

  • Mrs McGinty est morte - Agatha Christie

    Quand tu ne sais pas quoi lire, choisis une enquête d’Agatha Christie …

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    Hercule Poirot est à la retraite et pourtant, on vient de loin le consulter pour résoudre une affaire criminelle … Ici, c’est le super intendant Spence qui doute de la culpabilité de James Bentley, un pauvre bougre condamné à la peine capitale pour le meurtre de Mrs McGinty. La vielle dame a été tuée chez elle et on a volé ses maigres économies cachées sous le parquet.

    Poirot ne saurait laisser planer le doute, il croit son ami lorsque celui-ci lui confie son impuissance face au fait que tout accuse un homme quNil pense innocent. 

     Broadhinny est un petit village paisible, la victime était une femme tranquille, qui n’a jamais fait parler d’elle mais  qui était peut-être un peu trop portée sur les commérages. Ce qui est étrange, c’est que la veille de sa mort, elle soit sortie acheter un flacon d’encre pour écrire une lettre, elle n’avait guère que sa nièce à qui s’adresser et cette dernière a assuré que ce n’est pas dans ses habitudes d’échanger du courrier. A qui était destinée cette lettre ? Et quel en était le contenu ?

    A moins que le mobile du crime ne se cache dans ce journal froissé qui a servi à emballer les dernières affaires de la défunte …

    De construction classique, l’enquête remonte les évènements les uns après les autres, la personnalité de Mrs McGinty est étudiée à la loupe et les habitants des environs deviennent des suspects potentiels.

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    Ce qui fait le charme de cette enquête, c'est de retrouver le personnage, haut en couleurs, d’Ariadne Oliver, véritable double de papier de Dame Agatha. En effet, Ariadne est l’auteur de romans policiers à succès, mettant en scène un personnage récurrent le détective finlandais Sven Hjerson qui lui tape considérablement sur le système. On sent bien que ce sont les paroles de l’auteure qui transpercent le discours de Mrs Oliver :

    Aux Laburnums, la collaboration poursuivait son cours difficile.

    - Je ne crois pas vraiment qu’il soit bien d’en faire un végétarien, ma chérie, était en train d’objecter Robin. Ca fait trop maniaque. Et pas bourreau des cœurs pour deux sous.

    - Je n’y peux rien, répétait pour la centième fois Mrs OIivier. Il a toujours été végétarien, il trimballe partout avec lui son petit appareil pour râper ses carottes.

    - Mais Ariadne, mon trésor, pourquoi ?

    -  Est-ce que j’en sais ? tempêta soudain Mrs Oliver, à bout de nerfs. Est ce que j’en sais pourquoi j’ai inventé cet énergumène ? Je devais être tombée sur la tête. Pourquoi un Finlandais, moi qui ne connaît rien à la Finlande ? Pourquoi végétarien ? Pourquoi toutes ses manies stupides dont il est affublé ? Ce genre de choses vous tombe dessus sans crier gare. On a une idée biscornue … elle a l’air de plaire … alors on continue … et avant même d’avoir compris l’étendue du désastre , on se retrouve en tandem pour la vie avec un Sven Hjerson qu’il va falloir trainer comme le forçat traine son boulet. Quand je pense que les gens vont même jusqu’à vous écrire qu’ils sont persuadés que vous l’adorez. L’adorer, lui ? Si je le rencontrais dans la vie, cet escogriffe de Finlandais, amateur de crudités, je commettrais un meurtre à côté duquel tous ceux que j’ai concoctés jusqu’ici paraitraient de la roupie de sansonnet. " 

    Comme à l’accoutumée, celle-ci se ne passe pas inaperçue, elle est persuadée de détenir l’identité du coupable.  Ariadne passe quelques jours chez Robin Upward pour travailler à l’adaptation de l’un de ses livres au théâtre, là encore, impossible de ne pas y voir l'ombre de Christie .

