Hantée, tome 2 : un mal souterrain de Maureen Johnson

Attention, si vous n'avez pas lu le le premier livre Hanté, tome 1 : Les ombres de la ville ((retrouvez mon avis ici), vous risquez de lire quelques révélations sur ce premier, inévitables lorsqu'il s'agit d'un tome 2. Vous êtes prévenus ;).

Pour Halloween, j'aurais aimé accorder ma booklist à la saison, comme les années précédentes.

Malheureusement, j'ai manqué de temps, je n'ai donc lu qu'un seul roman mais quelle ambiance ! J'ai été emballée par ce second volet qui reprend quelques semaines après les terribles événements du livre précédent  , Rory a échappé de peu à  l'Eventreur et reste traumatisée par cette aggression.

Loin de la capitale anglaise, elle ne peut oublier son don nouvellement enrichi (elle peut dorénavant supprimer les âmes maléfiques d'un simple toucher) et l'équipe des Ombres, cette unité chargée de veiller sur ce monde caché, dissimulé aux yeux des tous, seulement accessibles aux personnes détenant cette faculté.

Lorsque de nouveaux meurtres sont commis, la jeune femme rejoint Londres et se jete à corps perdus dans l'enquête, aux côtés de Stephen, Boo et Callum. Quitte à devenir elle même une cible pour quiconque souhaite posséder son "pouvoir".

Si le tome 1 introduisait les personnages en alternant les genres, le doute n'est plus permis quant à l'aspect surnaturel de l'intrigue : la vie d'étudiante de Rory bascule , on quitte le confort douillet des heures de cours à Wexford pour se rapprocher de lieux sombres où rodent le danger ...

Une fois de plus, Maureen Johnson offre à ses lecteurs une histoire complexe à l'atmosphère envoutante. Dans le brouillard de Londres, l'angoisse nous gagne, le suspense s'intensifie au fil des pages et le dénouement se révèle surprenant !

Gageons que le dernier tome de la saga apportera son lot d'action et de rebondissements ...

 

Hantée, tome 2 : Un mal soutterain de Maureen Johnson, chez Michel Lafon (2012)

3 Bonnes raisons de lire Studio 6 de Liza Marklund

Si le roman policier est né en Angleterre avec Sherlock Holmes, depuis quelques années maintenant , une nouvelle vague d’intrigues venues des pays nordiques a permis de renouveler le genre et de découvrir des auteurs et horizons différents. 

Ces deux derniers mois ont été riches en enquêtes pour moi, avec une préférence pour ces enquêtes suédois. Après Camilla Läckberg (qui voit ses livres adaptés pour la télévision enfin diffusés sur France 3, à partir de dimanche – Les enquêtes d’Erica Falck), ma bibliothèque a fait une place à une autre héroïne from Stockholm, Annika Bengtzon qui débute comme stagiaire dans le journal La presse du soir et qui va, malgré elle, se retrouver à enquêter sur le meurtre d’une jeune femme.

 

Pourquoi choisir de lire « Studio 6 « ?

• C’est un polar suédois. Après avoir accueilli Stieg Larson avec Millénium ou Camilla Läckberg avec les nombreuses enquêtes d’Erica Flack, les lecteurs français découvrent cet autre pays du roman policier. Avec ce premier opus, Liza Marklund se révèle digne de ses confrères plus connus.  Le dépaysement est léger  et agréable tout en développant  une atmosphère  sombre qui donne ce petit goût si particulier, à la fiction.  
• La profession d’Annika Bengtzon.  A 25 ans, elle vient d’être engagée comme stagiaire à La presse du soir et nous découvrons avec elle, l’envers du décor d’un grand quotidien. Du traitement de l’info aux luttes de pouvoir entre journalistes ( qui va signer le papier qui fera la Une, quel sera le stagiaire engagé au terme de l’été), le lecteur se pose les mêmes questions qu’Annika qui doit faire face à son premier meurtre. Entre l’émotion suscitée par la découverte du corps de la victime et la nécessité d’enquêter pour obtenir les meilleures informations, il lui faut trouver son équilibre et se montrer efficace au sein de la rédaction.  C’est ce qui constitue, selon moi, le réel plus de Studio 6. Liza Marklund a elle-même travaillé comme journaliste  traitant de sujets comme la politique, de sciences économiques et le crime, on peut donc penser qu’elle a puisé dans sa propre expérience pour donner vie au personnage d’Annika. Elle est auteure depuis la fin des années 90 et a remporté un certain succès dans son pays. A noter qu’il existe des téléfilms adaptés de cette série et qu’ils sont produits par les producteurs de Millénium.
• L’intrigue n’est pas laissée de côté et nous livre un vrai jeu de piste. Entre le petit ami violent et la présence d’un ministre à quelques pas du lieu du crime, la police hésite pendant qu’Annika mène sa propre enquête, quitte à risquer sa propre vie (attention dénouement surprenant et déroutant).

