"Et puis Paulette..." est un (trop court) roman qui vous réconforte et vous donne confiance en la nature humaine.
L'intrigue a la bonne idée idée de se dérouler à la campagne, dans une ferme qui est depuis longtemps, bien trop grande pour son propriétaire, Ferdinand. Un peu bourru et solitaire, il n'y a que ses petits fils pour lui donner une raison de vivre. Mais voilà, les "Lulus", habitent en ville maintenant, ce qui est embêtant puisque le viel homme a tendance à se fâcher avec sa belle-fille pas commode. Avec son fils, la distance s'est installée et la communication semble rompue.
Et puis, il y a cette nuit d'orage qui va tout changer et qui va réunir, sous le toit de Ferdinand, les âmes perdues de la région : Marcelline la voisine et Guy, son ami veuf, forment avec lui, le noyau dur de la ferme. Comme la cohabitation se déroule à merveille, il ne faut pas s'étonner de voir d'autres pensionnaires de tous les âges, emménager, à leurs côtés.
Malgré des sujets lourds comme la perte d'un enfant, le poids d'une solitude non choisie, la vieillesse et la délicate question de la fin de vie, on ne peut s'empêcher de savourer les petits moments de drôlerie comme la création d'un emploi du temps baptisé "Organivicoc" par l'insomniaque Guy ou la révélation qui concerne Chamallo, le minet de la maison.
Evidemment, au fil des pages, il s'installe un monde de bons sentiments qui peut paraître un peu trop facile ... Et alors ? Ne lit-on pas de romans pour s'évader du quotidien, de ces autres qui peuvent parfois se révéler si pénibles ? Un livre ne reste-il pas le meilleur remède à bien des maux ? Si seulement, nous pouvions retrouver dans nos vies, cette solidarité qui nous manque tant ! En lisant les aventures de Ferdinand et sa bande, vieillir faire moins peur ! Si l'ensemble se veut doux, il n'en n'est pas moins juste et loin de toute guimauve.
Quelques critiques reprochaient le fait que des personnes âgées ne peuvent s'adapter à de si grands changements ce que je réfute complètement : quand survient une crise, l'être humain est capable de beaucoup et les colocations de seniors, sont de plus en plus nombreuses ...
Vous l'aurez compris, j'ai été émue et touchée, jusqu'aux derniers pages qui peuvent laisser penser à une suite . S'il vous plait, Mme Constantine, offrez-nous encore un peu ce petit coin de paradis qui fait de bien !
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Et puis Paulette ... , de Barbara Constantine, chez Calman Lévy