" Cinq filles, 3 cadavres mais plus de volant " d'Andrea H.Japp

C/o Girls in the city, Marabout. Un livre grand format, la seule exception dans ma liste.

Nos lectures dépendent vraiment de nos humeurs et de nos envies. Vous aimez les romans policiers mais vous avez envie de quelque chose de différent, d'un peu nouveau. J'ai ce qu'il vous faut ! Un mélange de chick-litt avec la juste dose de suspense !

Présentation de l'éditeur
Cinq copines partagent depuis toujours leurs déboires professionnels et sentimentaux : Emma la blonde pulpeuse en mal d'enfant, Nathalie la mère au foyer qui vient de se faire plaquer, Hélène la tête chercheuse qui a fait de son absence de diplomatie une arme redoutable, Charlotte la psy qui finit toujours par coucher avec le plus gratiné de ses patients, et enfin Juliette, l'esthéticienne qui dorlote une clientèle masculine triée sur le volet. Le jour où Charlotte découvre un cadavre enchaîné au volant de sa voiture, elle panique et appelle immédiatement ses amies à la rescousse. Très vite, elles échafaudent un plan mais se retrouvent prises dans des histoires qui les dépassent largement, d'autant plus que d'autres cadavres s'en mêlent et que le premier a disparu...

Quand la reine du crime s'attaque à la chick lit, autant dire qu'on s'amuse drôlement et qu'on tourne les pages aussi vite qu'on engloutit un macaron !

Je ne sais pas ce que vous en pensez mais une telle proposition m'a enchantée ! Surtout que l'ensemble se révèle à la hauteur: c'est à dire, drôle, très drôle, léger juste ce qu'il faut, l'enquête tient la route même si elle est un brin secondaire (on va dire que ce que l'on attend, c'est surtout  la réaction des filles face aux événements), ces 5 amies sont rigolotes mais pas sottes et leur amitié réchauffe le coeur !

Andrea H. Japp, qui traduit notamment les romans de Patricia Cornwell est reconnue en tant qu'auteur de romans policiers et son incursion dans ce monde de poulettes est plus que réussie, son sens de l'humour fait mouche et nous permet de retrouver les qualités qui font parfois défaut aux nombreux romans du genre.

Un extrait qui lance une théorie pas tout à fait fausse sur les romans de Jane Austen ....

"_Je vais écrire. J'en ai toujours eu envie. Je vous rappelle que j'allais passer une licence de lettres quand j'ai épousé Laurent et abondonné mes études.

_ Écrire ... Quoi ? Tes mémoires ? s'informa Charlotte, un peu estomaquée.

_Non. De la littérature féminine.

_ Quoi ? Princes charmants gommeux, mignonnes bergères avec quatre neurones infoutus de s'allumer en même temps, le tout sur fond de violons ? s'insurgea Hélène. File moi le Lexomil tout de suite !

_Écoutez-moi. A votre avis, c'est quoi Jane Austen et les soeurs Brontë ? De la littérature féminine !

_Oh, comme tu y vas ! protesta Hélène. Là, je suis désolée mais on est dans la littérature, la vraie. Bref la littérature tout court.

_ Réflechis. Pense à Austen ou Brontë: je t'aime, tu m'aimes. Je soupire parce que je crois que tu ne m'aimes pas, j'hésite, je souffre, tu souffres et tout finit bien après plein d'emmerdements. Jane Eyre et Raison et sentiments. Ou alors, ça se termine mal et je vivrai ma vie entière avec cet enfer, les Hauts de Hurlevent. Bref, tu as peur, tu pleures, tu ris et c'est beau. C'est la vie comme elle devrait être; c'est à dire largement moins barbante que le CAC 40, le tiers provisionnel ou les engueulades avec le patron ou le garçon boucher. La grosse différence, ce qui en fait des chefs d'oeuvre de la littérature tout court, comme tu dis, c'est que ces dames écrivaient et pensaient admirablement bien. C'est ce que je vais tenter de faire.

