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Roman américain - Page 12

  • Anatomie d'un crime- Elizabeth George- Pocket

    Avant toute chose, il est bon de savoir qu’ Anatomie d’un crime  fait suite au roman  Sans l’ombre d’un témoin, reprenant différents éléments de l’intrigue sous un angle différent. Je ne le savais pas et je dois dire que cela n’a pas gêné ma lecture, tout au plus, décidé à lire le précédent pour en appréhender l'enquête policière. En somme, mettre en place le puzzle.

    Quatrième de couverture :
    Londres. A l'arrière d'un bus qui traverse la ville, le jeune Joël, sa sœur et son frère roulent vers leur destin. Dans un quartier chic, Helen Lynley rentre chez elle. Elle est belle, heureuse, la vie lui sourit. Tout est en place pour une rencontre. Fatale. Car Joël est une arme vivante. Le détonateur ? C'est son histoire. L'explosif ? Son quartier, écrasé par la misère et la violence qu'elle génère. Jusqu'au dernier moment, Joel pense qu'il pourra choisir. Mais d'autres ont peut-être déjà choisi pour lui... Une extraordinaire machine à remonter le crime. Et à le démonter.

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    Si vous vous attendez à une enquête de police typique avec crime et recherche de l’assassin, vous pouvez passer votre chemin car ce roman est réellement atypique et complexe. Pour comprendre ce qui va amener Joël à commettre l’irréparable, l’auteur nous propose pendant près de 600 pages de revenir sur la vie du jeune garçon,, des drames qui jalonnent son existence depuis le décès de son père, victime innocente d’un règlement de comptes et l’hospitalisation de sa mère en institut psychiatrique. Nous plongeons dans les quartiers pauvres de Londres. Ici, c’est la loi de la rue avant tout.

    Leur grand-mère ayant décidée de partir seule en Jamaïque, Ness (Vanessa) la sœur aînée qui ne pense qu’à la drogue et au sexe (c’est là son unique  moyen de paiement),  Joel  et Toby, son jeune frère de 8 ans qui présente de sérieux retards et troubles du comportement, se retrouvent devant la porte de leur tante Kendra. Cette dernière n’est pas franchement heureuse de la situation mais prend en charge la fratrie. Au fil des mois qui vont suivre, elle n’aura de cesse de vouloir remettre Ness sur la bonne voie, de les aider comme elle le peut et d’éviter à tout prix une séparation et les services sociaux.

    Joel n’est pas une petite frappe, il n’a même rien du voyou, c’est un gamin plutôt sympathique, dépassé par une situation et des responsabilités qui ne devraient pas être les siennes. A un âge clé ( à 12 ans, on ne veut plus être considéré comme un gamin mais il est difficile de prendre des décisions d’adute),il va essayer de se faire une place dans cette cité, de se préserver des rencontres avec les dealers et autres brutes. Un conseiller de son collège va tenter de l’attirer vers le monde des lettres car Joel est doué. Mais les mots ne seront pas d’une grande aide pour protéger Ness et Toby …

    Implacable. Captivant. En tant que lecteur, nous savons que Joel va commettre cet acte et nous suivons cette longue descente aux enfers, ces mauvaises rencontres et autres pactes qui conduisent au drame. Un sentiment de frustration grandit au fil des pages. Les choses auraient elles pu être évitées ? Certainement. Ce qui est encore plus déchirant …
    Plus de 700 pages et pourtant, aucune lassitude. L’ensemble est sombre, le décor sordide mais à aucun moment, le récit ne tombe jamais dans le voyeurisme ou le racolage. Il amène à réfléchir sur la société, ce qu’il est possible de faire ou pas mais aussi le regard que nous pouvons porter sur ces quartiers, les préjugés et idées fausses que nous en avons.

    En ce qui me concerne, il s'agit de ma première rencontre avec l'américaine Elizabeth George. Qui m'encourage fortement à poursuivre cette découverte ;)  ...

