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Carnet - Page 88

  • Premier Août

    Dans quelques heures, je vais savoir si grand-mère rime avec « cancer ».
    Vous vous rendez compte, ma grand-mère ?
    Il y a une faille dans l’espace temps, l’univers ne tourne plus rond, on veut associer ma grand-mère et le mot « cancer », "mamie" à la maladie.
    Je cherche les mots, ils restent bloqués au fond de la gorge comme ce fameux nodule au fond de la sienne, quelle triste ironie !
    J’ai peur, une peur panique qui se diffuse comme un poison au fil des heures.
    Il a les mots : ceux de mes tantes, ceux de ma mère. Les regards aussi qui me disent « on ne sait pas, n’espère pas ».

    La maison est la même que lorsque j’y venais petite fille.
    Son armoire ouverte, le doux parfum s’envole dans la chambre.
    Des choses ont changé, depuis quelques années et il y a même cette canne qui attend les visites au jardin…

    Mon cœur bat. Vite, trop, mal.
    Le sien aussi et j’ai lancé un « on pense à toi » quand elle est partie, j’ai pris mes habitudes de gamine en lui disant qu’on étaient avec elle, que si son médecin l’auscultait, je serais en train de rire derrière le paravant, rien que de la savoir en culotte…
    On dit des choses bêtes quand on a peur.

    Peut être parce qu’il n’y a pas de mots ?

  • "Tout va très bien, Madame la Marquise ! Tout va très bien ...

    Pendant que vous vaquiez à vos occupations ces derniers jours, vous étiez loin de vous douter de la tragicomédie –n’ayons pas peur des mots –qui se jouait à guichets fermés dans ma maison.

    Acte I : la découverte

    La journée était chaude, Météo France avait annoncé 39 petits degrés et la fin de la canicule pour le nord, ce qui me faisait une belle jambe quand l’inspiration divine m’est venue à l’esprit, comme une apparition !
    « Tiens, si je me lavais les cheveux pour être encore plus belle que je ne suis et accessoirement, me rafraîchir les idées ! »
    Aussitôt dit, aussitôt fait, les cheveux dans une serviette telle une divinité égyptienne, je m’apprêtais à regagner mes appartements (qui se limitent à ma chambre) quand ma mère est arrivée du jardin en criant à la fuite d’eau !
    « No Mummy, It’s impossible to have un dégât des eaux avant les gros orages annoncés » lui ai-je répondu doutant un instant de sa santé mentale, je l’avoue.
    Mais il a fallu se rendre à l’évidence et regarder le sol de la cave. Plouf !
    Nous avons donc agi, en femmes fortes que nous sommes, en drôles de dames fières d’avoir suivi toutes les diffusions de la série et avons opté pour une résolution efficace du problème : un coup de téléphone à Charlie Papa !

    Acte II : Tous aux abris !

    Je ne pourrais que vous relatez des faits que de mon point de vue, ayant décidé d’un repli stratégique face à la catastrophe.
    Il semblerait que les plombiers ne viennent pas à votre secours même si vous criez très fort. Soit.
    Ils n’ont pas non plus, tous le look de Mike Delfino dans Desperate Housewives. Soit
    Ils ne peuvent pas toujours réparer « là tout de suite maintenant ». Soit.
    Là, vous avez le droit de pleurer. Si, si.

    Acte III : Revenons au Moyen Age

    Avec une baignoire remplie d’eau, le jeu consiste à survivre à cet affront que vous impose la technique et à restez digne quand vous allez aux toilettes avec votre seau.
    Inutile de dire qu’avec mes cheveux lavés de frais, j’étais la plus belle.
    Même en me lavant les dents au dessus de ma bassine, quelle classe !
    C’est d’ailleurs très étrange ce mélange des époques : pas d’eau au robinet mais des téléphones qui sonnent et même internet…

    Acte IV : La sauveur porte le même prénom que le fils de Madonna...

    Ou le même qu’un acteur de films pas très riches en dialogues ou encore comme le personnage d’un film de Delon où il meurt.
    Oui. Roccoco … (non, je ne veux pas mettre son nom sur mon blog, y’a des limites à tout !)
    Malgré votre envie de rire, vous faites comme moi et envisagez même d’élever uns statue à sa gloire si l’eau est remise dans la journée !
    Et là, tel Moise, vous redécouvrez le plaisir d’ouvrir un robinet, de laver tout ce qu’il possible de laver : vous, la vaisselle, les vêtements parce que bien sur, c’est jour de lessive que l’incident arrive …

    La morale de l’histoire : il faut savoir profiter des plaisirs simples de la vie et apprécier ce détail- qui peut sembler insignifiant au premier abord mais qui s’avère vital- qu’est l’eau courante.
    J’ai bien voulu témoigner pour que vous sachiez quoi faire en cas de problème et parce que tout au long de cette aventure, j’ai eu de beaux cheveux, brillants et flous !

