J’avais prévu de vous écrire une note à forte tendance Potterienne mais j’ai appris le décès d’une femme particulière, ce matin et j’avais envie d’en parler.
Elle était une des plus anciennes amies de la famille. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours entendu parler d’elle et les bons souvenirs étaient souvent évoqués à la maison, par ma mère. A travers elle, c’était l’enfance, les jeudis après midis, les rires dans la maison familiale qui résonnaient encore.
Cette dame était adorable, elle était très gaie, enjouée tout en étant très profonde dans ces réflexions. Elle avait cette sagesse qui vous fait relativiser les ennuis de la vie et c’est ce qui manquera sans doute à ma mère. Ces dernières années, elles s’étaient rapprochées, la seconde devenant l’oreille attentive aux confidences d’une grand-mère digne qui avait du mal à accepter parfois le poids de la vieillesse. Elle avait été modiste avant de s’occuper de ses enfants et elle me donnait l’impression d’avoir vécue à une autre époque, où le monde me paraissait plus « joli » ( ce qui était un peu idiot de ma part si on pense à l’après guerre mais dans ma tête de petite fille, les chapeaux ont toujours été synonyme d’élégance).
Quelqu’un a dit « c’est une délivrance ». J’ai encore du mal à ressentir la mort de cette façon.
J’en ai peur, elle me révolte. J’ai du mal à concevoir la « fin d’une vie ». Le but du jeu est de surmonter tout ce que l’on peut au fil des années pour que cela s’arrête comme ‘ça’ ?
Mon éducation catholique devrait m’apporter un certain soutien.
Pourtant, je ne me sens pas rassurée pour autant. Parce ces histoires de Paradis, je ne sais finalement pas quoi en penser. Parfois, j’ai envie de croire simplement que les personnes chères sont toujours là près de nous, sans me poser de questions. Et je crois que d’une certaine façon, c’est ce qui se passe. Après la peine, le chagrin, reste tout les bons moments. Le temps efface un peu les larmes et si l’on continue de parler des personnes disparues avec amour, je reste persuadée que ces mêmes personnes restent dans le cœur des autres.
Je me souviens d’une phrase très simple qui m’avait frappée. Au milieu de tous les textes que je devais choisir pour l’enterrement de mon grand-père, j’étais tombée sur ces quelques mots de Martin gray.
Juif polonais, il a été déporté pendant la seconde guerre mondiale. Il a pu s’évader et a raconté son terrible parcours dans son roman « Au nom de tous les miens ». Revenu à une vie enfin « normale », il devra faire face à la douleur de perdre sa femme et leurs enfants dans l’incendie de leur maison dans les années 70, en Provence. C’est à travers l’écriture qu’il trouvera le courage d’affronter la vie et qu’il transmettra son message de paix et d’espoir.
Cet homme qui a vécu tant de drames, a déclaré à propos de la mort (et da sa « signification ») : » Je ne sais pas, je cherche… ».
Depuis, cette phrase me revient souvent à l’esprit. Elle est si douce, ne porte pas de jugement et réconforte d’une certaine façon. Si même lui se pose des questions…
Et puisque j’ai tendance à voir des signes dans les petites choses qui m’entourent, la première chanson que j’ai entendue, après avoir appris son décès, est « Little wing » reprise par The Corrs.
Ses paroles s’envolent dans la pièce, comme un écho …
« When I'm sad she comes to me
With a thousand smiles
She gives to me, free
It's alright, it's alright' she says
Take anything you want from me
Anything”