  • "Sexe, diamants et plus si affinités" - Lauren Weisberger- Fleuve Noir

    Elles sont trois amies qui se connaissent depuis la fac et qui approchent la trentaine : Emmy, la brunette fleur bleue qui voit ses projets de mariage et bébé, tombés à l’eau quand Duncan la quitte pour une pom-pom girl. Adriana, la bombe brésilienne qui vit de la rente allouée par ces riches parents, vole d’aventures  en aventures …d’un soir. Reste Leigh, éditrice qui semble avoir la vie parfaite (un job qu’elle aime, un homme qui l’aime) et qui pourtant, n’est pas aussi heureuse qu’elle devrait m’être et garde cette insatisfaction pour elle. Lors d’une soirée censée remonter le moral d’Emmy, les filles boivent un peu plus que de raison et décider de se lancer un défi : Emmy devra multiplier les conquêtes alors qu’Adriana s’essaiera pour la première fois de sa vie, à une relation monogame. Quand à Leigh, elle devra continuer de profiter pleinement de sa vie si harmonieuse…

     

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    La couverture est si jolie ...

    Trois amies déambulant dans un New York chic et sexy, en débattant sur leurs relations amoureuses, voilà qui nous rappelle quelque chose … Pour un peu, le générique de " Sex and the city " résonne dès les premières pages et c’est l’un des reproches que je ferais à ce livre qui à défaut d’être original, il se montre très superficiel. Trop.

    Sans compter que les clichés sont aussi gros que les diamants convoités…  Les trentenaires seraient elles en mal d’amour ? En gros, soit la femme est une croqueuse d’homme, soit elle veut se marier. La solution au problème est-elle forcément ce changement radical de vie ?
    Il y a heureusement Leigh qui est sans doute, le personnage auquel il est le plus facile de s’identifier. Elle doute mais n’ose pas forcément s’opposer à ces images de bonheur que nous imposer la société. Elle a tout et devrait être heureuse … mais elle ne l’est pas et devra affronter ses peurs pour se (re)trouver enfin.

    Grâce à l’amitié touchante de ces femmes, on tourne les pages, se demandant enfin si l’on va tomber sur un bon passage, ce qui n’arrive pas très souvent. Le livre est finalement très inégal et si son auteur n’était Lauren Weisberger, je serais sans doute moins sévère  mais voilà, elle a écrit cette critique si délicieusement acide qu’est " Le diable s’habille en Prada ". Son second livre "People or not People"  se tournait déjà vers les romans Chick litt avec beaucoup de drôlerie et de légèreté que l’on ne retrouve malheureusement pas dans ce dernier.
    Il faut dire que les studios sont déjà sur le coup. D’ailleurs, quel livre n’est pas adapté au cinéma ? Depuis quelques années, c’est le cas de beaucoup, avec plus ou moins de réussite…

    Alors évidemment, la lecture de " Sexe, diamants et plus si affinités "  est distrayante mais il ne faut pas en attendre plus que ça. A lire au bord de la piscine en plein été, on ne risque pas la migraine.

    Diantre, serais-je devenue trop vieille pour apprécier la chick - ?

    L’avis enthousiaste d’une célibattante. Ceux plus proches du mien sur Amazon.

  • " A perte de vue"- Amanda Eyre Ward- Pocket

    Une maison dans la banlieue New Yorkaise, comme il en existe tant. Lorsque leur père boit plus que de raison et que les sons de la dispute de leurs parents sont insupportables, les trois sœurs se cachent dans la penderie de Caroline, l’ainée où elles dorment, blotties les unes contre les autres, le reste de la nuit. Jusqu’au jour où elles décident de fuguer. Tout est en place. Les deux adolescentes Caroline et Madeline attendent qu’Ellie sorte de classe. Elle avait cinq ans et ne viendra jamais.
    Seize ans plus tard, leur père est décédé et c’est leur mère qui essaie tant bien que mal de maintenir un semblant de lien familial entre deux sœurs que tout oppose. Le drame a séparé les aînées, autrefois si proches.  Madeline est maintenant mariée. Enceinte, elle est résolue à clore l’enquête sur la disparition d’Ellie pour passer à autre chose. Caroline s’y refuse. Lorsque sa mère lui montre une photo trouvée dans la presse, Caroline est surprise par la ressemblance : cette jeune fille pourrait-elle être Ellie ? Pourquoi sourit-elle alors que sa famille la cherche en vain depuis toutes ces années ? Caroline décide de résoudre ce mystère et part pour le Montana…

     

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    L’intrigue de ce roman est comme un puzzle. Chaque chapitre apporte de nouvelles pièces mais on peut avoir une idée de l’ensemble qu’une fois, tous les morceaux à leur place, à la toute fin. Dire que ce livre est captivant est un doux euphémisme ! Il est envoutant !