Tous les ingrédients sont présents pour vous faire passer un très bon moment de lecture. Ce premier tome peut apparaître très sombre mais il n’en est que plus prenant. Attention, l’addiction au personnage d’Annika et son univers vous guette …

 

Studio 6, Liza Marklund (premier tome de la série Annika Bengtzon – 2000. Réédité en 2012 par Black Moon (qui s’ouvre ici à un public plus adulte).

3 bonnes raisons de lire "Les apparences" de Gillian Flynn

Puisque c'est la rentrée et que nous n'avons pas toujours le temps de lire une longue chronique , je vous propose un nouveau format de note "3 bonnes raisons de lire" qui ira droit aux points positifs de ce roman et pourquoi je vous le recommande chaudement. J'alternerai avec des posts plus classiques mais je me suis dit qu'il était bon d'apporter un peu de nouveauté.

Voici l'une de mes lectures d'été qui s'est révélée être un coup de coeur !

Pourquoi choisir "Les apparences" de Gillian Flynn ?

• Vous avez envie d'un page-turner , d'un bon thriller qui vous tiendra en haleine et qu'il sera quasi impossible de lâcher ? Le troisième livre de Gillian Flynn est pour vous !
• Le suspense . Certes son intrigue (lorsque son épouse disparaît subitement, le gentil mari devient suspect) a un petit goût de déjà vu, son traitement en revanche ne souffre d'aucun temps mort. Nick et Amy Dunne forment le couple typique de trentenaires américains. Entre la new-yorkaise, chérie par ses  parents (qui sont les auteurs de romans pour enfants, à succès qui mettent en scène leur fille unique) et de centaines de lecteurs à travers le pays et le petit gars du Missouri, honnête et bosseur, le dialogue est ouvert. Lorsque la crise financière éclate, lui est viré du journal où il écrivait, elle, ne peut poursuivre la rédaction des nombreux tests et la maladie de la mère de Nick aidant, ils plient bagages pour la petite ville où Nick a grandi. C'est dans ce coin paumé que le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, qu'Amy disparait en laissant derrière elle, la maison ouverte et le salon dans un état qui laisse penser qu'il y a eu lutte. Très vite la police va passer au crible leur vie et se tourner vers Nick qui a tout du suspect idéal .
• La plume de Gillian Flynn. Forte du succès de ces deux précédents romans (Sur ma peau est aussi puissant que déroutant) , elle applique ici ce qui a fait sa "patte": une plongée au plus près des sentiments humains, tout ce qui se cache derrière les fenêtres des maisons et les secrets les plus noirs sont alors révélés ... Flynn passe le "couple " à la moulinette, les attentes et espoirs, les déceptions et compromis. Chacun apporte son point de vue et ressenti ce qui est d'autre plus troublant puisque la chute est inévitable, Amy va disparaître et nous ne pouvons dire ce qui lui est arrivé. Ce qui rend ce roman d'autant plus passionnant, c'est le traitement des personnages qui évoluent sans cesse. Leurs réactions sont imprévisibles et la construction même des chapitres  (le journal est la bonne idée) donne un rythme dense à  ce livre, l'auteure, alternant parfaitement le calme lié à la réflexion, à l'urgence de l'action. Il n'y pas de doute à avoir, Flynn fait désormais partie des grands auteurs de romans policiers.

