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Carnet - Page 81

  • Somewhere over the rainbow...

    C’était  dimanche.
    Il a plu tout au long de la journée comme autant de larmes versées…
    Mon grand-père s’est éteint dans l’après-midi.

    Il est parti.

    Pourtant il n’a jamais été si proche de moi. Il me semble sentir son doux regard bleu posé sur moi, un peu à la dérobée comme s’il ne voulait pas trop que je sache qu’il me regarde.
    Je ferme les yeux et je revois sa silhouette, au loin. Sa démarche, son pas calme mais assuré et ses mains qu’il croisait dans le dos.
    J’entends son timbre de voix si particulier, le doux murmure de sa voix me saluant d’un « Mademoiselle Maud », son sourire.


    Il avait 85 ans, trois enfants et une petite fille mais avait eu cette qualité de se faire aimer de beaucoup, d’une autre famille entre autres. Il était généreux et chaleureux, simple et doté de bon sens.
    Il aimait profondément la vie, rire, ses ciseaux de coiffeur,  ses animaux, le son de l’accordéon,la nature son jardin, son Jura natal mais aussi le Sud-ouest, le sport et le vélo,  chanter et aller manger les fruits du verger, en cachette de sa compagne.


    Aussi inconcevable que soit l’idée qu’il ne soit plus là, je ne peux conjuguer le verbe « aimer » au passé.
    Car même absent, il est si présent au fond de mon cœur.
    Aujourd’hui et pour toujours.


    Je t’aime, papy.

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    Et je penserais à lui, chaque fois que j’allumerais une bougie. Je ne serais pas triste puisque sa flamme apporte la lumière…

  • A vous de deviner, qui "elle" est ...

      
    Flash-back
    C’est un matin d’été frais et agréable. Elle n’a pas de rendez vous précis mais elle a encore réussi à se perdre dans un livre et se retrouve en retard. Machinalement, elle met la radio dans la salle de bains pour se donner du courage et prend une longue douche fraîche, comme elle aime le faire tous les matins, comme si l’eau allait chasser les mauvaises pensées.
    Elle semble être perdue dans ses pensées, elle se regarde à peine et n’écoute que d’une oreille, la musique s’envoler dans la pièce quand elle l’entend.
    Comme si on lui avait donné un coup par surprise, elle relève la tête avec sa brosse à dents dans la bouche et se regarde tout à coup dans la glace recouverte de buée. Elle essuie machinalement la vitre mais sait très bien ce qui vient de lui arriver : l’espace d’une chanson, elle a vu sa vie défiler au travers de mots, comme rarement auparavant comme si cette dernière avait été écrite pour elle.
    Bien sur des choses ne collent pas et elle a souri à l’évocation des "couverts en argent "mais ce qu’elle vient de ressentir, la laisse comme sonnée, longtemps après la fin des notes.
    Jean-Jacques Goldman n’avait certainement pas la vision d’une héroïne aux cheveux enroulés dans une serviette mais elle court dans sa chambre rechercher le cd, fouille fébrilement et hésite presque à réécouter la chanson, tant son cœur bat fort. Elle a presque peur de se reconnaitre encore une fois dans cette chanson...

    Quelques mois plus tard…

    Il est tard, elle n’arrive pourtant pas à dormir. Elle devrait essayer de lire un peu, peut être ce roman de Jane Austen.
    Les idées tournent et retournent dans sa tête sans aucune raison. Elle sait qu’elle ne devrait pas refaire le monde avant de dormir mais elle a l’habitude, elle aime ce courage qu’elle peut ressentir parfois à l’idée de changer et elle aime ça, les envies prennent alors le pas sur les angoisses et elle se sent prête à affronter le monde. Tant pis, si au matin, ces douces résolutions s’évanouissent.
    Mais ce soir là, elle besoin d’être moins seule dans le noir de sa chambre et met une oreillette et la radio. Elle est bien installée, il y a du vent dehors mais il ne souffle plus dans sa bulle, elle est protégée, au chaud sous sa couette.
    Quand elle l’entend.