    Sa construction permet de faire des sauts dans le passé et de comprendre pourquoi les filles avaient décidé de fuguer et leur culpabilité immense lors de la disparition de leur petite sœur. Comment se remettre d’un tel drame ? Madeline semble s’en être mieux tirée que Caroline trentenaire un peu paumée,  qui vit seule à la Nouvelle Orléans. Puisqu’elle n’a rien à perdre (pas même son boulot de serveuse),  c’est elle prend qui  sa voiture pour le Montana, la tête pleine d’interrogations….

    Il y a  de la peine mais aussi de la tendresse  et  de l’amour, dans ces lignes. L’absence a envahi  les vies de chacune, se faisant plus lourde à porter chaque jour et pourtant, c’est l’espoir que l’on ressent le plus.  Jusqu’à la dernière page, le cœur du lecteur bat très fort et il est difficile de ne pas être très ému par la tournure des évènements.

    Une belle surprise en début d’année ! Je suis conquise ! Et encore plus tentée de découvrir les autres romans d’Amanda Eyre Ward  comme " le ciel tout autour " dont Mam’zelle a fait une excellente critique, à lire ici.

    Les avis enthousiastes de Clarabel et Fashion.

    ***

    Dans un genre complètement différent et résolument plus léger, je suis en train de lire le dernier roman de Lauren Weisberger, l'auteur du "Diable s'habille en Prada" et je suis loin d'être aussi convaincue. J'ai aimé, comme beaucoup, la critique féroce du "Diable" que le cinéma a édulcoré, dans un film pourtant réussi. "People or not People" se tournait plus vers la comédie, avec brio. Avec "Sexe, diamants et plus si affinités" (quel horrible titre !), on sent nettement l'influence de Sex and the city, Lipstick Jungle ou encore Gossip Girl. Que j'aime aussi mais il y a quand même comme une surdose ... Heureusement, il y a le personnage de Leigh. Bref, je vous tiens au courant !

  • "Ecoute-la" - Sarah Dessen- Pocket Jeunesse + edit: jolie visite

    Annabelle est la jeune adolescente américaine blonde typique, à qui tout réussit. Grande et jolie, elle est la dernière d'une famille de 3 filles où chacune fait du mannequinat, sous le regard de maman. La fratrie est unie et derrière les grandes baies vitrées de la maison moderne, on peut facilement croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais les apparences, oh les apparences sont trompeuses ! En cette rentrée, Annabelle se sent plus seule que jamais. Il y a la maladie de sa soeur.  Et voilà deux mois que sa meilleure amie ne lui parle plus. Pire que tout,  Sophie l'a exclue du groupe des élèves populaires. Isolée, Annabelle passe les heures du déjeuner sur un muret, à quelques mètres de Phil, ce garçon solitaire qui passe sa journée à écouter la musique sur son Ipod. Une amitié est elle possible entre ces deux caractères différents ?

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    Ce roman est plein d'espoir. Si Annabelle arrive un jour à formuler ce qui la ronge, peut-être arrivera-t-elle à se libérer de ce poids sur le coeur,  comme sa soeur, qui,  pourtant réticente aux traitements, dans un premier temps, va mettre en application les conseils et essayer de reprendre le cours de sa vie. Tout doucement, simplement, la parole aide. Parce qu'il y a toujours quelqu'un pour écouter ... Et si Phil est cette oreille attentive, ça ne gâche rien ! Parce qu'il est attachant ce grand solitaire ... L'écriture est très fluide, douce aussi. Il est très difficile de reposer ce livre avant la fin ... Vous êtes prévenus !

