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Poche - Page 6

  • Le journal du Capitaine Wentworth d'Amanda Grange

    Qui n'a jamais eu envie de savoir ce que pensait le gentleman d'un roman de Jane Austen ?

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    Forte de son idée , Amanda Grange nous propose une nouvelle fois le format (peu vraisemblable) de journal intime, nous permettant de revisiter le roman Persuasion et de retrouver les personnages d'Anne Elliot et de Frederic Wentworth lors de leur première rencontre et de vivre leurs premiers émois qui susciteront l'opposition de Lady Russel.

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    Cette première partie est légère, on ressent alors toute la jeunesse qui anime le futur Capitaine, jeune homme passionné par la mer, qui ne se lasse pas d'en vanter les mérites à Anne, subjuguée et bien ignorante de la vie à bord. Néanmoins, en connaissant l'intrigue, j'ai trouvé comme Alice, qu'il manquait un petit quelque chose.

     

    La seconde partie, beaucoup plus fluide (oserais-je dire que le squelette de l'intrigue proposé par Miss Austen est un appui solide ? Assurément ) reprend les grandes lignes de Persuasion avec l'éclairage nouveau du point de vue de Wentworth qui voit se raviver, ses tendres sentiments pour Miss Elliot. Qu'il est bon de suivre les évènements connus et autres rebondissements qui interviennent entre eux. Les personnages secondaires sont respectés et on ne peut que soutenir Anne, décidément bien seule et sous-estimée par ses proches.

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    Parce que je suis fortement attachée à l'original, je n'ai pu que me régaler de ce journal, en lui pardonnant ses maladresses premières, comme à chaque lecture des romans para-austeniens d'Amanda Grange. Mais il m'est impossible de dire si je le préfère aux versions de Darcy et Mr Knightley ...

     

    Puisqu'il s'agit d'une lecture commune avec Fée Bourbonnaise, je vous invite à lire son avis sur son blog

     

  • Le journal de Mr Knightley d'Amanda Grange

    Après Le journal de Mr Darcy (mon préféré) et celui du colonel Brandon, Amanda Grange revisite une nouvelle les intrigues de Jane Austen et nous offre le point de vue de Mr Knightley, l'ami d'enfance et voisin de la belle Emma.

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    Si on pardonne à l'auteure le format du journal, peu vraisemblable (et parfois trop féminin), il est passionnant de se plonger dans l'intrigue de ce classique et d'avoir accès aux pensées de cet homme discret.

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    A vouloir jouer les entremetteuses, Emma, cette jeune femme de bonne femme peut se montrer un peu agaçante. Le roman de Jane est très "bavard", le journal lui, se penche sur les événements marquants avec plus de lucidité, à l'image même du personnage. A 36 ans, Mr Knightley est posé et réfléchi, il se dégage de lui un sentiment de serénité qui ne sera troublé que pas la découverte de son amour pour Miss Woodhouse. Si elle n'avait été jusque là que sa charmante voisine dont il appréciait la compagnie et moquait les travers, on s'amuse de le surprendre jaloux de l'arrivée de Franck Churchill qui ne laisse personne indifférent dans le comté ...

    Certes, le style n'est pas celui de Miss Austen mais le fait qu'Amanda Grange n'essaie pas à tout prix de l'imiter est pour moi, un bon point. Ces romans sont avant tout des hommages et permettent de faire revivre des personnages aimés en ne prétendant pas concurrencer les originaux mais bien apporter aux lecteurs, un nouvel aspect de leurs livres préférés.

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    Comme souvent, en littérature para-austenienne, les attentes sont grandes et il vaut mieux prendre un peu de recul par rapport à ces intrigues qui se dégustent avec plaisir.

    Mr Knightley est un personnage riche qui, à l'instar d'un Mr Darcy, ne se livre pas facilement et reste sur la réserve ce qui rend la lecture de ce journal, captivant, nous pouvons enfin partager avec George, ses réflexions et sentiments ce qui ne peut que nous satisfaire ! Car il est bien difficile de ne pas tomber sous le charme de ce gentleman qui après, Mr Darcy, et avec Mr Wentworth, est l'un des personnages les plus attachants de l'univers de Jane Austen.

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    Et on en profite pour revoir l'adaptation parfaite d'Emma avec Romola Garai et Jonny Lee Miller .