    Cette fois-ci, elle n’est pas surprise, monte même le son pour mieux savourer les mots qu’elle écoute. Elle sait que sa vie est faite de trop de conditionnel, de choses rêvées ou attendues, de futur un peu trop angoissant aussi.

    Mais elle sait aussi qu’elle est comme ça. Elle attend …
    Elle attend-Jean-Jaques Goldman
    Elle attend que le monde change
    Elle attend que changent les temps
    Elle attend que ce monde étrange
    Se perde et que tournent les vents
    Inexorablement, elle attend
    Elle attend que l'horizon bouge
    Elle attend que changent les gens
    Elle attend comme un coup de foudre
    Le règne des anges innocents
    Inexorablement, elle attend
    Elle attend que la grande roue tourne
    Tournent les aiguilles du temps
    Elle attend sans se résoudre
    En frottant ses couverts en argent
    Inexorablement, elle attend
    Et elle regarde des images
    Et lit des histoires d'avant
    D'honneur et de grands équipages
    Où les bons sont habillés de blanc
    Et elle s'invente des voyages
    Entre un fauteuil et un divan
    D'eau de rose et de passion sage
    Aussi purs que ces vieux romans
    Aussi grands que celui qu'elle attend
    "Elle", c'est moi ...

  • Pour les rennes, le compte à rebours a commencé ...

    Voilà que cette pensée vous surprend au moment où vous vous attendez le moins, alors que le ciel est gris et que vous regardez votre calendrier en buvant un thé un peu trop chaud. Au premier abord, rien de particulier, les chiffres ne dansent pas sous vos yeux, aucune date ne semble si particulière et pourtant, un sourire apparait alors au coin des lèvres.

    Parce que fidèle au rendez vous, vous réalisez alors qu’il reste moins d’un mois et demi avant Noël et rien qu’à cette pensée, votre cœur bat plus vite et vous redevenez cet enfant qui faisait des listes qui n’en finissait pas, au gros monsieur barbu qui habite au pôle Nord,  vous attendiez en comptant les jours, la venue du traineau dans la nuit et les cadeaux au pied de la cheminée le 25 au matin.

    J’aime profondément l’esprit de Noël et cette période de l’année où les magasins se parent de rouge et vert, de multiples décorations, parfois un peu kitsch mais qu’importe, ce qui compte alors est de se promener dans les rayons, les yeux grands ouverts comme ceux des plus petits en espérant trouver le bon cadeau pour la bonne personne.
    Bien sur dénicher le présent du vieil l’oncle s’avéra encore une tâche difficile et il y a fort à parier que vous tomberez encore à côté pour celui de votre père, il y aura aussi cette foule que vous maudirez encore et encore en portant vos sacs et le compte en banque qui frôlera dangereusement les abimes à mesure que les boules, guirlandes et étoiles décoreront les sapins.

    Moins d’un mois et demi plus tard, vous vous retrouverez en famille autour d’une table : vous serez plus ou moins à l’aise, Tino Rossi viendra résonner à vos oreilles tandis que votre tante vous proposera des huitres. Les lumières des bougies vacilleront un peu en fin de soirée, quand les adultes se souviendront de l’année où il y a eu tant de neige ou de celle où ils ont découvert que le père Noël  lui avait apporté ce train électrique ou cette poupée si magnifique qui brille à jamais dans leurs mémoires.

    Et vous regretterez déjà un peu ce mois passé, ce doux sentiment qui m’envahi aujourd’hui.
    Parce que même les plus grincheux cachent bien leur jeu, il est impossible de ne pas succomber au charme des fêtes. Peut être que vous ne ferez pas de cette période une fête mais je vous souhaite qu’elle soit tout de même douce, pour vous et vos proches.