    Voilà un livre, qui une fois de plus, mérite que le lecteur laisse de côté ses préjugés concernant la littérature jeunesse et s'autorise à découvrir cet univers. C'est bien connu, une fois adulte, il faut lire des livres de grands. Pas question d'aller piocher chez les ados, pensez-donc ! Sauf que ... L'étiquette permet d'indiquer un âge à partir duquel lire les histoires mais comme Tintin, il n'y pas vraiment de limite d'âge, avoir été adolescent ne s'oublie pas ! Comme Clarabel, je lutte contre les idées reçues concernant les romans jeunesse et j'espère bien vous convaincre ;) !

     

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    L'auteur , Sarah Dessen, a elle-même été ennuyée quand son éditeur a qualifié son premier livre de "roman pour jeunes adultes", contrariée par l'étiquette . Pourtant le succès et les autres romans ont su dépasser ce cadre : "Ecoute-là "est resté 17 semaines sur la liste des best-sellers du New York Times !

    Je remercie à remercier ma filleule pour le prêt de ce livre décidément très "voyageur": offert, adoré mais perdu, il doit son retour au pied du sapin, aux extras antennes de SuperMarraine et de son indic de choc. Alors quand toi aussi, tu vois les nuages gris dans ton ciel, n'hésite pas à parler, jamais. Il y aura toujours, au moins, SuperMarraine ;).
    Edit du lundi matin: Alors que j'étais assise à mon bureau, parcourant vos blogs comme tous les matins, le dernier Souchon sur la platine, assez fort dans la pièce, mon regard est attiré par une forme "marron" au dehors ... Voilà que sur le rebord du balcon, sur le côté de ma fenêtre, un écureuil me regarde ! Magnifique, avec sa queue en panache, pas peureux pour deux sous, yeux dans les yeux, nous sommes admirés quelques minutes et il s'en est retourné. Vivre en ville après ça ? Seulement si j'y suis obligée (ok, je ne suis pas en pleine campagne non plus mais j'espère avoir toujours accès à un bout de verdure).

     

  • "Prochain arrêt le paradis" Melissa Bank- Rivages

    Le premier roman de Melissa Bank, "Manuel de chasse et de pêche à l'usage des filles" présentait son héroine new yorkaise, par bribes, de son adolescence à l'âge adulte et la quarantaine. Des petits passages sur sa vie, sa famille, sa vie amoureuse, ses amis, son travail. Ce second roman reprend exactement le même shéma ! Ce qui pourrait être lassant est cependant une réussite puisque si je garde un souvenir flou du premier (et un amour immense pour son adaptation "Suburban girl" qui n'a que peu de choses en commun avec le livre), j'ai beaucoup aimé ce second roman et son héroine Sophie.

     

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    Sophie, si elle est une enfant espiègle et drôle, n'est pas très studieuse. Des leçons d'hébreu qu'elle a décidément beaucoup de mal à suivre à cette fac que personne ne semble connaître, elle multiplie les jobs en attendant "mieux". C'est une gentille fille comme il en existe beaucoup. A défault de faire ce qu'elle veut, elle fait comme elle peut. Elle se lie d'amitié avec Venice à la fac puis Dena mais les perds de vue toutes les deux, les amants se succèdent alors que ses deux frères Jack et Robert et même sa mère, gèrent leurs vies.

    L'écriture est fluide, les chapitres se suivent et surprennent mais je pense que le rythme de l'histoire, son absence de réelle "action" peut déranger. On aime ou ... pas.  

    Heureusement, il y a la côte Est , le Surrey, Bob Dylan, New York, l'édition, le judaïsme très présent qui transpose l'ambiance des films de Woody Allen, la famille Applebaum très présente, toujours là pour soutenir Sophie.

    En résumé, les points - :

    • Une construction identique au premier roman de l'auteur, avec des sauts dans le temps qui peuvent pertuber la lecture.
    • Pas ou peu d'évolution de l'héroine au fil des pages. Elle peut sembler "peu ambitieuse".

    Les points +:

    • La côte Est puis New York en toile de fond ainsi que les reférences musicales ou littéraires qui apparaissent.
    • Une héroine ordinaire. Ni Wonderwoman, ni très chanceuse. Très humaine, finalement.
    • Une famille qui soutient, deux frères très différents mais toujours présents et une mère qui se révèle au fil des pages.
    • Le simple fait que j'ai aimé ce livre et que je vous en parle (comment ça, " ce n'est pas objectif" ???!!!)

    Une critique de l'auteur ici