    Source des images

     

    Le journal de Mr Knightley , Amanda Grange, Milady, collection Pemberley (Poche)

  • La fille qui lisait des romans d'amour - Inara Lavey

    Dire que l'on aime lire des histoires d'amour tient plus souvent de l'aveu entre copines que d'une lecture assumée et revendiquée. Pas parce que nous avons honte ce guilty pleasure (ou alors juste un peu) mais parce que l'image qui est encore véhiculée présente ces romans comme un sous genre qui ne vaut pas tripette et enleve même quelques points de QI à la pauvre fille, célibataire ou desperate housewife qui osera se faire prendre avec un Harlequin dans son sac ...

    Comme toujours, les préjugés ont la vie dure et ce n'est pas l'accumuluation de clichés dans certaines romances qui viendra redonner de la couleur à la romance. Non, si vous en lisez, vous êtes forcément en attente de ce que vivent ces héroines. Quitte à comparer votre petit ami à au bel éphebe qui orne la couverture kistch de votre bouquin.

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    Parce qu'elle a décidé de bousculer les idées reçues, Inara Lavey (dont la simple bio semble être un must de ridicule) nous propose une délicieuse parodie de ces romans d'amour. Son héroine, Cassandra est férue de vieilles éditions  (dieu seul sait où elle déniche encore ces pépites d'un autre temps qui feraient fuir plus d'une lectrice d'aujourd'hui) . Bercée par ses rêveries d'homme idéal tout droit sorti d'intrigues passionnées, elle laisse aller son imagination débordante dès qu'elle a deux minutes devant elle et rêve de princes charmants qu'elle n'aura bien entendu, aucune chance de rencontrer dans la réalité ...

    Lorsque sa meilleure amie l'invite à passer quelques jours dans un grand hôtel, Cassandra bourre sa valise de livres et s'envole pour la Californie . A son arrivée, elle a la surprise de rencontrer Raphaël , le cousin de Val qui est ni plus ni moins que l'incarnation de l'homme de ses rêves ! Il y a bien Connor, l'associé irlandais du bellâtre , qui a la facheuse manie de tomber (littéralement) sur la jeune femme qu'elle ne semble pourtant, pas remarquer plus que ça ...

    Autant l'avouer, le suspence n'est pas intenable. On comprend très vite de quoi sera fait le dénouement mais là n'est pas le souci, le happy end est ce que l'on recherche quand on se dirige vers la romance. Il est plus amusant de voir l'héroine se débattre entre ses attentes et fantasmes qui font la drôlerie de ce roman : que de clichés au centimètre carré ! Tout y passe et on savoure le second degré adopté par l'auteur, c'est fin et bien trouvé.

    Les évenements vont se précipiter et l'auteur ne peut échapper aux stéréotypes contemporains (je pense notamment à la scène finale ...) mais l'ensemble est frais et drôle. Il ne révolutionnera pas le genre mais vous fera passer une agréable soirée. Et c'est déjà pas mal !

    A lire, dans son bain, accompagnée de chocolats, pour le cliché ...

    En bonus : cette bonne critique chez Plume et Lune .

     

     

    La fille qui lisait des romans d'amour, Inara Lavey chez Milady romance, collection Central Park.

  • Les cousins Karlsson - espions et fantômes de Katarina Mazetti

    Pourquoi lire un roman jeunesse alors que l'on a laissé l'enfance, derrière soi, depuis très longtemps ?

    Parce qu'il est signé Katarina Mazetti, pardi !


    Véritable phénomène littéraire en France avec ses romans Le mec de la tombe d'à côté, sa suite Le caveau de la famille ou encore Les larmes de Tarzan, il est difficile d'échapper à cette auteure suédoise, encore moins sur la blogosphère qui l'adore.

    Et pourtant, je n'ai lu aucun des romans qui figurent, ci-dessus. Je me suis tournée vers Entre dieu et moi, c'est fini, premier tome d'une série consacrée à une jeune fille devastée par la mort de sa meilleure amie. J'avais beaucoup aimé le ton et la finesse qu'avait l'auteur de traiter de l'adolescence, dans son ensemble.

     

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    Ainsi, lorsque j'ai découvert, chez mon libraire, cette jolie couverture colorée, j'ai eu envie de tenter cette nouvelle lecture qui le goût des club des cinq de notre enfance !