    Le dénouement surprendra, comme toujours. Reste le petit moment passé dans la campagne anglaise, auprès du célèbre détective dont les habitudes de vieux garçon sont mises à rude épreuve dans cet opus.

     

     

  • Une réécriture moderne d'Emma par Alexander McCall Smith

    En 2013, pour célébrer les deux cents de la parution du roman Orgueil et Préjugés , The Austen Project a mis en place une récriture moderne par des auteurs modernes de l’œuvre de Jane Austen.  Une seule consigne, replacer l’intrigue et les personnages dans le monde d’aujourd’hui.

    Appréciant la plume d' Alexander McCall Smith, à travers sa série Isabel Dalhousie notamment, j’étais curieuse de découvrir comment il pouvait revisiter ce célèbre roman très marqué par son époque et le style de son auteure …

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    Présentation de l'éditeur : 

    Fraîchement diplômée de l’université, persuadée que désormais, elle sait tout de la vie, la jeune Emma Woodhouse revient habiter dans la maison familiale au cœur de la campagne anglaise. Riche et un peu snob, Emma s’entoure d’une cour d’amis qu’elle mène à la baguette. Elle organise des dîners, joue les entremetteuses et donne des leçons de vie à sa nouvelle protégée, Harriett, une jeune femme un peu naïve. Emma manipule les uns et les autres… au risque que ses petites manœuvres se retournent contre elle. Et pour quelqu’un qui croit tout savoir, Emma connaît mal son propre cœur. Une personne va ébranler la confiance indestructible de la jeune femme : son ami et voisin, l’impénétrable George…

    Premier haussement de sourcils : Le sous-titre choisi par l'éditeur pour la traduction française " les aventures d'une jeune frivole" étant complètement ridicule, ce n'est certainement pas un adjectif qui pourrait qualifier une héroïne de Miss Austen ! On peut y voir une jeune femme de bonne société qui aime la légèreté d'une conversation autour d'un pique-nique, rien de plus.

    Passons ...

    Deuxième haussement de sourcils : l’ensemble mis en place par l’auteur respecte l’œuvre de Jane sans en avoir le mordant. Si Austen dressait un portrait pas toujours flatteur de ses contemporains et de leurs mœurs avec humour et dérision, Alexander McCall Smith s’en passe. Il intègre avec justesse son "matériel de base" à son univers et Emma perd un peu de ses couleurs en rejoignant notre époque où elle devient un peu superficielle (jamais frivole, nuance)

    Notons aussi l’homosexualité supposée de l’un des personnages qui semble sorti de nulle et qui énervera les janiétes les plus strictes.

    Mais alors pourquoi s’infliger le supplice prétendu d’une telle lecture dans ce cas-là ?

    Parce que Jane Austen a créé des personnages forts que l’on prend plaisir à retrouver, pour quelques pages encore. Il n’y aura jamais d’austenerie aussi délicieuse qu’un roman de Jane, les maladresses seront nombreuses et notre jugement impitoyable. Néanmoins, si nous acceptons de passer par-dessus nos préjugés ( n’est pas Mr Darcy ?), il peut se cacher d’agréables lectures.  

    Au final, si la comparaison est inévitable et les différences évidentes, Alexander McCall Smith relève le défi en proposant une Emma, déterminée et sûre d’elle et pourtant si naïve quand aux relations et sentiments de ceux qui l’entourent qui se veut la cousine moderne de l’originale.

    Sous le regard attentif de ce cher Georges Knightley, la jeune femme va grandir et apprendre de ses erreurs tout en conservant ce qui fait d’elle une héroïne si attachante.

    Et quelque soit l’époque, qu’il est charmant de suivre le pas de deux de ces personnages …

     

     

    Emma ou les aventures d'une jeune frivole d'Alexander McCall Smith, chez Terra Nova. Sont aussi disponibles les récritures de Raison et sentiments (Joana Trollope) et Northanger Abbey (Val McDermid).