Une sorte de recueillement accueillait cette tirade, chacune pesant le pour et le contre. Hélène haussa les sourcils de surprise. Orgueil et Préjugés  et Jane Eyre faisaient partie des monuments de sa bibliothèque. Pourtant, elle n'y avait jamais songé sous cet angle. Toutefois en amoureuse des faits et de la logique, force lui était d'admettre que Nathalie n'avait pas tout faux. Loin de là. Or donc, ne voilà-t-il pas qu'elle se retrouvait fan de littérature féminine sans jamais l'avoir soupçonné ? Un choc. Choc partagé si elle en jugeait par les mines concentrées des autres. "

"Charlie n'est pas rentrée" de Nicci French - Pocket

Après cette parenthèse " pour un peu, mummy aurait pu ne rien recevoir pour ses 60 ans "  (en cours de résolution), revenons à nos moutons et ma sélection de thrillers. Encore un. Avec une couverture, nettement plus jolie.

Alors qu'elle s'apprête à quitter la grisaille de Sandling Island pour des vacances au soleil avec sa famille, Nina attend Charlie, sa fille, adolescente imprévisible et secrète. Mais Charlie est en retard et Nina est de plus en plus inquiète. Elle le sent : Charlie est en danger. Fugue, accident, kidnapping ? Dans la petite île battue par les vents, face à l' indifférence de ses voisins et à la lenteur de la police, Nina entame une angoissante course contre la montre pour sauver sa fille. Sa seule arme pour sortir de ce cauchemar : son instinct...

 Avec seulement cinq petites minutes de retard, je suis sure que nous avons réussi à causer bien du souci à nos mères et qu'elles ont ressenti l'angoisse elles-aussi qu'il soit arrivé quelque chose de grave. Au départ, tout va bien pour Nina, il reste des petits trucs à glisser dans les valises, la voiture à faire démarrer mais le soleil de la Floride les attend, son nouveau petit ami, ses enfants et elle. Sauf que Charlie manque à l'appel. Etrange parce qu'elle avait bien précisé qu'elle serait à la maison. Elle a bien passé la nuit chez des amies mais ces dernières étaient autrefois ses ennemies, au collège. Tout est-il vraiment rentré dans l'ordre ? Les minutes passent et la peur se fait plus grande pour Nina. Personne ne semble vouloir la prendre au sérieux, "elle va revenir, attends un peu".A mesure que les minutes passent, on sent bien qu'il faudra plus que des belles paroles pour retrouver Charlie.

Au fil des pages, la tension monte, notre rythme cardiaque s'accèlère, peut-être parce que l'enquête de Nina pourrait être la nôtre ... Elle cherche dans les affaires de sa fille, refait son chemin et découvre qu'elle ne connaît peut-être pas aussi son ado qu'elle le pensait. Là aussi, c'est un sentiment qui nous parle. Nous avions bien quelques secrets, à cet âge. Sans importance ou presque. Ce qui est terrible, c'est de ressentir l'impuissance de Nina, la voir se débattre face aux autres, comprendre avec elle le danger qui se profile. Le mauvais temps qui s'abat sur l'île ne faisant que renforcer l'angoisse ...

Nicci French. Pseudo qui fait penser à un personnage de soap. Ou à un très bon nom d'auteur de romans policiers !  Nicci French est le pseudonyme conjoint de Nicci Gerrard  et de son mari Sean French . Ils sont tous les deux écrivains et journalistes anglais. Et ils sont sacrément doués, ces deux là ! "Charlie n'est pas rentrée" est un vrai coup de coeur !

"Ne le dis à personne" d'Harlan Coben

Cette semaine, je vous propose une petite sélection de romans policiers/thrillers ! Chaque jour, une idée de livre de poche à lire pendant l'été parce que, pour beaucoup,  c'est la saison où l'on a enfin le temps de lire, ce que l'on souhaite.

 

"Ne le dis à personne" a connu le succès il y a quelques années avec notamment, son adaptation sur les écrans français par Guillaume Canet et le prix des lectrices de ELLE (en 2003). Son auteur, Harlan Coben est le seul à avoir cumulé les trois prix les plus prestigieux récompensant le roman policier aux États-Unis. Et avec tout ça, j'ai réussi l'exploit de passer à côté de ce thriller plus qu'haletant !

Présentation de l'éditeur : Imaginez... Votre femme a été tuée par un serial killer. Huit ans plus tard, vous recevez un e-mail anonyme. Vous cliquez : une image... C'est son visage, au milieu d'une foule, filmé en temps réel. Impossible, pensez-vous ? Et si vous lisiez "Ne le dis à personne..." ?