     

  • Et si on papotait un peu...

    Comme deux vieilles copines.
    Tu viendrais me rendre visite en me disant que j’ai la tête des mauvais jours, ce en quoi tu n’aurais pas tort mais je râlerais pour la forme.
    Je m’excuserais d’être encore en pyjama et tu rirais de voir que je porte encore le gris avec cet ours Teddy qui est un peu troué.
    Nous pourrions nous asseoir, ici ou là, c’est comme tu veux.
    Je te servirais un grand verre de coca glacé ou alors un verre de Volvic citron , tu me dirais alors que tout fiche le camp : "a-t- on déjà vu Shopgirl addict à autre chose qu’au coca light sans caféine ?"
    Je te répondrais alors que je fais des efforts, que je bois deux litres de ma chère Volvic citron tous les jours, qu’elle est ma nouvelle amie et que tu ne dois pas te moquer des personnes faibles, » bouh, c’est pas bien ! »
    Pour me distraire, tu me raconterais ce que tu as fait ces derniers jours, tes derniers fous rires.

     

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    Tu ferais de ton mieux pour me faire sourire parce que tu sais, au fond de toi que ça ne va pas fort.
    Je te raconterais alors combien je suis fatiguée, combien cet été est difficile pour moi, combien j’essaie de rester positive mais qu’il est parfois trop dur de voir les autres vivre et pas soi, que cette chaleur me rends dingue.

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    Tu me répondrais alors que je suis déjà dingue et que la chaleur n’y ai pour rien.
    J’aurais un semblant de sourire en t’avouant que je suis tombée en pleurs devant la météo hier.
    « Oui mais ça, c’est à cause de la robe de Catherine, on n’a pas idée de porter des trucs pareils ! » et là, je saurais que je t’adore pour essayer de me soutenir comme tu le fais.
    Je te raconterais ce presque malaise hier après midi, ma tête qui cogne un peu fort.
    Je te raconterais aussi comment j’ai repassé au moins dix fois les 10 dernières minutes du final de la saison 4 de Gilmore Girls, combien j’ai attendu ce moment et combien j’ai ri à cause de Kirk.
    Tu éclaterais de rire en pensant à lui  et me conseillerais de me remettre ce dvd autant de fois que je veux dans les moments de blues.

    Tu me conseillerais aussi d’écouter de la musique, de faire une pause avec James parce que de toute façon on pleure tous, quand on écoute « Goobye my lover » et qu’il vaudrait mieux écouter quelques morceaux qui donnent la pêche, comme les premiers de Madonna, ça marche tous les étés, je te connais  et je montrerais le cd de Delta Goodrem auquel j’ai repensé hier soir.
    Tu serais étonnée que j’aie pu enfin retrouver un cd parce que depuis que j’ai effectué ce rangement, je ne suis pas incapable de m’y retrouver sur cette étagère sans m’énerver : Souviens toi que Mariah est derrière, classée avec Barbra Streisand entre autres …Maud, tu te souviens où est Barbra, on l’a assez cherché la semaine dernière ?! Tu es incorrigible, derrière la pile des « Enfoirés », je sais on se demande ce qu’elle fait là mais c’est ton classement international qui cloche, il est coincé derrière la variété française, faudra faire un truc à la rentrée…

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    I miss those days and I miss those ways
    When I got lost in fantasies
    In a cartoon land of mysteries
    In a place you won’t grow old in a place you won’t feel cold

    Delta Goodrem-Innocent Eyes

    Je te demanderais si tu as regardé  les infos toi aussi.
    L’être humain ne saura donc jamais vivre en paix ? « C’est moche » seront les seuls mots qui viendront à l’esprit comme si les mots n’étaient pas assez forts tout à coup…

    Pour rompre le silence, je t’expliquerais que je n’ai pas pu joindre ma neurologue pour annuler mon rendez vous, figure toi que les secrétaires sont en sous effectif et qu’elles l’expliquent sur le répondeur qui ne veut pas prendre de message !
    En riant, tu repenserais à la « pas sympa «  à qui j’avais conseillée de se faire soigner si elle en avait besoin et tu me demanderas ce qu’il est conseillé de faire si ça ne va pas.
    « Appeler le samu, c’est aussi sur le message »
    Comme moi, tu auras cette réaction de surprise, un « Oh » prononcé du bout des lèvres.

    Tu regarderas la pile de livres, tu aurais là aussi un sourire mais de ceux qui veulent dire « tout va bien ».

