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Carnet - Page 80

  • Ma 100ème note, ma frange et moi.

    Voilà que je tape ma 100ème note.  Une centième part de moi, de mes humeurs, parfois gaies, parfois tristes,  toujours sincères.  Je n’ai pas envie de me retourner forcément, aujourd’hui, mais d’aller de l’avant non sans oublier de vous remercier, chez lecteurs, de porter un œil attentif à mes écrits depuis tout ce temps. Ici ou là bas. Ou encore là.

    J’ai envie d’être superficielle et légère. De laisser un peu en bas mes cartons à idées et de me laisser aller à la fantaisie.

    En parcourant les photos de famille ces deux dernières semaines, je me suis rendue compte que quelque chose revenait toujours : ma frange !
    Il semble que ce soit mon grand-père, coiffeur à l’époque qui a crée sans le savoir, ces petites mèches qui allaient tout changer et faire de moi ce que je suis.

    Mais au fait, ce ne sont que quelques centimètres de cheveux sur le front, en parler, à quoi bon ?
    Parce que c’est beaucoup plus que ça : elle permet de « jouer », de cacher le regard,  comme si on tirait des rideaux pour ne pas voir l’extérieur ou au contraire, le dévoiler d’un léger mouvement  de tête.
    Choisir le moment où l’on veut montrer ses yeux à la personne choisie, celle qui lira en nous puisque l’on dit souvent que « les yeux sont le reflet de l’âme ».
    Vous ne pouviez pas soupçonner tout cela mais je parle par expérience.

    medium_punky-4.2.gifPetite, sans le vouloir, j’ai développé une certaine ressemblance avec Punky Brewster, héroïne d’une des mes premières séries tv et ce, malgré les efforts désespérés de mes parents pour faire de moi une petite fille modèle, à la lisse chevelure coiffée d’une raie bien au milieu et d’une frange bien droite.

    Des scènes de torture me furent imposés « Tiens toi droite/ ne bouge pas / lève la tête/ Non, je ne coupe pas le sourcil/ arrête de bouger/ sois gentille /Tu as bougé / Zut, il y a un coté plus court que l’autre / Non, tu n’iras à l’école comme ça/ Ne bouge pas / Maud, s’il te plait reste assise/ Mais qui m’a donné une fille pareille ! « et diverses variantes pendant des minutes qui m’ont semblée des heures.

     Et encore je ne parle pas de l’étape ‘Shampooing » dont il est difficile de croire aujourd’hui que j’ai pu hurler en me débattant quand on sait le soin que je leur porte maintenant.

    Il faut croire enfin que les efforts parentaux sont restés vains en regardant les mêmes photos de famille où il y a toujours une mèche qui dépasse …

     

    Au début de mon adolescence, j’ai cherché des modèles, comme toute jeune fille un peu paumée par les changements qui lui tombent dessus, et il m’a paru évident d’adorer Sophie Marceau : début des années 90, j’ai découvert « L’étudiante » et décidé que je serais comme elle plus grande, "tout pareil" avec des lunettes rondes sur le nez, des jupes et des ballerines, des livres à lire et une belle histoire d’amour (Vincent Lindon me semblait séduisant à l’époque…) .
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    Les années ont passé, j’apprécie toujours Sophie mais j’ai compris que je devais être « moi » et que malheureusement les contes de fées que l’on se crée à 12 ans, ne se réalisent pas forcément en temps voulu (parce que je ne désespèrepas d’y arriver un jour !)
    Et je ne me peux m’empêcher de sourire quand je croise dans la rue ou sur l’écran, l’image d’une jeune femme brune avec une frange comme l’adorable Mélanie Doutey dans "Clara Sheller" (à ce propos, c’est « Gilles » (Thierry Neuvic) que je trouve séduisant maintenant ;) ) ou la délicieuse Anne Hathaway, devenue celle qui se retrouve au service du diable en Prada depuis cet automne.

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    Un clin d’œil à l’élégante Audrey Hepburn qui porta, en son temps, une frange très courte que ne peut renier notre Amélie Poulain nationale (d’abord, un jour quand je serais grande, je serais Audrey Tautou, moi madame ! :p).


    Mais ma préférée reste la jolie Rory Gilmore à qui Alexis Bledel donne vie depuis 7 saisons (encore un moyen détourné (en plus de ma bannière) de vous faire découvrir cette série intelligente et attachante dont je suis fan, à vous procurer en dvd) !

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    C’est promis après cette note, vous ne penserez plus à moi de la même façon !

    Ps: Zoé est revenue aussi en décembre ….

  • Parfois, je pense trop ...

    Vous vous souvenez de cette ancienne pub pour Orangina « Secouez, sinon la pulpe reste en bas « ?