Si vous ne deviez lire qu'un seul thriller cet automne, ce serait , pour moi, celui-là qui a été élu Grand prix des lectrices du magazine ELLE.

" Journal

Quelle période étrange. Il faut que je pense comme ça, que j'essaie de regarder les choses avec du recul : Ha-ha ! comme ce sera curieux de repenser à cette époque , est-ce que ça ne m'amusera pas, quand j'aurai 80 ans, que je serai une vieille dame sage, amusée, qui s'enfile des martinis dans sa robe lavande fanée, est ce que ça ne fera pas une anecdote ? Une étrange, une affreuse anecdote sur quelque chose à quoi j'ai survécu.

Parce qu'il y a quelque chose qui ne pas chez mon mari, quelque chose d'horriblement grave, de ça, j'en suis certaine à présent. Certes, il pleure sa mère, mais il y a quelque chose de plus. Ca semble dirigé contre moi, pas une tristesse, mais ... je le sens parfois qui m’observe et, quand je lève les yeux, je vois son visage déformé par le dégoût, comme s'il venait de me surprendre en train de faire quelque chose d'abominable, et non pas simplement en train de manger mes céréales le matin ou de me peigner les cheveux. "

Les apparences de Gillian Flynn (traduit par Héloîse Esquié), chez Sonatine.

Nouvelles envies littéraires

Comme si tu avais encore de la place ...

Tais-toi la petite voix !

 

En pré-commandant le premier roman de Lauren Graham qui sort à la fin du mois ( Someday someday maybe : a novel) , je me suis dit qu'il serait amusant de partager avec vous, ces derniers romans qui me font de l'oeil.

 

Quelques sorties très intéressantes chez Pocket ce mois-ci avec notamment, un roman que j'ai lu et dévoré (en grand format) : Demain, j'arrête de Gilles Legardinier et que je ne peux que vous recommander !

Si vous avez envie d'une lecture pleine de drôlerie et bonne humeur, c'est le livre qu'il vous faut ! Et puis, comment résister à cette couverture, je vous le demande ?!

Comme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides. Elle pourrait raconter la fois où elle a enfilé un pull en dévalant des escaliers, celle où elle a tenté de réparer une prise électrique en tenant les fils entre ses dents, ou encore son obsession pour le nouveau voisin qu'elle n'a pourtant jamais vu, obsession qui lui a valu de se coincer la main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier… Mais tout cela n'est rien, absolument rien, à côté des choses insensées qu'elle va tenter pour approcher cet homme dont elle veut désormais percer le secret. Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement : pour qui avons-nous fait le truc le plus idiot de notre vie ?

L'héritage de Katherine Webb :parfois, rien ne vaut une bonne histoire de famille (qui rend la vôtre plus agréable, par comparaison)

Ce retour dans le passé et la découverte de secrets enfouis semblent être un bon programme !

Quand elles étaient enfants, Erica Calcott et sa soeur Beth passaient toutes leurs vacances à Storton, le manoir de leur grand-mère Meredith. Jusqu'au jour où leur cousin Henry disparaît, brisant d'un coup la famille et plongeant Beth dans une intense dépression. Vingt-cinq ans plus tard, Meredith vient de mourir et les soeurs Calcott reprennent le chemin de leur enfance. Tandis que Beth s'enfonce davantage dans la souffrance, Erica entreprend de trier les affaires de leur aïeule et tombe sur une photo de leur arrière-grand-mère Caroline avec un petit garçon dans les bras. Qui est-il ? Et, surtout, qu'est-il devenu ? Erica décide de fouiller l'histoire de ses ancêtres, et notamment celle de Caroline. Elle est loin d'imaginer qu'elle s'apprête à mettre au jour leur véritable héritage, un secret si douloureux que quatre générations plus tard, les soeurs Calcott en portent encore le fardeau…

Du côté des romans policiers, je suis particulièrement attirée par une intrigue mêlant le passé et le présent, la fiction et la réalité ainsi que le mythe du plus célèbre détective anglais : 221B Baker Street de Graham Moore .