    Comme une petite fille, je souris déjà en pensant à la liste que je vais faire et dans laquelle mes proches vont piocher, aux achats : des présents en passant pas le choix du papier cadeau aux jolies cartes, à la cachette qu’il faudra trouver( le tiroir de ma lingerie devenant décidemment trop petit ), aux téléfilms de l’après midi pendant les vacances d’hiver qui occupent l’attente et font rêver et que l’on regarde emmitouflé dans un gros pull, en buvant un chocolat chaud, à la jolie crèche que fait ma grand-mère et qui ne semble pas changer, au sapin qui s’amuse tous les ans à ressembler à la Tour de Pise et qu’il ne faut surtout pas toucher sous peine d’entendre la même mère-grand râler, aux chansons un peu démodées, à la jolie couronne de porte qui accueille les invités et que l’on se surprend à regarder le 24 décembre au soir, seulement , comme si on n’avait pas eu le temps avant…

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    Grey's Anatomy- 2x12

    Souriez, nous sommes le 15 novembre et c’est la plus jolie période de l’année !

  • Ouistiti, la note du lundi

    On le sait depuis que l’on connait Forrest Gump, sa maman avait raison quand elle disait que « la vie, c’est comme une boite de chocolats : on ne sait jamais sur quoi, on va tomber «.
    J’ajouterais que nous devons goûter à ces prétendus "délices" tout en ayant le cœur bien accroché, puisque la vie s’apparente à des montagnes russes. Des bas. Des hauts. Des passages « entre ». Et nous faut digérer tous ces changements de fréquence, savoir attraper le bonheur qui se présente comme un rayon de soleil car finalement, les nuages peuvent revenir très vite.

    J’ai survécu au week-end.
    Il avait mal commencé mais j’ai fait face. Pas forcément très héroïquement mais peu importe la forme.  J’ai essuyé des tempêtes mais bien ri aussi. Ecouté, parlé, chanté, râlé, frissonné puis me suis endormie.
    J’ai manqué de peu la crise cardiaque, quand à la recherche du dvd du samedi soir avec ma filleule, nous sommes tombées sur  « Vous avez un message », mon film préféré, ma comédie sentimentale " remonte -moral".

    Essayant de façon innocente de le proposer à la dite demoiselle de 12ans, je l’ai entendue me répondre qu’elle n’aimait pas ce film. Oh my god, comment est ce juste possible ?
    -«  Pourquoi ? «  Lui ai-je demandé, sur un ton faussement léger cachant ma stupéfaction.
    Parce que c’est un peu le genre de film à l’eau de rose... «  a-t-elle osé me répondre !
    Je suis encore sous le choc. Ma propre filleule. Ma cousine.Ma pré-ado préférée. Nous avons du sang semblable dans les veines. Nous partageons la même grand-mère et les fêtes de fin d’année, comment –a-t-elle pu ?! Et puis d'abord, depuis quand, n'aime-t-elle plus les histoires d'amour ?

    Mais maman l’adore » a-t-elle tentée.
    J’adore sa mère, je savais que je pouvais compter sur elle, toujours. L’honneur de la famille de filles est sauf !

    Surtout que vous m’appelez Super Marraine puisque j’ai eu la bonne idée d’enregistrer « High School Musical », le nouveau film à la mode chez les ados, sorte de "Fame" au collège (et que j’ai adoré parce que je suis assez …hum, hum …carrément guimauve mais j’assume !).
    Des bons sentiments, des chansons qui se retiennent facilement et qui donne envie de danser et forcément un peu de romance (enfin pas de bisou, c’est un téléfilm Disney, tout de même !).
    Je me suis déjà repassé 5 fois la chanson finale. Avec toujours le même sourire aux lèvres.
    Je suis incorrigible, je sais mais j’ai déjà une idée de cadeau de Noël pour la demoiselle...

    Du coup, on oubliera peut être que je n’ai pas regardé son exercice d’anglais, que nous avons fait à l’oral et dont je viens de retrouver le brouillon :  un  « lesten » passe encore mais un « the ossers » à la place de « The others » quand on est fan de Lost, c’est tout simplement inconcevable !

     

  • Je ne suis pas celle que vous croyez...

    Je suis pire.