    J’ai l’impression que mon cerveau est dans le même état : j’ai des idées plein la tète mais celles-ci refusent de s’organiser et c’est un joyeux désordre qui se crée et un manque de concentration évident qui me donnent l’impression de ne pas pouvoir aligner deux mots, d’une façon correcte.

    Attention, je n’ai pas dit que je ressemblais à une bouteille d’Orangina….

    Peut être qu’en secouant énergiquement la tête dans tous les sens, arriverais je à tout remettre en ordre ?

    Il me semble que c’est d’ailleurs dans le dernier spectacle de Michel Boujenah, « Les nouveaux magnifiques » que l’un de ses personnages, reste assis sur le trottoir à espérer comprendre ce que vient de lui dire sa petite fille …
    En passant, ce spectacle est plein de drôlerie mais aussi de poésie, Boujenah (avec un "j" comme joie)  n’arrête pas une minute et on passe du rire aux larmes avec bonheur, il est plein de "vie": je ne peux que vous le conseillez.

    Je pense qu’il est normal qu’après ces quinze derniers jours, la peine et la fatigue aidant, je ne sois pas tout à fait moi-même. 

    J’ai d’ailleurs développé une nouvelle tendance, le « c’est pas grave » que je peux ressortir à toutes les sauces tant j’ai du mal à comprendre les petits soucis des autres, ils peuvent être si dénués de sens, de logique…Franchement, qui a envie de se prendre le chou pour une personne qui n’en vaut pas la peine,  une casserole qui a débordé ou encore la poussière qui s’accumule ?
    Et d’un autre coté, ce sont les petites choses de la vie, on ne peut pas résonner toujours en se disant que par rapport à la mort, rien ne vaut la peine, je le sais bien.

    Son nom est sur la tombe et je n’ai pas osé m’y rendre depuis.
    Et puis il y a cette chanson …

     

  • December*

     *Rien que la sonorité du mot me plait, c'est vous dire à quel point, je suis atteinte de Noëlite aigue!

    En me réveillant ce matin, j’ai failli grogner que j’avais encore sommeil puis j’ai réalisé quelle date nous étions...

    Comme une gamine de 8 ans, j’ai souri en pensant que j’allais pouvoir ouvrir une fenêtre de mon calendrier de l’avent.
    J’aime décidément beaucoup ce mois où tout devient magique : les rues s’illuminent la nuit venue, les magasins se parent de décorations, le rouge domine et les cœurs se font plus chaleureux (je suis sure que l’on sourit beaucoup plus à des inconnus dont on croise le regard en achetant ses cadeaux).

     

    medium_Decembre-332.jpg

    J’ai été silencieuse ces jours ci.
    Peut être me fallait il un peu de calme pour arriver à aligner les mots. J’ai souvent regardé mon écran blanc en me demandant comment exprimer ce que j’ai ressenti.
    On dit que le temps apaise. Je l’espère

    Je voudrais remercier tous ceux, qui d'une manière ou d'une autre, m'ont envoyé un petit mot. J'ai été très touchée par votre soutien...

     

  • Un dernier hommage

    Je garde de cette journée de vendredi, un étrange sentiment : mélange de ratés, de maladresse, de situations aussi surréalistes que cruelles et paradoxalement beaucoup de tendresse et d’amour.

    La messe était en fait « une bénédiction » mais le prête n’en était pas une, enchainant les boulettes (c’est bien connu que mon grand-père n’avait qu’une passion dans la vie, son métier, et qu’il a coiffé tout le sud –ouest jusqu’à 80ans… -entre autres-) , cet idiot me cherchant du regard tout au long de la cérémonie au moment de lire un texte et m’oubliant presque à la fin alors que j’avais passé une heure la matin même avec lui pour mettre en place le déroulement de la cérémonie. Je n’ai trouvé le réconfort ni dans ses mots, ni dans sa présence au cimetière. Il a été plus que maladroit.

    Parce que j’ai sincèrement cru défaillir lorsque j’ai senti que je ne pourrais pas lui rendre un dernier hommage , tout ce à quoi j’avais pu me raccrocher jusqu’à ce moment là s’effondrait et c’est avec soulagement que je me suis enfin avancée vers le micro …
    Evidemment, je rêvais d’autre chose, de plus chaleureux, de plus "aimant" à l’image de l’homme qu’à été mon grand-père mais j’ai retenu qu’il avait été un homme généreux, courageux aussi qui a su se tourner vers les autres tout au long de sa vie.
    J’aurais voulu que l’amour que nous avions tous pour lui soit exprimé avec des mots, là dans cette église. Que l’on se souvienne de sa capacité à aimer la vie. Que les musiques que j’avais choisies pour lui, depuis une semaine, soient entendues…