 

Octobre 1900, Londres. Après avoir reçu un étrange courrier, Conan Doyle se retrouve mêlé à la disparition de plusieurs jeunes filles dans les bas-fonds de la ville. Sur les traces d'un tueur en série, il demande l'assistance d'un de ses amis, l'écrivain Bram Stoker, auteur de Dracula. Janvier 2009, New York. C'est un grand jour pour Harold White : son article mettant en parallèle les exploits de Sherlock Holmes et la naissance de la médecine légale lui vaut d'être intronisé dans la prestigieuse association des "Baker Street Irregulars". C'est aussi un grand jour pour ladite association : Alex Cale, l'un de ses membres les plus renommés, vient de retrouver le "Saint-Graal" des fanatiques de Conan Doyle, le fameux tome perdu du journal intime de l'écrivain, couvrant les mois d'octobre à décembre 1900. C'est en effet à cette époque que Conan Doyle, après avoir fait mourir Sherlock Holmes sept ans plus tôt au grand dam de ses admirateurs, a décidé, pour une raison demeurée inconnue, de faire revivre le célèbre détective. Mais Alex Cale est assassiné avant d'avoir pu dévoiler le contenu du fameux journal et Harold, inspiré par l'art de la déduction de son illustre modèle, se lance sur la piste du meurtrier. Deux enquêtes à plus d'un siècle de distance, de mystérieuses correspondances et un formidable coup de théâtre.

Délicieusement british, n'est ce pas ?

 

En grand format, La patisserie Bliss de Kathryn Littlewood a retenu mon attention avec sa si jolie couverture et son résumé plus qu'alléchant ...

 

 

La pâtisserie de la famille Bliss cache un très vieux secret : un ancien livre de recettes magiques. Alors que leurs parents s'absentent quelques jours, Rose et ses frères et soeurs se retrouvent seuls à tenir la boutique. Qu'à cela ne tienne, c'est le moment rêvé pour tenter quelques recettes très spéciales ! Mais les muffins d'amour et les cookies de la vérité vont transformer la petite ville de Calamity Falls en véritable maison de fous… C'est le moment que choisit un étrange personnage pour faire son entrée : "Tante" Lily, aussi excentrique soit-elle, est là pour aider les enfants Bliss à tenir la boutique. À moins qu'elle ne cherche à s'emparer du Livre ?

Après mon énorme coup de coeur pour le manga de JP Nishi,  A nous deux, Paris ! ( sorti chez nous, l'an dernier, j'en parle ici) voici que le second tome Paris le retour !  est prévu pour le 2 mai .  Inutile de vous dire que je vais être l'une de ses premières lectrices !

 

Autre sortie que j'attends avec impatience , Coup de foudre à Austenland de Shannon Hale chez la nouvelle maison d'édition, Charleston ! Tout roman qui s'adresse aux fans de Jane est par définition, attirant, ce dernier me semble tenir une bonne idée de départ, pas encore abordée, jusque là. Surtout qu'une adaptation ciné a déja été tournée avec Keri Russel dans le rôle principal ...

 

Jane Hayes est une jeune New Yorkaise en apparence tout à fait normale, mais elle a un secret : son obsession secrète pour Mr Darcy, ou plus précisément pour Colin Firth jouant Mr Darcy dans l’adaptation de la BBC de Pride and Prejudice. Résultat, sa vie amoureuse est proche du néant : aucun homme n’est à la hauteur de la comparaison. Quand une riche parente lui laisse en héritage un séjour de 3 semaines dans un centre chic pour les Austen-addicts, les fantasmes de Jane impliquant une rencontre fortuite avec un héros tiré tout droit de l’époque de la Régence deviennent un peu trop réels. Cette immersion dans cet Austenland réussira-t-elle à débarrasser Jane de son obsession pour lui permettre de rencontrer un vrai Mr. Darcy ?

Affiche du film, aucune date de sortie en France, annoncée mais on peut quand e une sortie en dvd comme pour The Jane Austen book club . 

 

N'hésitez pas à présenter vos suggestions dans les commentaires, une liste de livres à lire n'est jamais assez longue !