Pédiatre, David Beck exerce dans une clinique pour le compte de Medicaid, structure sociale qui prend en charge les pauvres sans couverture sociale. Il aime son métier et l'exerce avec passion. Mais sa vie a été brisée lorsque son épouse, Elizabeth, qu'il connaissait depuis l'enfance, fut assassinée par un tueur sadique qui marquait ses victimes au fer rouge. Huit ans après ce drame, il reçoit un étrange e-mail codé dont la clé n'était connue que de lui-même et d'Elizabeth. Abasourdi, David essaie de se souvenir des détails qui entourèrent l'assassinat de sa femme, dont le propre père, officier de police, identifia formellement le corps. Impatient, il guette le prochain message qui lui donne rendez-vous le lendemain. En cliquant sur un lien hypertexte, il découvre alors le site d'une caméra de surveillance de rue et dans la foule, il voit, stupéfait, passer Elizabeth qui le regarde en articulant "Pardon, je t'aime"...

David est un mec sympa. Il soigne ses petits patients avec sérieux et s'occupe de son père malade, quand il rentre chez lui. Son humour l'aide à surmonter le passé et ses mystères. En apparence, il semble aller bien mais reste traumatisé par cette fameuse soirée d'été où il n'a pu sauver Elizabeth. La date "anniversaire " approche et les souvenirs refont surface. Ainsi que ce mystérieux mail, aux codes secrets. Elizabeth serait-elle encore en vie ? Pourquoi n'a- t- elle pas donné signe de vie pendant toutes ces années ? Autant de questions qui plongent David dans la confusion. Le piège se referme sur lui puisqu'il se retrouve pris au piège et poursuivi à son tour ...

Si le principe même du thriller est de tenir son lecteur en haleine, le pari est ici, plus que réussi ! Le suspense va crescendo, les pièces du puzzle semblent invraisemblables de prime abord et pourtant, tout va s'emboiter avec génie. Les zones d'ombre s'éclairissent, des secrets sont révélés et il est bien difficile de lâcher ce roman avant le dénouement , à couper le souffle ! L'histoire du type ordinaire se retrouvant mêlé malgré lui, à une affaire qui le dépasse, n'est certes pas nouvelle mais Harlan Coben maîtrise son intrigue avec brio, y apporte sa sensibilité et son sens de l'humour qui permettent d'alléger l'atmosphère et de rendre David encore plus attachant. Voilà encore un roman efficace qui tient toutes ces promesses !

"Ex & the city" - Alexandra Heminsley

Quoi qu'on en pense, être larguée, ce n'est pas la fin du monde.

C'est ce que nous explique, la britannnique Alexandra Heminsley dans ce " Manuel de survie à l'usage des filles larguées ". Elle partage avec nous, lectrices, ses expériences passées, n'écarte pas ses erreurs, dresse la liste des femmes larguées célèbres ( Jennifer Aniston restant "la" référence, peut-être parce qu'elle a su reconnaître qu'elle avait mal et se remettre de sa séparation, le tout sous les yeux de la planète entière et peut-être de deux ou trois extraterrestres), nous expose des preuves scientifiques et propose des conseils simples mais efficaces, le tout avec beaucoup de recul et d'humour.

Les chapîtres s'enchainent sans temps mort, il y a du ryhtme dans ces pages ! Ecrit par une "poulette" qui sait rire de la situation ! Particulièrement interessant, la liste des chansons de rupture. A écouter, au tout début, vos larmes s'ecrasant sur le bol de glace ou pour reprendre espoir. A noter des avis masculins qui n'hésitent pas à avouer, sous couvert d'anonymat, un penchant pour Take That !

Savoir que l'on n'est pas la seule à vivre cette souffrance est sans doute réconfortant. Nous avons toutes tendance à faire les mêmes erreurs comme cette envie folle qui nous prend de l'appeler au téléphone ( jamais, jamais !) , qu'une tendance "Bridget Jones" est fort possible mais qu'il faut ressortir un jour et quitter son pyjama en pilou ...

Je remercie chaleureusement le site Chez les filles et les éditions Belfond pour ce livre qui a su me redonner le sourire (et ce n'était pas gagné).

