Pause

Toutes les personnes qui tiennent un blog, vous le diront, l'activité prend du temps et demande de l'énergie.

Renouveler les notes, chercher de nouvelles idées, garder le rythme, accepter de penser à son blog plus que raison dans sa vie de tous les jours ("Et si j'en parlais sur mon blog -voilà un bon sujet- attends, je prends une photo pour mon blog- je ne peux pas sortir ce soir, je blogue  ...").

Alors, pour une fois, histoire de recharger mes batteries, je m'accorde une quinzaine de jours de vacances. Je n'aurais pas pu le faire il y a quelques années, par peur de ne pas reprendre mais aujourd'hui, je sais que l'envie sera toujours là.

Chers lecteurs, je vous remercie de votre fidèlité, lire vos commentaires, savoir que vous êtes toujours présents, me fait chaud au coeur. Je vous souhaite de profiter de ce mois d'août, que vous soyez en vacances ou pas. Lisez, regardez, respirez, savourez, rêvez et n'oubliez pas d'envoyez des cartes postales à vos amis !

 

Suis devenue une experte du pliage de grue ...

 

 

Retrouvons-nous mercredi 22 août pour de nouvelles aventures .

Un amour de bento (tomes 1 à 3), de Nao Kodaka

Après avoir consacré une note au manga de J.P Nishi, "A nous deux, Paris !", j'ai envie de partager avec vous, quelques autres mangas que j'ai lus dernièrement.

Contrairement au premier, chronique de la vie parisienne vue par un japonais, inspiré d'une expérience  bien réelel, les livres dont je vais vous parler, cette semaine,  sont de purs shôjos, à savoir des intrigues pour "jeunes filles"  et qui ressemblent finalement, aux dessins animés que je regardais lorsque j'étais petite. Autant l'avouer, ce sont des histoires toutes mignonnes qui font sourire et peut parâitre un peu guimauve et gamines à certains mais que j'aime retrouver, de temps à autre.

Commençeons par une série plutôt originale, qui associe manga et cuisine, durant 3 tomes  : "Un amour de bento" de Nao Kodaka nous raconte l'histoire de Saé, une collégienne vive et dynamique, qui  se retrouve souvent seule chez elle, sa mère étant très occupée par son métier. Heureusement , Saé peut compter sur le soutien de ses amis et c'est en voyant l'une d'elles souffrir parce qu'elle n'arrive pas à déclarer sa flamme au garçon qu'elle aime que notre héroine décide de forcer un peu le destin ... Avec l'aide de son meilleur ami Yuki et de la soeur de ce dernier, Shiori, qui possède un café-restaurant, Saé est bien décidée à aider sa copine, en confectionnant un bento qui va permettre à l'amoureuse d'exprimer ses sentiments.

"Mettre du coeur dans son bento "

Si Saé est un ventre sur pattes, elle ne connait pas grand chose en cuisine et c'est Yuki et Shiori (librement inspirée de l'auteur des recettes )  qui vont lui apprendre à imaginer et cuisiner les bentos, ces petites boites à repas préparées la veille. Ce ne sont pas de simples sandwichs mais bien des plats équilibrés, avec riz, légumes, protéines et fruits. L'ensemble se doit d'être aussi goûteux que coloré, on y ajoute alors des petits messages écrits avec une sauce ou des petites formes découpées. C'est très amusant et ludique, il faut commencer par un petit dessin, réfléchir au contenu de la boite ...

Ici, les intrigues sont répétitives, chaque nouveau chapitre amène une nouvelle personne à aider. Cependant, les interrogations sur leur avenir que se posent nos collégiens, qui vont devoir trouver leur voie et s'affirmer, sont universelles. Yuki devra  faire face à son père, qui s'oppose violemment au désir de son fils alors que Saé va se révéler et comprendre qu'elle éprouve plus que de l'amitié, pour Yuki .

"Un amour de bento" est un manga simple mais rafraichissant qui permet d'en apprendre un peu plus sur la confection des bentos et propose même chaque recette, en détail. Si vous avez envie de vous amuser tout en apprenant un peu plus sur ces boites repas japonaises alors ce manga est fait pour vous !

Un amour de bento, illustrations de Nao Kodaka (recettes de Shiori), chez Pika.

Coup de coeur : "A nous deux, Paris !" de J.P Nishi

Lorsqu’un jeune Japonais, passionné par la bande dessinée française, débarque à Paris, pour un séjour d’une année, quel regard porte-t-il sur nos habitudes et coutumes et les différences marquantes entre les cultures japonaises et françaises ?

Avec « A nous deux, Paris ! », nous suivons les aventures décalées du personnage nouvellement débarqué dans la capitale de son installation aux rencontres marquantes qui vont l’aider à et lui faire découvrir les us et coutumes françaises.

Ponctué d’anecdotes qui sentent le vécu et la maladresse des premiers pas dans un pays étranger, chaque chapitre aborde des thèmes très différents de la vie , on voit défiler alors les petits problèmes du quotidien auquel notre ami se trouve confronté comme les différences notables entre les mangas et les bandes-dessinées, le vélib dans Paris, la nourriture (le passage sur les onigiris m’a beaucoup fait rire, j’aurais été capable de lui demander de me confectionner un bento) , les filles et autres leçons de séductions avec la fameuse étude des bisous (approche relativement surprenante pour lui, j’en conviens) …  Cette observation des gens du petit monde parisien est très fine , s’il montre l’attachement de l’auteur pour notre pays, il reste néanmoins objectif.

Pour nous, petits Français, élevés au dessin animé japonais du mercredi après-midi qui limite notre vision l’empire du soleil levant à quelques clichés, il est enrichissant de passer de l’autre côté et de découvrir un autre point de vue.