La saveur de l'amitié de Daren Gee

Pour la prochaine lecture commune que nous publierons en fin de semaine sur nos blogs respectifs, Emy et moi avons choisi une douce romance à la couverture ornée de gâteaux, le premier tome d'une série au titre alléchant, Cupcake club : "Baiser sucré" de Donna Kauffman (Milady Romance). Autant vous le dire tout de suite, ce livre regorge de sucreries qui donne l'eau à la bouche ...

J'ai donc envie de partager avec vous, une de mes lectures passées, La saveur de l'amitié de Daren Gee qui reprend elle aussi, comme thème, le pouvoir d'une recette qui va réunir les gens.

Julia est inconsolable depuis la mort de son petit garçon. Seule sa fille la relie encore au monde et c'est pour lui faire plaisir qu'elle accepte de préparer un pain de l'amitié, réalisé à partir d'un petit sachet de levain amish déposé devant sa porte. Se prenant au jeu, elle décide de partager l'ingrédient et très rapidement, c'est la petite ville d'Avllon, tout entière, qui se prête au jeu du fameux pain. Les femmes se réunissent dans le salon de thé de Madeline et bientôt le levain devient un remède à bien des maux ...

Si l'idée de départ n'est pas très originale, ces femmes en plein désarroi découvrent le pouvoir de l'amitié grâce à la cuisine, ce roman sensible et gourmand se lit pourtant avec plaisir ! Le coeur de la ville bat dans le salon de thé de Madeline, fraîchement installée et on se prend à rêver de découvrir nous aussi, le petit sachet amish devant sa porte, au matin. Nos héroines n'ont pas été épargnées par la vie et le divertissement que procure cette chaîne de patisserie va leur permettre de trouver le réconfort nécessaire pour surmonter les épreuves. Un peu facile ? Peut-être. Et alors ? Je suis convaincue que le bonheur passe justement par ces petites choses qui font tant de bien à l'âme.

La saveur de l'amitié apportera à ses lecteurs un moment de douceur et de simplicté. Si vous êtes las de cet hiver qui n'en finit pas ou de vos collègues un peu difficiles à supporter, évadez vous dans cette petite ville du fin fond des Etats-Unis et faites le plein de chaleur humaine !

Un extrait :

La psychothérapeute se redresse.
- Vous avez envie de donner des coups de poing ?
- Oui ! dans un oreiller, ou ... à votre chauve-souris en peluche, là ...
Norma se lève et se dirige vers la kitchenette attenante à son cabinet, laissant derrière elle une Phyllis qui la regarde d'un air effaré. A son retour , elle lui tend un sachet de levain.
- Tenez, malaxez-le. Extériorisez votre frustration. Faites juste attention de ne pas percer le sac.
Perplexe, Phyllis observe la chose.
- Je dois le malaxer ?
- Oui, allez-y, défoulez-vous. Je vous rédige une ordonnance.
- C'est que je ne tiens pas à prendre des médicaments, proteste Phyllis sur un ton inquiet.
- Ce ne sont pas des médicaments, lui assure le Dr Meehan en lui remettant la recette du pain de l'amitié, au dos de laquelle elle a noté quelques instructions supplémentaires. Malaxez-le, frappez-le, torturez-le une fois par jour pendant dix jours. N'oubliez pas, le sixième jour, d'ajouter les ingrédients indiqués. Ca ne vous prendra pas plus d'une minute.
Phylllis semble de plus en plus sceptique.
- Le dixième jour, vous pourrez faire deux pains, si vous voulez, conclut Norma.
- En quoi cela va-t-il m'aider ?
Le Dr Meehan l'ignore, mais au moins elle s'est débarrassée d'un sachet de levain. (...)
- Je ne peux pas vous dévoiler tous mes secrets, répond-elle à Phyllis. Mais croyez-moi, ca vous fera du bien.
Elle a encore deux rendez-vous, cet après-midi. Deux sachets de levain qui ont d'avance trouvé preneur.

La saveur de l'amitié, Daren Gee, Michel Lafon, 414 pages.