    Nous resterions là à parler de choses et d’autres, à écouter la musique en se rapprochant du ventilateur, à échanger nos théories sur Lost parce que le refrain nous susurre justement « Lost without you », je te dirais combien j’aimerais mieux me prendre la tête pour une histoire d’amour …
     "Je sais mais tu ne veux pas inviter ton cher voisin, il ressemble un peu à un vieux pervers je te l’accorde mais il est peut être bien gentil, tu ne sais pas reconnaître le prince charmant, il est là en string sous tes yeux et … » Bing,  tu recevrais alors mon oreiller, bien mérité sur la tête.

    Et la matinée sera un peu moins pénible …
    Dis quand viens tu « pour de vrai « dans ma vie ?

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  • Piquer jusqu'à l'impossible...

    ..C’est possible !

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    Merci Tina pour l'inspiration ...

    Une banale prise de sang, pas de quoi stresser plus que ça, 10 min au labo tout au plus.

    Une demi heure, deux infirmières et 7 tubes de sang plus tard, je suis effectivement sortie avec des pansements aux deux bras et sur la main, j’ai même fichu la trouille aux personnes dans la salle d’attente en devenant l’attraction du moment !
    « Mais c’est qu’elle y a pris goût ! »
    Je sais que j’ai des veines fines, difficiles à localiser mais là, ce fut le summum : j’ai réussi à effrayer une gentille blonde qui au bout de deux essais, a déclaré forfait.
    La pauvre, elle était plus flippée que moi. J’ai assez bien géré la situation, je suis restée calme, j’ai pris l’air frais de la clim’et je chantais dans ma tête, en regardant la plafond.
    La seconde a été extra, une brune de mon âge, je pense ce qui explique peut être tout ….
    « Y’en a marre des gens que l’on pique tout de suite ! Ca fait un peu d’entraînement ! »
    Elle a essayé de rire, de détendre l’atmosphère, de piquer aussi. Une fois. Deux fois.
    Finalement, j’ai eu le droit aux aiguilles utilisées pour les bébés et enfants qui ressemblent à des papillons (hé, hé, je suis restée gamine, je vous le dis depuis un moment !) et à des croissants par ma maman qui a regardé avec tendresse sa grande fifille sortir du laboratoire avec les bras pleins de pansements, une vraie guerrière, manquait plus que la sucette que l’on donne aux petits qui ont été bien sages (il faudra que je fasse une réclamation, je n'ai rien eu) !

    D’ailleurs, tôt ce matin, ma ville m’a semblée être à l’image des livres de mon enfance : la boulangerie, Monsieur sort avec son journal sous le bras, les piétons sur les trottoirs, la caserne des pompiers, un ou deux Playmobil qui effectuaient quelques travaux, les jardiniers donnant à boire aux fleurs, le camion poubelle au loin, la vie qui s’éveille doucement …
    De ces clichés à la pelle dont on se rend compte qu’ils ne vieillissent pas tant que ça.
    Martine n’avait certes pas de portable mais elle faisait ses courses au marché, partait en vacances chez sa tante, promenait Patapouf comme cette dame sur la route.
    Des petits pieds nus qui gigotent, dépassent des poussettes, des mamans attentives qui règlent l’angle d’une ombrelle pour mieux les protéger parce que le soleil est déjà haut dans le ciel et les voitures qui circulent.
    Il n’y a des choses qui ne changent pas tant que ça finalement …

     

  • Une journée "sans"

    Quelle journée monotone, sans envie, ni énergie que ce 14 juillet !
    Outre le fait que je me sois sentie très lasse et assommée par cette maudite chaleur de plus en plus « lourde » qu’une simple pluie n’aura fait que renforcer, c’est cette absence de motivation, d’idées qui m’aura gênée.
    Entre un pc inaccessible pour cause de » remise en forme «, ouvert sur mon lit, le ventre à l’air, opéré par papa qui ressemblait au docteur Maboul du jeu, avec ses lunettes sur le bout du nez et sa pince à épiler et le défilé en fond sonore (merci grand-mère), la journée avait mal commencé …
    J’ai tenté de buller, de laisser se reposer mon esprit, lu quelques journaux et autres théories sur ce que le footballeur italien aurait pu dire à Zidane, appris que Raymond Domenech s’intéressait  à l’astrologie et fait même le thème des joueurs pour mieux les comprendre, survoler un « Elle » qui à force de parler de régime dans ses colonnes a fondu comme neige comme soleil (il semble que l’été, les journalistes féminines soient en vacances avec toute leur petite famille aussi) et appris que Paris Hilton allait sortir un cd  (depuis quand sait elle chanter ? ).
    Mais les heures ont passé avec cette drôle d’impression de temps gâché, de choses à faire et de piles qui grandissent.

    Carpe diem , où es-tu ?

    Peut être que ce soir, devant un dvd, je retrouverais enfin le sourire et l’envie.
    Demain sera un jour "plus" sans doute…
    En attendant, je déteste les journées "sans" !