    Je suis impossible à vivre. Ne me dites pas le contraire, j’essaie de cohabiter avec moi depuis 28 ans, je sais de quoi je parle ! Je peux rester assise à méditer une phrase pendant des heures. Et même si j’essaie de m’occuper, là voilà qui me hante toujours et encore parce que je ne peux m’empêcher de penser.
    L’auteur de la petite phrase n’y est absolument pour rien, je pense même qu’il l’a écrite en pensant bien faire, « cela partait d’un bon sentiment » comme on dit : quelques mots, verbes et pronoms, rien de bien méchant.


    « …même si l'on te voit moins souvent sur msn et que tu donnes moins de nouvelles : c'est, j'espère, le signe que tu as une vie riche en dehors du net….»

    Si tu savais… Une vie ? Alors c’est la vision que je peux donner ? Je peux donner le change à ce point ?
    J’ai toujours du mal avec le regard des autres, toujours si éloigné de ce que je suis réellement mais avec le temps, je crois que je prends l’habitude.
    Non, ce qui me tourmente, c’est de renvoyer cette image complètement fausse de la fille qui ne travaille pas et qui « s’éclate », qui vit surtout alors que la plupart du temps, ce n’est pas l’impression que j’ai. J’aurais tendance à toujours vouloir me justifier, à culpabiliser aussi, une envie de crier que je ne suis pas celle que vous croyez, que je suis loin de vivre ce que vous pensez mais un mélange de pudeur et de dignité me retient, fort heureusement.
    Je suis assise là, face à mon pc,  à me lamenter sur ma vie de jeune femme, comme j’aimerais parfois pouvoir dire que j’ai vécu un gros chagrin d’amour ! Une rupture, en voilà une bonne raison de ne pas être au top, c’est tellement romantique et cela veut dire que l’on a aimé, été aimée en retour, il y a un sens. Regardez comme les personnes se comportent de façon beaucoup plus douce avec une personne au cœur brisé. Je n’envie pas cette peine mais l’attention et le sens que la douleur a, à ce moment là.

    Si quelqu’un venait s’assoir à mes côtés, me regardait gentiment et me disait « qu’est ce qui va pas ? », je serais bien incapable de formuler une réponse correcte, un « je suis fatiguée » qui aurait certes un sens mais après tout : » Maud, fatiguée ?!  Franchement ce n’est pas nouveau !"

    Les historiens se penchent sur les périodes où j’ai été « normale » et ce n’est pas évident à définir, le dernier a rendu les parchemins en les jetant, décrétant, les yeux exorbités, que  « c’était une hypothèse impossible ». Je l’ai regardé s’en aller en hurlant et je n’ai pas cherché à le retenir.

    Il n’y a qu’une mère pour vous dire que j’étais une petite fille pleine d’énergie et que je vais le redevenir mais les mamans, c’est fait pour ça, pour redonner confiance et y croire, à votre place. C’est doux et ça peut soulager. Parfois.
    Et je si ne donne pas de nouvelles, c’est que je suis un peu trop perdue. Que je ne sais pas quoi dire et que je ne veux ennuyer personne. Je me rappelle pourtant bien de cette jolie phrase d’une amie à qui je confiais n’avoir que mon quotidien à raconter et sa réponse si juste et drôle : « Mais n’as-tu donc rien retenu de Loft Story ?! »

    Je regretterais certainement ma note dans quelques heures, voudrait me justifier, me cacherait, pleurerait un peu peut être, me refugierait sous ma couette dans ce sommeil si présent ces derniers temps et retrouverait malgré tout le sourire car c’est ce que j’ai appris à faire.
    Peut être même que j’en rirais ce soir…


    « J’aimerais bien changer.
    Déjà comme ça, toute petite,
    Tantôt gaie, bientôt triste,
    Je suis une équilibriste. »
    Nolwenn Ohwo !

    Note pour moi-même : Peut être devrais je écouter un peu moins Lara Fabian ? Et reboire ma tisane réglisse menthe ?