    Envoyés chez la fantasque tante Frida, par des parents décidément débordés, les voilà obligés de cohabiter et vivre sans eau ni électricté ... Très vite, heureusement, les cousins se révèlent tous originaux et drôles. Chacun sa spécialité, nos quatre amis vont vite devenir inséparables ! Il y Julia et Bourdon, les deux soeurs aussi rousses que leur tante, le gros chat Chapardeur qui quitte son lotissement pour la première fois. Mais aussi George, la queue de cheval blonde du groupe et son gros baluchon qui cache un trésor, et Alex, le petit cuistot français. Rapidement, ils découvrent qu'ils ne sont pas seuls sur l'île et puisque Tante Frida va rapidement devoir s'absenter pour son travail, ils vont pouvoir enquêter à leur guise ...

    On passera sur le fait qu'une fois de plus, les adultes semblent bien irresponsables de laisser cette joyeuse bande livrée à elle-même sur cette île isolée mais reconnaissons que cela donne lieu à des aventures incroyables pour nos pré-ados ! L'explication donnée aux vols de conserves sera bien réelle et j'ai aimé que ce thème soit abordé dans un roman pour enfants, justement.

    Si vous avez conservé votre âme d'enfant (ou que vous avez un spécimen sous la main, âgé d'une dizaine d'années), je vous recommande cette lecture pleine de fraîcheur et de gaiété. Vous y retrouverez le goût des après-midis passées à révasser dans un transat, en imaginant qu'une tribu de cousins vous tombent sur la tête .

    Vieux rêve de fille unique, que voulez-vous ...

    La bonne nouvelle, c'est qu'il existe une suite qui n'a cependant pas encore été éditée en France. Ce qui tombe bien puisqu'on a très envie de retrouver cette chère tante Frida et ses neveux !

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    Les cousins Karlsson, espions et fantômes de Katarina Mazetti, Editions Thierry Magnier, Gaïa. 6€50 de bonheur.

  • "Le testament d'Ariane" et "Dans les pas d'Ariane" de Françoise Bourdin

    Françoise Bourdin.

    Vous avez certainement déjà croisé ce nom chez votre libraire, à côté des auteurs les plus vendus comme Marc Levy ou Guillaume Musso, sans pour autant avoir eu la curiosité de la découvrir. L'auteure est discrète, vit en province et préfère se consacrer à ses romans qu'aux soirées parisiennes et cela se ressent dans ces écrits justes qui visent les sentiments qui s'agitent derrière les portes des grandes maisons de famille...

    Auteure d'une trentaine de livres dont certains adaptés à la télévision comme la saga Terre Indigo (dans les années 90 sur TF1) ou un été de canicule (France 2), elle place ses personnages au centre des intrigues familiales pour mieux nous présenter ces tensions et happer ses lecteurs dès les premières pages. La recette est efficace, l'attachement aux personnages est rapide et les lieux choisis deviennent familiers.

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    Dans Le testament d'Ariane et sa suite Dans les pas d'Ariane, direction la belle région des Landes et la bastide des Nogaro qu'Ariane, cette tante originale et mise de côté par sa propre famille, s'est osbtinée, toute sa vie, à vouloir racheter la maison de ses parents. Se sachant malade, la vieille femme décide de léguer son bien le plus précieux à sa nièce , comme un dernier pied de nez au reste de la tribu.

    Si Anne est surprise par cet héritage inattendu, elle ne se doute pas encore qu'il va provoquer bien des remous et changements dans sa vie ... A travers le parcours de son héroine, l'auteure s'attache à explorer les sentiments et rancoeurs du passé. Rapidement, la demeure, perdue au milieu des pins, deviendra un refuge pour Anne et ce n'est pas l'imposant chien Goliath  qui vous dira le contraire !

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    Lorsque j'étais adolescente, il y avait le même genre de livres (ceux de Janine Boissard, notamment) qui circulaient d'une maison à une autre, entre femmes de la famille. Le rayon jeunesse était moins riche qu'aujourd'hui et j'ai découvert des héroines fortes et courageuses qu'Anne pourrait venir rejoindre et c'est peut-être ce qui explique mon attachement à Françoise Bourdin. Ces intrigues parlent à ses lectrices qui y retrouvent toujours ce petit quelque chose qu'elles partagent  avec un personnage.

    Enfin, comment résister à de si jolies couvertures ? Merci Pocket ;) !

     

     

    Le testament d'Ariane et Dans les pas d'Ariane, de Françoise Bourdin, chez Pocket