"L'amour est à la lettre A" - Paola Calvetti - Presses de la cité

Milanaise romantique, Emma décide de changer radicalement de vie en ouvrant une librairie de quartier baptisée Rêves&Sortilèges. Le charme et l'originalité de sa boutique résident dans sa spécialité : les livres consacrés à l'amour. Emma, qui semble s'être résignée au célibat depuis son divorce, na pas son pareil pour dénicher l'ouvrage qui aidera un client perdu sur la carte du Tendre. C'est évidemment par l'intermédiaire d'un livre qu'Emma retrouvera Federico, son grand amour de jeunesse. Alors qu'ils ne se sont pas vus depuis trente ans, tout se passe comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Si ce n'est que Federico vit à présent à New York, où il est architecte, marié et père d'une adolescente. Malgré tout, Federico et Emma entament une relation épistolaire, après avoir ouvert chacun une boîte postale dont ils sont les seuls à connaître l'existence... Dans ce roman hors normes, Paola Calvetti rend un vibrant hommage au pouvoir des mots et de la littérature. A lire pour rêver, les yeux ouverts, à toutes les possibilités de l'amour.

Envoyé par le site Chez les filles (que je remercie chaleureusement), ce roman a suscité de nombreuses réactions très différentes sur la blogosphère. Certaines ont aimé, d'autres agaçées ou ont même abandonné leur lecture. Moi ? L'association des mots Italie- Librairie- Amour- Lettres- New York a suffisait pour me convaincre de lire ce roman. Je me suis lovée dans un coin de la petite librairie et j'ai suivi avec plaisir, le parcours de tout ce petit monde ...

L'histoire d'amour en elle-même est jolie. Deux amoureux qui se retrouvent des années après et qui se rédécouvrent grâce aux mots, je trouve l'idée formidable. Chacun a fait sa vie, voit les choses différement, Emma ne se souvient même pas de la véritable cause de leur rupture mais de la douleur qui a suivi, oui. Je suis peut-être trop entière mais le fait que Frederico soit marié, m'a gênée dès le début. Non content d'être so macho(il vénère sa fille, ne parle pas de sa femme), ses lettres dégoulinent de "tu me manques" à Emma alors qu'Anna vit à ses côtés et c'est plus fort que moi, j'ai ressenti un élan de compassion pour cette femme et leur fille. Frederico ne veut pas faire de mal Sarah qu'il aime tant. Aurait-il peur de descendre de son piédestal de papa adoré ?

De ces échanges, Emma semble gagner une certaine confiance en elle, tout au long des pages. Cette femme qui avait décidé qu'à 50ans, elle ne vivrait plus une histoire amoureuse (quelle drôle d'idée ?!)redécouvre les sentiments, l'attente, les palpitations et la fièvre qui s'empare de vous avant un rendez-vous ... Elle grandit, elle grandit. Professionnellement notamment avec le succès de sa librairie.

Cette boutique, nous en rêvons tous (tes). Une librairie où il fait bon flâner, où les personnes présentes vous donneront des conseils judicieux sans pour autant vous pousser à l'achat, les livres classés selon des thèmes un peu loufoques comme "amours et crimes", " missions impossibles" ou encore "coeurs brisés" invitent à la découverte ... Et cette mezzanine ! Un endroit délicieux où il fait bon lire, où les lecteurs se croisent et qui justifie à lui seul, la lecture du roman de Paolo Calvetti. Un rien de "The Shop around the corner" du film "Vous avez un message" qui me plait tant. A visiter sur ce site : ici .

Par contre, si vous avez l'intention de lire Rebecca de Daphné Du Mautier, sautez la page 174, l'auteur a eu la drôle d'idée d'y faire un résumé très détaillé. A 24h près, je découvrais ce passage qui aurait gâché de lire l'oeuvre originale. Pas bien Paola ! Heureusement, l'ensemble des autres oeuvres sont évoquées avec justesse, au bon moment.

Au final, un roman rempli d'amour(s) , de bons mots qui soignent bien des maux, différents personnages forcément attachants (comment oublier Alice ? ), un style fluide qui a su équilibrer les lettres et la vie romancée de nos héros qui a tout du doudou qui réconforte les jours de pluie !

 L'avis de Fashion , celui de Cuné ou encore de Rory