    Un peu perdue au milieu d’une foule,  d’inconnus pour la plupart bien qu’étant de la famille, j’ai repensé à son sourire, j’ai regardé ces 3 bougies , là sur son beau cercueil et j’ai pensé que malgré tout, il était bien là où il était et j’espère qu’il a pu voir, sa famille réunie, ses enfants bouleversés et combien nous avons entouré sa compagne.
    J’ai remonté et descendu l’allée de l’église, derrière le cercueil avec elle. Je suis montée avec elle dans le corbillard, elle m’a tenu la main si fort …

    Nous lui avons dit « au revoir » au cimetière et ce fut certainement le plus dur à vivre. Mon cœur s’est déchiré lorsque j’ai lancé mon petit bouquet dans sa tombe et je ne peux que remercier ma marraine d’avoir su me prendre dans ses bras, au bon moment, pour me réconforter : le nez dans son cou, sur sa veste si douce avec son parfum, j’ai eu une impression de chaleur, d’un refuge où je pouvais enfin, me reposer et pleurer.

    Puis, j’ai embrassé nombres de joues, entendu des souvenirs ici ou là, des « il faut que l’on se revoir », vu des numéros de téléphone ou adresses échangés dans un espèce de brouillard lointain et ce ce n’est que le soir tombant que j’ai pu enfin trouver le calme auquel j’aspirais : là, au cimetière, malgré le vent fort qui faisait s’envoler les feuilles mortes, ressenti un apaisement en regardant la colline.

    C’est alors que mon père m’a dit « regarde la chapelle, elle est éclairée de l’intérieur, papy n’est pas seul, il a une veilleuse ».
    C’était magnifique, la lumière apportait une touche magique à la nuit et j’ai souri.

    "L’amour ne disparait jamais, la mort n’est rien.
    Je suis seulement passé dans la pièce d’à côté.
    Je suis moi, vous êtes vous.
    Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours.

    Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
    Priez, souriez, pensez à moi.
    Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l’a toujours été, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.
    La vie signifie tout ce qu’elle a toujours été.
    Le fil n’est pas coupé.
    Pourquoi serais-je hors de votre pensée simplement parce que je suis hors de de vue ?

    Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin."

  • Après

    Une fois passé le choc de l’annonce de sa disparition, une question s’est imposée : comment est mort mon grand-père ? Et parce que cela a plus d’importance que l’on ne le pense, savoir qu’il n’a pas souffert, qu’il était entouré mais aussi conscient de ce qui se passait, a tout de même un effet rassurant et à la fois angoissant.

    Puis vient le « folklore « des funérailles et là, on peut commencer à rire.

    Si, si. Entre deux larmes.

    Mon grand-père vivait avec sa compagne dans le Sud-ouest depuis des années, il avait tissé des liens avec sa famille, s’était fait des amis et a vécu heureux là-bas.

    Mais il a décidé de revenir dans sa région, celle qui a vu naître ses enfants et où il a exercé son métier.
    Lui qui a tant eu peur de partir trop souvent, qui a toujours parlé de sa mort au point de me faire déprimer avant l’heure à chaque fois que je lui téléphonais, a donc réussi l’exploit de s’offrir une semaine digne de l’emploi du temps de la reine d’Angleterre avec ni plus ni moins, deux messes dans deux régions différentes avec un long voyage de retour.

    La première a eu lieu mercredi matin, avec de magnifiques chants basques. Je suppose que la messe devait être très belle puisque j’en ai été » privée « , pour des raisons de « logistique « et parce que ma famille veut absolument me protéger de tout alors que je n’aurais qu’une envie, celle d’hurler que je veux me cogner à la vie, que j’aurais aimé être là près de lui, le revoir . Je ne suis cette enfant trop sensible.

    Mais respecter un protocole n’est finalement jamais facile pour personne : mon père qui déteste les cérémonies assisterait à deux messes alors que j’ai l’impression d’avoir du me battre pour avoir celle de vendredi…

    Demain après-midi, j’ai rendez vous pour un dernier hommage à l’église, avec une messe qu’il nous faut « construire » : en effet l’église propose différents textes et recommande de parler avec son cœur. On me donne enfin la parole, l’occasion est trop belle, je veux être à la hauteur et j’espère arriver à lire les textes que j’ai choisi. Je veux être forte pour lui, être digne et faire de cette messe, quelque chose de simple, sobre et teinté d’espoir malgré tout.

    La vie ne peut s’arrêter comme ça, la mort ne peut être qu’une étape et même si je ne me définie pas forcément comme »croyante», je suis soutenue dans mon idée par les nombreux et magnifiques que je viens de lire, notamment un, écrit par Martin Gray « Je crois [… ], Je ne sais pas …Je cherche… »
     

    Je crois en la vie, en sa force, sa fragilité aussi.

    Et puis, un peu , au ciel aussi ...