JP Nishi pratique une auto-dérision bienvenue qui séduit et amène à ressentir d’emblée, une profonde sympathie pour son personnage, un peu perdu dans ce nouveau pays. Les préjugés et autres à priori des deux cultures sont abordés et il est facile de rire de nos propres habitudes bien françaises !

Le regard est bienveillant et extrêmement positif au final, la lecture est sympathique et drôle, les dessins sont vifs et finement croqués, « A nous deux, Paris ! «  nous fait passer un très bon moment, on en redemande ! 

 

Voilà un manga à glisser dans la valise des vacances …

A nous deux, Paris ! de J.P Nishi, aux éditions Phillipe Picquier.

Semaine anglaise #3 : Emma (BBC-2009)

Le dernier roman de Jane Austen à avoir été adapté pour la télévision, est Emma, qui bénéficie de 4 épisodes particulièrement soignés. Si comme moi, nous n'êtes pas encore arrivé au bout du livre relativement bavard, cette nouvelle adaptation pourrait vous réconcilier avec l'héroine ...

Si la BBC est connue pour proposer des séries de qualité, j'ai été agréablement surprise par le soin porté à l'ensemble, des interprètes aux décors et costumes particulièrement beaux, tout concorde à mettre en valeur une atmosphère très britannique et une héroine sincère, qui peut se montrer assez superficielle lorsqu'elle prend en main, le destin amoureux de ses amis ou, au contraire, profondément émue de la conséquence ses actes.

Depuis le mariage de sa gouvernante bien-aimée, Miss Woodhouse s'est retrouvée relativement seule et ce n'est pas son père hypocondriaque qui la distrait. Emma fait alors la connaissance de la jeune Harriet qu'elle prend sous sa protection, bien décidée à parfaire son éducation et la guider dans ses choix futurs. Sous l'influence de sa nouvelle amie, Miss Smith refuse la demande d'un fermier qui est jugé inférieur. Lorsqu'il l'apprend, Mr Knightley, il se rend à Hartfield, furieux. Il exprime sa profonde exaspération à son amie Emma, qu'il connaît depuis qu'elle est née. Notre héroine va-t-elle prendre conscience qu'elle n'est pas si douée qu'elle le pense pour comprendre le sentiments d'autrui ? Emma, qui n'a jamais été encore amoureuse, va-t-elle sentir son coeur battre pour un gentleman ?

 

Après avoir vu l'adaptation (contrairement à mes habitudes, je préconise toujours l'inverse, le livre puis le film), je me suis plongée dans le roman. Cette adaptation est vraiment fidèle et donne vie à des intrigues parfois un peu longuettes. Une fois n'est pas coutume, je préfère ces 4 épisodes dynamiques qui savent rendre une héroine humaine qui au premier abord peut sembler frivole et légère ...

Emma, intrégrale disponible en dvd avec Romola Garai et Jonny Lee Miller

 

Semaine anglaise #1 : Orgueil et Préjugés (1995)

Lorsque j'ai découvert l'univers de Jane Austen, j'étais loin de me douter qu'il existait alors des adaptations de ses romans puisque c'est un genre peu commun de notre côté de la Manche. Cette version d'Orgueil et Préjugés, qui date de 1995 est donc ma toute première adaptation et reste, aujourd'hui encore ma préférée !

 

En plus d'être fidèle au roman, son casting impeccable colle parfaitement aux personnages ! Des seconds rôles à Lizzie et Darcy, je n'ai pas ressenti de "malaise" lors du passage à l'écran (car c'est là, le plus important, le lecteur est vite fâché). Le format des 6 épisodes de 50 min permet de développer les intrigues et d'installer progressivement différents scènes-clés de l'oeuvre de Jane. Pemberley, le domaine de Darcy qui fera changer les sentiments d'Elizabeth est située à Lyme Park , pour les extérieurs et Sudbury Hall pour les intérieurs. Les plans où l'on voit la propriété avec le lac sont particulièrement semblables à l'idée que je pouvais en avoir et la fameuse scène de la chemise mouillée fait partie des passages cultes de toute janéite reconnue !

Le personnage de Darcy est particulièremnt soigné, ne boudons pas notre plaisir à le voir monter à cheval régulièrement, prendre son bain ou réparer les injustices comme lorsqu'il écrit cette longue lettre à Elizabeth pour lui expliquer la vraie nature de Wickham. Tout est dans le regard ... Notre beau Fitzwilliam ne pouvait pas être mieux interprété que par Colin Firth qui donne toutes ces lettres de noblesse à notre héros littéraire et il est amusant de noter qu'Helen Fielding, l'auteur de "Bridget Jones", s'est inspirée de cette adaptation pour créer son Mr.Darcy ! La carrière de Colin doit décidément beaucoup à cette chère Jane ...

Lizzie n'est pas en reste et je la trouve particulièremnt dynamique et indépendante. Jennifer Ehle campe une Lizzie plus vraie que nature et je dois dire que j'ai eu beaucoup de mal avec l'autre "Elizabeth" de l'adaptation de Joe Wright qui, si elle présente une image léchée, m'a beaucoup moins séduite .

Je ne peux que vous conseiller de la regarder encore et encore, je vous assure que vous ne pourrez pas vous en lasser !

Foi de Mr Bennet !

 

A lire, le billet d'Alice de Jane is my wonderland qui résumé très bien ma pensée et tout le bien que je pense de cette adaptation . Je vous donne rendez-vous dès demain pour une nouvelle pause à Pemberley, avec la romancière PD James !

Les images (sauf la première) proviennent du tumblr : Mr and Mrs Darcy

Cette note participe au challenge Colin Firth, organisé par Emilie et que vous pouvez retrouver en cliquant sur l'image ci-dessous :