Le coeur lourd

Ce n'était pas mon chien et pourtant, je le voyais presque tous les jours. Une porte qui s'ouvrait, le bruit caractéristique de ses pattes sur le carrelage annonçait sa visite. Pas une fête de famille sans son nez dépassant, au dessus de la nappe, reniflant les plats à venir.

Ses grands yeux si expressifs vous donnaient envie de le protéger et de l'aimer. C'était un animal profondément gentil. Après le décès de son premier maître, il avait retrouvé une famille où il était heureux, choyé et aimé. Il a vécu une jolie vie de toutou, partageant le quotidien et les vacances, les bons moments et les jours de pluie où il venait consoler la personne en souffrance. Il suffisait qu'il soit là, tende son museau et vous regarde pour que vous vous sentiez mieux.

Nous savions tous qu'il était devenu un papy-chien. Nous l'entourions d'affection, de caresses et de biscuits car il était très gourmand (et tout mince).

Ce n'était pas mon chien et pourtant, je le pleure. Dans un premier temps, c'est le quotidien qui est le plus dur à supporter, les petits habitudes. Si j'ai le sentiment de l'entendre ou de le voir dans ma maison, je sais que cela est encore plus terrible pour sa famille et j'espère pouvoir les soutenir et les aider à vivre ce moment difficile . Certains bons souvenirs reviennent déjà et s'ils sont encore douloureux, ils apportent tout de même du réconfort.

From California

Chaque fois que je vois l'actrice Mischa Barton, notamment dans le rôle de Marissa Cooper dans la série "The OC", je pense à ma correspondante américaine. La ressemblance est subtile, ce n'est pas traits pour traits mais un ensemble, une allure, des expressions.

Nous étions alors adolescentes, j'avais 16 ans et par un concours de circonstances, je me voyais accueillir une américaine de mon âge, à la maison. A la fois excitée et anxieuse. Pas de net dans ces années là et ce que je pouvais imaginer de sa vie, provenait surtout des séries tv ...

Plutôt grande et mince, de longues jambes, la peau dorée et ce blond un peu foncé, ma 'Marissa' était pleine de vie. Toujours ce sourire un peu niais quand on s'adressait à elle, elle était ravie que je lui traduise tout et n'importe quoi puisqu'elle n'avait qu'une année de français derrière elle. Si j'étais parfois épuisée de penser en anglais 24/24, elle était très heureuse de décourvrir la France, les fourchettes ( elle mangeait beaucoup avec les mains, y compris sa cuisse de poulet au restaurant), la baguette de pain et les fictions à la télé, elle restait fascinée devant nos téléfilms un peu fades et surtout, les épisodes de Beverly Hills déjà vus mais tellement exotiques dans cette nouvelle langue !

Avec le recul, je me rends compte que j'étais très, peut-être trop sérieuse. Une forte tendance Rory Gilmore, l'intello qui aimait que les choses soient bien faites, que l'agenda soit organisé et qui voyait son petit quotidien bousculé par un tourbillon , capable de rester dans la salle de bains jusqu'au dernier moment, en sortir les cheveux mouillés avec son habituel sourire et sauter dans la voiture en s'étonnant que je sois pressée.

Elle était légère et un peu superficielle. Se plongeant dans ses romans de Mary Higgins Clark dès que possible y compris pendant une visite, aimant le soleil, le shopping, les produits de beauté et les tournesols, je ne pourrais jamais oublier son parfum, un peu enivrant "Sunflowers" naturellement. Finalement, elle prenait la vie du bon côté et elle avait raison !

Pendant longtemps, nous avons correspondu, échangeant nouvelles et colis. C'était une fête d'ouvrir ces paquets us, il y avait tant de choses ! Du mug tournesol au tee -shirt , en passant par les magazines, les beaux livres, les lettres et photos du bal de promo.

Malheureusement, les années ont passé, nous avons perdu l'habitude de nous écrire. Vous savez comment ça se passe, vous oubliez un anniversaire, vous vous dites que vous penserez aux voeux de bonne année et vous oubliez ... Le problème, c'est que son nom de famille est aussi courant que Smith et que je ne vois pas comment la retrouver mais je pense souvent à elle et me demande ce qu'elle est devenue... 

MySpace Music Playlistat MixPod.com

Une découverte : Milow

Lorsque ma tante est venue passer quelques jours à la maison, elle a déclaré qu'il fallait absolument que nous découvrions le titre de cette nouvelle chanson qu'elle adorait. Nous avons guetté sa diffusion à la radio pendant près d'une journée et un clic plus tard, sur le net, nous avions le nom de l'artiste, tant recherché : Milow.

Sa chanson "Ayo technology" est une reprise pop-folk d'un titre de 50 Cent mais je savais pas du tout ce que pouvait donner le reste de son album ... J'ai donc laissé ma tante l'acheter avant de découvrir des titres pépites, mes amis ! Des ballades touchantes comme " House by the creek ", " Herald of free entreprise" ou encore ma préférée "Born in the eighties". L'ensemble de l'album est dans ce style, les mélodies plutôt douces pouvant aussi accompagner votre après-midi ensoleilée sur une chaise longue qu'un début de soirée à siroter une boisson fraîche... Tout ce que j'aime ! A noter que notre homme est belge, ce que ne laissait pas forcément présager une première écoute.

Le cd sorti récemment s'intitule tout simplement "Milow" . Sa pochette n'est malheureusement pas des plus réussies... Heureusement, l'artiste est en écoute sur Deezer : ici.

 

 

Bon week-end !

Pride

Morceau découvert dans la très bonne série policière française ( à noter parce que c'est tellement rare) Alice Nevers : le juge est une femme avec Marine Delterme et Jean- Michel Tinivelli  .Les épisodes de la saison 3 se terminant presque tous sur cette musique envoûtante...

A noter que le clip est une vraie bouffée d'air ...marin :D !

Syntax - "Pride"

 

"L'amour est à la lettre A" - Paola Calvetti - Presses de la cité

Milanaise romantique, Emma décide de changer radicalement de vie en ouvrant une librairie de quartier baptisée Rêves&Sortilèges. Le charme et l'originalité de sa boutique résident dans sa spécialité : les livres consacrés à l'amour. Emma, qui semble s'être résignée au célibat depuis son divorce, na pas son pareil pour dénicher l'ouvrage qui aidera un client perdu sur la carte du Tendre. C'est évidemment par l'intermédiaire d'un livre qu'Emma retrouvera Federico, son grand amour de jeunesse. Alors qu'ils ne se sont pas vus depuis trente ans, tout se passe comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Si ce n'est que Federico vit à présent à New York, où il est architecte, marié et père d'une adolescente. Malgré tout, Federico et Emma entament une relation épistolaire, après avoir ouvert chacun une boîte postale dont ils sont les seuls à connaître l'existence... Dans ce roman hors normes, Paola Calvetti rend un vibrant hommage au pouvoir des mots et de la littérature. A lire pour rêver, les yeux ouverts, à toutes les possibilités de l'amour.

Envoyé par le site Chez les filles (que je remercie chaleureusement), ce roman a suscité de nombreuses réactions très différentes sur la blogosphère. Certaines ont aimé, d'autres agaçées ou ont même abandonné leur lecture. Moi ? L'association des mots Italie- Librairie- Amour- Lettres- New York a suffisait pour me convaincre de lire ce roman. Je me suis lovée dans un coin de la petite librairie et j'ai suivi avec plaisir, le parcours de tout ce petit monde ...

L'histoire d'amour en elle-même est jolie. Deux amoureux qui se retrouvent des années après et qui se rédécouvrent grâce aux mots, je trouve l'idée formidable. Chacun a fait sa vie, voit les choses différement, Emma ne se souvient même pas de la véritable cause de leur rupture mais de la douleur qui a suivi, oui. Je suis peut-être trop entière mais le fait que Frederico soit marié, m'a gênée dès le début. Non content d'être so macho(il vénère sa fille, ne parle pas de sa femme), ses lettres dégoulinent de "tu me manques" à Emma alors qu'Anna vit à ses côtés et c'est plus fort que moi, j'ai ressenti un élan de compassion pour cette femme et leur fille. Frederico ne veut pas faire de mal Sarah qu'il aime tant. Aurait-il peur de descendre de son piédestal de papa adoré ?

De ces échanges, Emma semble gagner une certaine confiance en elle, tout au long des pages. Cette femme qui avait décidé qu'à 50ans, elle ne vivrait plus une histoire amoureuse (quelle drôle d'idée ?!)redécouvre les sentiments, l'attente, les palpitations et la fièvre qui s'empare de vous avant un rendez-vous ... Elle grandit, elle grandit. Professionnellement notamment avec le succès de sa librairie.

Cette boutique, nous en rêvons tous (tes). Une librairie où il fait bon flâner, où les personnes présentes vous donneront des conseils judicieux sans pour autant vous pousser à l'achat, les livres classés selon des thèmes un peu loufoques comme "amours et crimes", " missions impossibles" ou encore "coeurs brisés" invitent à la découverte ... Et cette mezzanine ! Un endroit délicieux où il fait bon lire, où les lecteurs se croisent et qui justifie à lui seul, la lecture du roman de Paolo Calvetti. Un rien de "The Shop around the corner" du film "Vous avez un message" qui me plait tant. A visiter sur ce site : ici .

Par contre, si vous avez l'intention de lire Rebecca de Daphné Du Mautier, sautez la page 174, l'auteur a eu la drôle d'idée d'y faire un résumé très détaillé. A 24h près, je découvrais ce passage qui aurait gâché de lire l'oeuvre originale. Pas bien Paola ! Heureusement, l'ensemble des autres oeuvres sont évoquées avec justesse, au bon moment.

Au final, un roman rempli d'amour(s) , de bons mots qui soignent bien des maux, différents personnages forcément attachants (comment oublier Alice ? ), un style fluide qui a su équilibrer les lettres et la vie romancée de nos héros qui a tout du doudou qui réconforte les jours de pluie !

 L'avis de Fashion , celui de Cuné ou encore de Rory